Ça, des joyeux frapadingues qui déclinent les standards du metal sur le mode grosse déconnade, je savais qu'il s'en trouvait quelques bonnes poignées de par nos vertes contrées hexagonales, de Gronibar à
Ultra Vomit, de
Cadaveric Hunter à Aggressive Agricultor. Mais je n'étais pas au courant que même le milieu metal / hardcore – plutôt réputé pour le « sérieux » de son propos, que le registre soit « no bullshit tough boys » ou « vegan straight edge » – était touché par le phénomène, et savait à l'occasion manier le nez rouge et le pouët pouët de compétition.
Les 4 nordistes dont il est ici question auront donc remis à l'heure ma pendule métallico-culturelle. C'est vrai qu'avec un patronyme évoquant aussi bien l'amateur de tiercé biélorusse que le fils à papa rosbeef idolâtre (
Dad above each of you), on pouvait se douter que le ton serait décalé. Et effectivement, il l'est. Mais que les puristes du genre se rassurent: musicalement parlant, on reste à 85% du temps en terrain connu, voire très balisé. C'est plutôt textuellement, et au-delà, thématiquement, que le groupe part en vrilles, dépeignant tout au long des 14 titres de l'album les histoires délirantes de la clinique du Pr Dadabovic, tantôt en empruntant au registre caca-prout-chocoBN (
« Tsou Mamy », « Barbecul Ensoleillé », « Paul Pau » …), tantôt en passant dans un mode quand même plus rigolo (
« … Votre femme est un tout petit peu morte et son état est stationnaire … », « Radio Marie-Jo » …).
Côté musique, on est en plein dans le gros son pour gorilles en short, avec duo de chanteurs « braillard&gras vs teigneux&aigu » et chœurs en renfort sur les refrains, grosses mosh parts sismiques et hargne de série. La déconne s'invite tout de même ponctuellement, via de petits speechs et clins d'œil, un jingle des Chiffres & des Lettres sur « Le Bo Harry », des passages un peu cartoonesques (
cf. le tout début de l'album) ou encore un passage de chorale human beat box du pauvre (
à 0:32 sur « Psy-causes »). Le metal/hardcore de Dadabovic est également nuancé d'escapades plus franchement thrashcore punk (
sur « Tsou Mamy », à 0:58 sur « Hervé Rité » …), de poussées thrash et de pas mal d'incursions saccadées évoquant le « modern metal » le plus récent (
à partir de 1:35 sur « Serial Kinedeur », 1:12 sur « Le Bo Harry », 1:43 sur « Hervé Rité » …).
En bref, « Carbamazépine » bénéficie d'un gros capital sympathie, la déconne et le côté metal modernisant venant aérer l'aspect plus classique et frontal de compos efficaces finalement bien enracinées dans le genre metal HxC. Les amateurs devraient prendre leur pied sur le tubesque et enjoué « Paul Pau », et trouver suffisamment de mosh part pour satisfaire leur besoin de danser en long et en large dans leur piaule la chorégraphie du primate en rut. J'avoue ne pas être moi-même un fondu de hardcore, ce qui explique la tiédeur de ma note, mais les fans peuvent sans problème ajouter quelques (
demi-)points à cette dernière pour se faire une idée de ce à quoi s'attendre.
« Radio Dadabo, la radio qu'il vous faut.
Quand on baise comme un son of a bitch, on est comme un Dadabovic … »
Par Keyser
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo
Par Jean-Clint
Par Troll Traya
Par alexwilson
Par Sosthène