Various Artists - Falling Down II
Chronique
Various Artists Falling Down II (Compil.)
Passons le buzz créé autour de la sortie de cette compilation par la polémique opposant ses créateurs au label Season Of Mist, pour attaquer de front ces deux disques plein à craquer d'inédits en tout genre. Pour ceux qui n'ont pas suivi l'histoire, Falling Down c'est l'histoire de deux petits gars bien de chez nous qui ont sorti un premier volet représentant les scènes post-hardcore/post-rock françaises et autres (Overmars, Dirge, Year Of No light mais aussi The Ocean, Rosetta ou Pelican) et qui reviennent cette année pour nous conter la suite de leurs aventures. Au programme, plus de deux heures consacrées majoritairement à des inédits « quetutrouverasjamaisailleurs » mais aussi à d'autres genres que les posteries et un contenu tourné davantage sur l'international.
Ce coup-ci, les mecs de Falling Down s'étendent (post-hardcore mais aussi stoner, drone, et même de l'americana Interpol-esque avec Across Tundras ou du grind avec Mumakil !) délocalisent (les groupes viennent de France, Italie, Allemagne, Etats-Unis…) mais soutiennent plus que jamais les petites entreprises (СОЛЯРИС, personne ?). Si sur le premier disque des gros noms comme Time To Burn, Impure Wilhelmina ou Gnaw Their Tongues confirment tout le bien que l'on peut penser d'eux, la part belle laissée aux nouveaux venus est l'occasion de découvrir tout en prenant de sévères baffes. Citons Monachus (ex Icos) dont le post-hardcore de l'apocalypse rappelle la lourdeur d'Overmars, le drone psychédélique de The Poisonned Glass (en même temps avec des membres d'Asva et Burning Witch dans le line-up, tu peux difficilement te tromper), le stoner gominé de White Hills ou encore le post qui fait déprimer de Kingdom. Le seul morceau décevant est à chercher du côté de Kalvria et son ambiant des bois qui ne sert pas à grand-chose, à part nous rappeler que les voix dans les arbres, c'est quand même trop glauque tu vois.
On attaque directement les choses sérieuses sur le deuxième disque avec le post lourd et primaire de (Donkey) Khong et le menaçant Tesa, deux morceaux où l'émoi et la transcendance semblent faciles. Kodiak devrait prendre exemple sur Omega Massif et intensifier sa musique, ou embaucher un chanteur mais certainement pas celui de The Ocean, qui détruit par son chant clair une chanson qui aurait pu être meilleure tant elle sent la burne. Kehlvin créé la surprise avec sa reprise de Leonard Cohen, une appropriation étonnante et mélancolique à mettre en haut du panier. Les tubes pour méchus à lunettes sont toujours là malgré des apparitions dispensables comme un Jucifer trop étrange pour que j'apprécie, un Ufomammut emmerdant et un СОЛЯРИС post-rock et sans grand moment (donc emmerdant). Mumakil nettoie tout ça à coup de 200 BPM et de riffs à machette, histoire de nous réveiller après ces titres lents et pour la plupart agréablement léthargiques, à l'image des envolées célestes de God Is An Astronaut.
Chose à souligner, le placement des morceaux est savamment pensé. La première partie commence en douceur pour mieux te plomber en mettant les groupes les plus violents ensemble et termine la descente dans les abimes en douceur tandis que le deuxième acte est introduit et conclu par de la sauvagerie. Ce classement, trop rare dans des patchworks souvent anarchiques, permet de profiter sans temps morts de ces deux galettes remplies à ras bord. L'artwork est sombre et travaillé comme on l'aime et pourra rappeler à certains la pochette de l'album I de Meshuggah.
Ce deuxième volet de Falling Down n'a pas à rougir face à son illustre prédécesseur. La décision de soutenir des groupes moins connus ne s'est pas faite au détriment de la qualité et les amateurs des courants musicaux de ces dix dernières années y trouveront leur compte. Si j'ai personnellement mes coups de cœur (Monachus, Kingdom, The Poisonned Glass, Gnaw Their Tongues, Ocoai mais aussi Kongh, Kehlvin, God Is An Astronaut et bien d'autres), il y a à boire et à manger donc n'hésitez pas à aller bouffer chez eux. Surtout que citer Cioran et Caraco dans le livret juste parce que ça claque, c'est quand même la grande classe.
| lkea 7 Juin 2010 - 1769 lectures |
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