Dickinson de retour dans la maison Maiden, il était évident que sa carrière solo allait en prendre un coup. Deux ans après la sortie d'un « Dance Of Death » pour le moins inégal, le chanteur/aviateur/cinéaste trouve quand même le temps de donner un successeur au génial
« The Chemical Wedding » et fait de nouveau équipe avec Roy Z, la machine à riffs, pour enregistrer « Tyranny Of Souls ». Un album qui confirme l'attirance de Bruce pour l'histoire de l'art (et les sciences occultes) car après le frappadingue William Blake, c'est Hans Memling et son « The Mouth Of Leviathan » du musée des Beaux-Arts de Strasbourg qui s'affichent sur la cover. Alors, c'est reparti pour un grand disque de heavy metal, sombre et lumineux à la fois ? Oui et non. Car si Dickinson et Roy Z reprennent (en partie) les choses là où ils les ont les laissées en 1998, l'absence d'Adrian Smith, elle, ne passe pas inaperçue.
Si « Tyranny » joue assez clairement la carte de la filiation avec « Chemical Wedding », l'absence du grand Adrian enlève, de prime abord, pas mal d'intérêt aux compositions. Les riffs béton et les lignes de chant imparables sont là, mais il manque la touche lead de qualité supérieure pour sublimer le tout comme sur la fantastique « The Tower », qui combinait à merveille metal moderne et maiden's touch. Passé la déception première, on saluera toutefois le travail de Roy Z, le guitariste/producteur étant loin d'être un manche à ce niveau. La deuxième surprise, bonne celle là, concerne le rendu très speed metal de certains titres. « Abduction », « Soul Intruders » et surtout « Power Of The Sun », trois morceaux très directs aux riffs bien plombés, qui renouent avec la grande tradition d'un heavy metal bien rentre dedans, nettement plus digeste que la tambouille progressive concoctée par un Steve Harris ressassant les mêmes plans depuis des lustres. Un soucis de concision et d'efficacité que l'on retrouve sur l'intégralité de « Tyranny », aucun morceau ne franchissant la barre des six minutes. Avis à tous ceux qui ont failli se pendre à l'écoute de « No More Lies » ou « Dance Of Death », cet album est pour vous !
Voilà pour les nuances, le gros de l'album renouant avec l'ambiance sombre teintée de nostalgie qui faisait tout le charme de « Chemical Wedding ». Premier rejeton de cette période révolue, l'excellente « Navigate The Seas Of The Sun » avec ses guitares tantôt folk tantôt flamenco, son piano apaisant, ses samples aussi discrets que la brise de mer et sa complainte mélancolique de toute beauté, seul manquant à l'appel un solo divin d'Adrian pour propulser ce voyage au coeur de la mémoire au rang de chef d'oeuvre. Du même tonneau, « River Of No Return » et « Kill Devil Hill » font preuve d'une tenue plus métallique, quoique charriant elles aussi leur cortège de regrets éternels. Même le très hard rock « Devil On A Hog » n'échappe pas au spleen rampant qui gagne la fin de l'album, « Tyranny Of Souls » en tête. Un excellent title track qui concentre toutes les facettes musicales de l'album, alliant refrain entêtant, break heavy énergique et torpeur introductive permettant (enfin!) d'entendre la basse, un peu trop en arrière dans le mix à mon goût. Comme d'habitude, tout l'intérêt de l'album réside dans la qualité d'écriture de Roy Z et le caractère addictif des lignes de chant de Bruce, David Moreno (batterie), Ray Burke et Juan Perez (basse) restant ici de simples exécutants. Rarement à court d'idées, le duo d'inséparables nous gratifie d'un album ne souffrant aucun riff faible ni refrain bancal, l'infatigable frontman de la vierge de fer ayant fait sien depuis longtemps le slogan d'une célèbre marque de dessert (on se lève tous pour « Power Of The Sun »!). Un album très solide donc, à défaut d'être aussi génial (Adriiiiiiian, reviens!!!) qu'un
« The Chemical Wedding » gardant son statut de clé de voûte dans la carrière solo de Bruce Dickinson.
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