J'avais laissé DevilDriver sur un
The Fury Of Our Maker's Hand décevant comparé au très bon album éponyme qui m'avait un peu consolé du split de Coal Chamber, l'un de mes premiers amours de jeunesse. Les extraits de l'opus suivant,
The Last Kind Words, ne m'avaient en effet absolument pas convaincu puisqu'ils suivaient la même évolution. Et puis j'étais bien trop occupé à sodomiser des vierges et sacrifier des boucs (ou l'inverse, ça dépendait de mon humeur) pour mon pote Lucifer pour perdre mon temps avec la bande de Dez Fafara qui n'avait rien de satanique malgré l'apparition du Diable dans son nom. Puis il y a quelques semaines, j'avoue avoir été interpellé par la pochette originale mais réussie de
Pray For Villains (celle de l'édition limitée en particulier) . Hé ouais j'adore les hiboux aussi! Pourquoi pas alors essayer de revenir vers Dez, histoire de voir ce que le bonhomme fait maintenant? Surtout que trouver des vierges de nos jours c'est devenu pratiquement impossible, à moins de faire la sortie des maternelles (et encore, pas dans le Nord). Alors, bonne pioche ou échec navrant?
Malheureusement, c'est plutôt vers la deuxième option qu'on se dirige, quoique navrant soit un peu exagéré.
Pray For Villains est en effet l'aboutissement de l'évolution mélodique et, il faut bien le dire, mou du zizi, de DevilDriver. Les Californiens ont tellement changé qu'à la première écoute de ce quatrième full-length, j'ai eu bien du mal à reconnaître non seulement le groupe qui a pondu
DevilDriver mais aussi le chant de Dez Fafara pourtant reconnaissable entre-mille à l'époque. Et puis finalement on s'y fait et on retrouve quand même le timbre particulier de l'ex-Coal Chamber qui livre ici une belle performance, plus variée qu'à l'époque. Pas sur "It's In The Cards" par contre avec ses lignes de chant ignobles. Et encore moins sur la reprise de "Wasted Years" d'Iron Maiden (présente sur l'édition limitée avec DVD bonus), complètement gâchée par l'interprétation grotesque car trop extrême de Fafara sur un morceau pourtant riche en émotions à la base. Pour le reste, les compositions sont plus fouillées, travaillées, matures et surtout mélodiques qu'auparavant. Avec une production signée Logan Mader (ex-Machine Head) typique des productions modernes, c'est à dire trop clean, synthétique et sans âme. Et affublée de grosses caisses surmixées. Sachant que la double est utilisée à outrance, ça devient vite casse-couilles.
Fini donc le 100% rythmique qui régnait à l'époque, place à une musique plus recherchée. Moins efficace aussi malgré la présence de quelques passages dynamiques headbangants. Il faut le reconnaître, le combo a fait un gros travail sur les mélodies. C'est d'ailleurs le plus gros (et le seul) atout du disque. Pas mal de bons motifs mélodiques (riffs, leads, soli) intéressants parsèment ce
Pray For Villains composés par des musiciens relativement doués. On retrouve même des lignes de sweep sur "Resurrection Blvd."! Ce n'est pas encore du Rusty Cooley, mais il y a de l'idée! Je citerais surtout "I've Been Sober", meilleur titre de l'album malgré un passages très bref en chant clair assez inutile. "Teach Me To Whisper" est pas mal non plus dans le genre. "Self-Affliction" (un des bonus tracks) aussi. En parlant de bonus tracks, ils s'avèrent d'ailleurs meilleurs que la plupart des morceaux qui ont atterri sur la tracklist définitive (à part l'horrible reprise de Maiden) et notamment l'entraînant "Damning The Heavens", à l'ancienne, qui rappelle pendant deux minutes le bon vieux temps. Sans cet aspect mélodique omniprésent,
Pray For Villains aurait écopé d'une note encore moins flatteuse. On le voit bien d'ailleurs avec le titre "Another Night in London" assez minimaliste à ce niveau.
Malgré ce côté mélodique plutôt bien foutu, l'opus ne récolte qu'un moyen 5,5/10. Pourquoi? Ca vous arrive d'écouter un album, de reconnaître que c'est bien joué et bien composé mais de vous emmerdez royalement? Hé bien c'est exactement ce qui se passe pour
Pray For Villains. Malgré les qualités énumérées plus haut, cet opus est chiant, très chiant. Presque vide et sans âme. En dépit du travail mélodique abattu, l'oeuvre manque cruellement de passages vraiment mémorables et surtout de vitesse. Très peu de séquences rapides, pourtant quand le groupe appuie sur le champignon le résultat s'avère pas mal du tout ("I See Belief" au début assez thrashy). Au lieu de cela, DevilDriver s'embourbe dans du mid-tempo plus ou moins rapide qui laisse l'auditeur s'endormir sur un faux rythme. Ca manque de folie aussi, tout est trop propre et aseptisé. Pour couronner le tout, l'opus dure près d'une heure avec ses treize titres, 71 minutes en comptant les quatre bonus tracks (dix-sept plages!). Difficile d'arriver au bout sans bailler ou carrément perdre connaissance! Avec seulement trois-quatre morceaux vraiment valables, il y avait de quoi faire un bon MCD, au lieu de ça, nous voilà avec un full-length plus que moyen. On est bien loin de l'efficacité du premier opus qui restera toujours leur meilleure réalisation pour moi. Bon bah ça m'étonnerait qu'on se recroise Dez alors, ou juste pour faire baisser ma moyenne et faire plaisir à ce cher von_yaourt! Ciao!
5 COMMENTAIRE(S)
28/07/2014 13:51
22/02/2011 09:40
03/08/2009 21:34
03/08/2009 20:56
Par contre moi je l'aime bien "TFOOMH", mais "TLKW" il est un peu passe-partout quoi...
Dommage.
03/08/2009 14:40
Pourtant j'avais adoré le premier album, le second un peu moins. Mais depuis le troisième, le côté mélodique a pris le pas et c'est franchement pas une réussite... Le côté death/black des débuts a laissé la place à du power mélo "je surfe sur la vague" telle qu'elle avait été empreinté auparavant par Trivium et Machine Head entre autres. (Roadrunner style et tous leur groupe de metalcore. )
Bref les mélodies sont vues, revues et "corrigées" (voire tout simplement repompées) par rapport à certains groupes scandinaves. Je vous laisse deviner lesquels... Cette voie était déjà empruntée sur le précédent opus mais là c'est limite caricatural parfois...
Bref déception relative au vue de leur précédent opus...