Riot City - Burn The Night
Chronique
Riot City Burn The Night
Bon, c’est bien joli de causer Death, Black et Thrash à longueur de journée mais il serait bien de se rappeler qu’en cette année 2019 sont quand même sortis quelques albums essentiels en matière de Heavy Metal. Si je laisse la chronique du premier album de Traveler à mon cher et estimé collègue Keyser, je vais aujourd’hui vous parler de leurs compatriotes de Riot City. Originaires eux aussi de Calgary, le groupe se forme en 2011 et passe trois ans à végéter avant de sortir en 2014 une première démo trois titres intitulée ironiquement Livin’ Fast. Deux ans plus tard cette première démo refait une apparition via un split mêlant également Crypt Sermon, Hellrazor et Old Wolf. En guise de bonus, on y trouve néanmoins un morceau inédit intitulé "Burn The Night". Mai 2019, les Canadiens font leur retour (ou plutôt leur véritable entrée) avec un premier album justement intitulé Burn The Night.
Sorti chez les Grecs de No Remorse Records (Heavy Load, Sortilège, Messiah Force...), ce dernier porte fièrement les couleurs de ses intentions avec un artwork largement inspiré par les œuvres du Canadien Doug Johnson qu’il a réalisées au début des années 80 pour Judas Priest (Scream For Vengeance, Defenders Of The Faith et Turbo). D’ailleurs ce n’est pas la seule influence à laquelle le groupe fait explicitement référence puisque le nom Riot City se veut également comme un clin d’œil à un autre très grand nom du Heavy Metal (je vous laisse chercher lequel, ce n’est vraiment pas très compliqué).
Ainsi mis au parfum dès le premier contact visuel, On aborde la première écoute de cet album sans trop se poser la question de savoir ce que l’on va y trouver. Et en effet, il n’y a pas de tromperie sur la marchandise puisque Riot City pratique un Heavy/Speed racé prenant racine du côté des « Thundersteel » et autres albums du Priest cités quelques lignes au-dessus. Si Burn The Night se caractérise alors par un manque d’originalité flagrant mais bien peu pénalisant (le groupe évolue dans le registre d’un Heavy Metal dit à juste titre traditionnel), il se joue heureusement à la perfection des codes du genre. Affichant moins de quarante minutes à son compteur, ce dernier fait donc preuve pour commencer d’un dynamisme contagieux grâce à des titres menés bien souvent pied au plancher. Une intensité que l’on doit en grande partie à un riffing affûté ("Warrior Of Time" à 1:13, "Burn The Night" à 0:11, les débuts en fanfare des très bon "Livin’ Fast" et "Steel Rider"), des solos mélodiques de grande qualité ("Warrior Of Time" à 3:40 puis 4:12, "Burn The Night" à 1:55, "In The Dark" à 2:39, "The Hunter" à 3:52 et ainsi de suite...) et une section rythmique tout sauf feignante (grosses descentes de toms, jeu extrêmement varié et particulièrement énergique, utilisation intelligente des cymbales...). Les Canadiens cavalent ainsi à en perdre haleine le plus clair du temps et ce n’est pas cette basse à la Steve Harris qui me fera mentir, bien au contraire.
Lorsque le tempo ralenti en quelques occasions, Riot City conserve son élégance surannée et surtout toute sa pertinence grâce à ce savoir-faire évident. Les musiciens talentueux maîtrisent assurément leurs classiques à la perfection et n’hésitent pas à nous le prouver comme en atteste les excellents "In The Dark" et surtout "The Hunter" qui permettent ainsi de rompre en douceur avec cette intensité sans pour autant se vautrer dans la ballade Heavy beaucoup trop plan-plan pour ne pas finir par nous gâcher le plaisir. S’il est donc à l’aise à bon train, Riot City sait également nous offrir quelques moments de répit sans pour autant perdre de ce caractère tendu et épique qui fait le charme et l’intérêt de ses compositions.
Servi par une production moderne, puissante mais qui n’en oublie pas le propos qu’elle sert, Burn The Night aurait vraiment pu être excellent s’il n’avait pas été quelque peu handicapé par ce chant parfois un peu pénible. Pourtant, on ne peut pas dire que Cale Savy ne sache pas chanter. C’est même plutôt tout l’inverse. Seulement le bougre ne connaît pas la retenue et a malheureusement tendance à nous casser un peu les oreilles avec des montées dans les aiguës parfois un peu trop systématiques qui ne servent pas forcément à grand-chose si ce n’est nous faire un peu grincer des dents. Entendons-nous bien, l’exercice en soit ne me pose aucun problème et demeure de toute façon l’une des composantes majeures de ce qu’est le Heavy Metal. Sauf que dans le cas de Riot City, on a quand même un peu envie de lui dire "Mais tais-toi s’il te plaît" ! Est-ce lié ou pas, toujours est-il que Cale Savy a depuis la sortie de ce premier album délégué sa position de chanteur à un certain Jordan Jacobs pour ne plus s’occuper que de sa guitare et des chœurs…
S’il n’est donc pas exempt de défaut, ce premier album des Canadiens de Riot City laisse quand même un sérieux goût de reviens-y dans la bouche. Difficile de résister à ce genre de Heavy/Speed burné, dynamique et inspiré. Car même si les références sont effectivement évidentes tout au long de ces trente-sept minutes, elles n’enlèvent rien au talent de ces musiciens particulièrement compétents dans l’exercice de leur fonction respective. Alors oui, la compétition est rude cette année, notamment à cause de leurs compatriotes de Traveler qui ont sorti un album diablement addictif lui aussi. En attendant, si le Heavy Metal fait partie de vos styles de prédilection, vous savez d’ores et déjà ce qu’il vous reste à faire.
| AxGxB 26 Septembre 2019 - 1517 lectures |
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