Judas Priest - Screaming For Vengeance
Chronique
Judas Priest Screaming For Vengeance
Si je n'ai jamais été un fervent partisant de la cause heavy pour diverses raisons (chant clair farinellien souvent horripilant, imagerie fantasy confinant à la ringardise, approche désespérément passéiste sur le plan musical), j'ai la dent bfeaucoup moins sévère en ce qui concerne les pionniers de la scène comme IRON MAIDEN, YNGWIE MALMSTEEN ou encore JUDAS PRIEST, représentants parfois irrésistible d'un genre se cherchant encore et toujours de nouveaux fers de lance pour succéder aux plus si inoxydables groupes de première et deuxième génération. La longévité exceptionnelle des deux formations anglaises ne masquant pas le vide laissé par les incongruités true metal allemandes des années 90 et l'essoufflement de la scène finlandaise de la décennie suivante (on soulignera toutefois les efforts méritoires d'un ICED EARTH aux tonalités thrash bienvenues), on se rabattra donc volontiers sur d'impérissables oldies comme « Screaming For Vengeance », huitième full length d'un prêtre judas formé en 1970 à West Bromwich par le bassiste Ian Hill et le guitariste K.K. Downing, le nom du groupe étant tiré du « The Ballad Of Frankie Lee And Judas Priest » de Bob Dylan.
1982 et déjà huit albums au compteur pour JUDAS PRIEST, à l'heure où la vierge de fer (première partie de la bande à Rob Halford sur la tournée US qui suivra) n'en est qu'à son troisième, un certain « The Number Of The Beast », ça situe l'âge canonique de la bécane, les futals en cuir et autres bracelets à clous accompagnant l'esthétique heavy metal biker ayant bien mérité une place de choix au National Army Museum en attendant la mise sous curatelle d'un PRIEST un peu à la ramasse sur l'interminable « Nostradamus ». Pas de ça ici avec une collection de titres directs dont une bonne moitié peuvent prétendre au statut de classiques ou d'incontournables du catalogue priestien comme cet enchainement « The Hellion/Electric Eye » qui se pose là en terme de démarrage pied au plancher, et qui servira longtemps de maître étalon à des générations de metalheads ferraillant dans le garage de leur paternel (BENEDICTION payera son tribut de fort belle manière sur « Grind Bastard » en revisitant « Electric Eye » à la sauce death old school quand WITCHERY reprendra à son compte « Riding On The Wind » sur « A Tribute To The Priest » de 2002). Parfois délicieusement rapide –
un title track agressif boosté par des twin guitars très « Seventh Son Of A Seventh Son » avant l'heure, une « Riding On The Wind » au tempo assez speedé – « Screaming For Vengeance » marque surtout les esprits par son feeling heavy rock fédérateur : de l'inoubliable refrain de « Bloodstone » au riffing catchy d'une « You've Got Another Thing Coming » on ne peut plus addictive, en passant par une « Devil's Child » que n'auraient pas renié les frères Young (Rob Halford fait des merveilles dans un registre AC/DCien en diable), JUDAS PRIEST fait forte impression avec un album très solide dans l'ensemble, malgré quelques vices de fabrication et autres scories liées à l'inexorable fuite du temps.
Car si l'on pardonnera certaines fautes de goût comme les artifices sonores ultra datés sur le refrain de « Riding On The Wind » (EUROPE fera bien pire sur ses premiers enregistrements), la faiblesse de « Fever », « Chains » et « Pain And Pleasure » était déjà flagrante à l'époque, ces titres de rockeurs au cœur tendre symptomatiques d'une partie bien moins recommandable du répertoire priestien (l'infâme « Turbo » et ses relents FM faisandés plombant une partie de l'inégal mais plus burné
« Ram It Down ») plombant pas mal la dynamique du tracklisting. Gros coup de mou à prévoir à mi parcours donc mais le démarrage en fanfare et un final furieusement électrique assurent l'essentiel, JUDAS PRIEST restant suspendu aux prestations lead du duo Glen Tipton/K.K. Downing et aux screams d'un Rob Halford souvent impeccable, aux vocalises moins haut perchées que sur d'autres albums. Disponible à prix réduit sous forme de remaster agrémenté de deux titres bonus (la guimauve « Prisoner Of Your Eyes » et une version live de « Devil's Child ».
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