Steelwing - Zone Of Alienation
Chronique
Steelwing Zone Of Alienation
"Inutile de vous dire que le nouvel album Zone Of Alienation, tout juste sorti, sera mien dans peu de temps!"
C'est ce que j'indiquais dans ma review du concert de Steelwing en première partie de Grand Magus. C'était le 9 janvier... il aura fallu en fait près de 9 mois pour que j'acquière la bête à un prix dérisoire en occasion chez Joseph. Puis deux autres pour qu'enfin je me décide à chroniquer l'opus sorti chez les Autrichiens de NoiseArt Records (Suicidal Angels, Dawn Of Disease...). Ne m'en voulez pas (je suis sûr que tout le monde ici se fout de Steelwing de toute façon!) mais c'est que j'ai pris un pied incroyable à l'écouter et le ré-écouter dans l'auto-radio de ma AX sur la route de Pôle Emploi, puis de mon nouveau boulot. Je ne vous l'ai pas dit? Ouais, j'ai un nouveau boulot! Ah ça aussi vous vous en foutez?! Bref, comme j'ai pour habitude de ranger au placard les CDs une fois chroniqués, j'ai préféré l'user jusqu'au bout avant d'en parler ici et de caser dans mon bilan ce qui constitue l'un des meilleurs albums heavy de l'année.
Déjà, la pochette tue et illustre très bien le concept futuriste du disque, à savoir que la Terre a été détruite (pas hier en tout cas!) et que les rares survivants de l'humanité sont partis reconstruire ailleurs un nouveau monde. Ensuite et surtout, la musique. Bah... elle tue aussi! Comme d'habitude ne cherchez rien de novateur ou de personnel, les Suédois de Steelwing font dans le Iron Maiden worship comme leurs comparses plus connus de Enforcer, en moins speed (et donc un peu moins bien) mais avec deux-trois touches Judas Priest en plus (genre le gros riff d'intro de "Tokkotai (Wind Of Fury)"). Passée la courte intro "2097 A.D." (qu'on retrouvera en version longue sur l'un des deux bonus tracks de l'édition digipack) aux claviers cheaps rigolos, on commence sur le très bon titre "Solar Wind Riders" qui résume parfaitement ce qu'il faut attendre du quintette (rejoint à la basse par Nic Savage en remplacement de Skürk au passage): une production limpide, des rythmiques dynamiques, des riffs aux mélodies maideniennes sautillantes, des solos plein de feeling, un chant aigu bien maîtrisé qui peut taper sur les nerfs et des refrains catchy. En gros, tout ce que le heavy a de mieux à nous offrir avec comme toujours le chanteur et les guitaristes qui sortent du lot. Le duo Alex Vega/Robby Rockbag ne possède pas vraiment sa propre patte mais nous sort des riffs efficaces et des bonnes mélodies à tour de bras (miam ces solos!), ce qui suffit amplement à l'intérêt de ce Zone Of Alienation. Quant à Riley, il trouve pratiquement toujours la mélodie ou la rythmique vocale qui tue (sauf sur "Zone Of Alienation" où il se montre un peu moins inspiré, rattrapé heureusement par des guitares de premier choix) avec en plus une science inné du refrain-qui-reste-en-tête comme sur "Full Speed Ahead!" et ses chœurs jouissifs, "Tokkotai (Wind Of Fury)" (toi aussi apprends le japonais avec Steelwing!), "The Running Man" et donc "Solar Wind Riders". C'est encore plus dangereusement addictif sur "Breathless", morceau ultra catchy servant de single hard FM.
Hé oui, Steelwing s'écarte parfois du schéma de base, renouvelant toujours l'intérêt d'un album gavé de bonnes choses. Outre ce "Breathless" mémorable, on retiendra aussi l'instrumental "They Came From The Skies" qui laisse parler des guitares se montrant tour à tour gazouillantes ou menaçantes. Excellente ambiance! Mais ce n'est pas tout car Steelwing a de la ressource et du talent à revendre. Zone Of Alienation se termine ainsi sur un "Lunacy Rising" ambitieux de plus de 10 minutes. Les trois premières minutes restent classiques, on a même l'impression que l'album va finir sur une note un peu faiblarde, puis le morceau prend une tout autre dimension à partir de 3'26. Le combo batterie + basse balance un groove imparable et les guitares prennent ensuite le relais pour une séance de headbanging frénétique. À 5'22 le groove devient carrément bluesy avec le chant doux et murmuré du père Riley qui n'a pas fini de nous impressionner en poussant bien haut les aigus par la suite! Jolis arpèges, belle mélodie aérienne en lead puis fade-out viendront clôturer une sacré belle pièce.
Snif, c'est fini! Mais ce qu'il y a de bien c'est qu'on peut appuyer autant de fois qu'on veut sur lecture (c'est beau la technologie!) et enchaîner les écoutes. Zone Of Alienation garde toute sa saveur et prend même de plus en plus de goût. En gros, si vous n'headbangez pas sur ces huit petites tueries (neuf en comptant le bonus "Hit 'em Hard" qui se défend aussi), c'est que soit vous n'aimez pas le heavy, soit vous êtes morts! Steelwing ou typiquement le genre de groupes qui n'apporte rien en soi mais qui fait tellement bien les choses qu'on ne peut pas lui en tenir rigueur!
| Keyser 22 Décembre 2012 - 1824 lectures |
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