Avec trois albums studio en dix ans depuis le retour de Rob Halford, on ne peut pas dire que JUDAS PRIEST ait submergé ses fans de nouveau matériel. Vu l’accueil franchement tiède réservé au controversé « Nostradamus » (2008), c’est un peu comme si l’excellent
« Angel Of Retribution » se posait comme l’ultime témoignage discographique des Anglais. Pas mécontent de voir sortir son successeur donc, même si plusieurs questions demeurent : comment le groupe a-t-il digéré la défection surprise de K.K. Downing en 2011 et surtout, a-t-il encore les moyens de sortir un grand disque ?
Ceux qui espéraient que l’arrivée de Richie Faulkner (ex-LAUREN HARRIS), impeccable sur scène, allait donner un coup de fouet au PRIEST en seront pour leurs frais. De prime abord, le déficit de puissance entre « Redeemer Of Souls » et
« Angel Of Retribution » est à peu près égal à celui séparant ce dernier de « Painkiller ». Dès lors, la tentation est forte de trouver cet album bien mollasson, surtout sur quelques morceaux poussifs où, malheureusement, le PRIEST fait son âge. Dans cette catégorie, on citera un piètre title track où Rob Halford est à la peine vocalement, un « Battle Cry » dispensable ainsi qu’une une piteuse tentative d’envoyer la sauce sur la ridicule « Metalizer ».
Le tri sélectif est donc de rigueur sur un opus suffisamment riche pour contenter son monde (jusqu’à 18 titres sur l’édition limitée), pour peu que l’on fasse rapidement le deuil de la machine de guerre heavy speed de « Defenders Of The Faith ». Dans le registre hard rock à papy, il y a même largement de quoi faire, d’autant que la production très naturelle de Mike Exeter (BLACK SABBATH, HEAVEN & HELL mais aussi … UB40) et Glen Tipton sied parfaitement à « Sword Of Damocles » (petite intro sympa façon MAIDEN), l’entraînante « March Of The Damned » ou encore la douce ballade « Beginning Of The End ». Sur la forme, on retrouve donc les qualités habituelles du combo de Birmingham. Délicieuses guitares jumelles (« Down In Flames »), soli de grande classe quoique plus posés que par le passé (pas d’effets de manche à attendre ici) et parfaite maîtrise des codes heavy metal (« Dragonaut », un efficace morceau d’ouverture). Supérieure en terme de qualité d’écriture, « Halls Of Valhalla » marque les esprits par le tour de passe passe de Rob Halford à mi-parcours, lequel monte de la cave au grenier avec une facilité déconcertante pour grand âge (63 ans, respect !). Peu de screams dans l’ensemble mais ceux-ci sont bien distillés (« Halls Of Valhalla », en arrière plan sur « Cold Blooded »), exception faite bien sûr de la nullissime « Metalizer » !
L’histoire du groupe étant jalonnée de morceaux de la honte, on dira que JUDAS respecte le cahier des charges jusque dans ses travers les plus évidents. Dans l’ensemble, même si certaines pistes ne brillent pas de mille feux (« Hell And Back », la lancinante « Secrets Of The Dead »), JUDAS PRIEST livre un condensé de ce qu’il sait (a su) faire de mieux en plus de quarante ans de carrière. Très à l’aise lorsqu’il replonge dans ses racines rock n’ roll sur « Crossfire » (qui aurait pu figurer sur « Hell Bent For Leather »), l’institution heavy metal aurait gagné à accentuer le caractère bluesy de ses compos. Tellement plus naturel lorsqu’il lève le pied, le PRIEST, sans livrer un chef d’œuvre, efface ainsi le mauvais souvenir laissé par « Nostradamus » et joue, avec ses moyens du moyen, d’agréables prolongations.
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