Je vais débuter cette chronique en faisant amende honorable auprès des garçons de Tentation qui m’avaient contacté après ma chronique de leur EP afin que je me charge de celle de ce split. Si je n’ai pas failli à ma tâche puisque la voici cette chronique, on ne peut pas dire non plus que j’ai fait montre de beaucoup de célérité puisqu’il m’aura quand même fallu un an avant de m’y atteler. Donc oui, désolé messieurs…
Intitulé
665 - Les Hordes Metalliques en référence à leurs origines géographiques (Pyrénées Orientales et Hautes-Pyrénées) ce split franco-français paru via les labels La Fin Du Monde, Impious Desecration Records et Forgotten Wisdom Productions réunit la fine fleur du Heavy Metal hexagonal avec d’un côté Tentation dont on a déjà évoqué le cas le temps d’une chronique enthousiaste (que je vous invite à lire
ici) et de l’autre leurs fidèles camarades d’Iron Slaught. Un split haut en couleurs parfaitement illustré (belle représentation de la faune pyrénéenne) par Mario E. López M. à qui l’on doit également certains travaux pour Iron Kobra, Morfin, Skeletal Remains, Sabbat, Game Over ou Toxik.
Les premiers à ouvrir le bal sont les petits gars de Toreilles avec quatre nouveaux morceaux ainsi qu’une reprise de Ponce Pilate, groupe français que les amateurs de Heavy Metal français connaissent bien même s’il n’a sorti qu’un seul album en 1985 réédité il y a deux ans par No Remorse Records (les mêmes à qui l’ont doit notamment les récentes rééditions de Sortilège). Sans grande surprise, Tentation reprend les choses là où il les avait laissés trois ans auparavant avec ce bon vieux Heavy Metal inspiré par les plus grandes légendes françaises. Une formule relativement simple qui ne réinvente rien mais fait montre une fois de plus d’une efficacité à toute épreuve. Une musique marquée par la signature vocale toujours aussi atypique de Patrice "Darquos" Rôhée qui avec son chant scandé dans la langue de Molière risque d’en crisper quelques-uns (justesse et placement étant parfois discutables même si cela saute moins aux oreilles que sur le premier EP du groupe) mais qui, quoi que l’on en dise, apporte une véritable identité à la musique de Tentation. En tout cas, cela n’empêche pas le groupe de se montrer ultra accrocheur grâce à des refrains toujours aussi entêtants (ceux de "Illusion", "Souviens Toi" ou "Shaman"), une batterie dynamique, des riffs qui ne manquent jamais d’efficacité ("Illusion" à 0:55, "Juges Sanglant" à 0:25 entre cavalcades et mélodies, la très chouette introduction acoustique de "Souviens Toi", ceux tout en nerf de "Shaman") et des solos qui frisent la perfection ("Illusion" à 3:31, "Juge Sanglant" à 2:37, "Souviens Toi" à 2:37 et surtout à 3:53, "Shaman" à 1:18 et 2:11) et apportent au Heavy Metal de Tentation une dimension tantôt épique tantôt Rock’n’Roll. En résumé, voilà une très belle performance de la part des Français dont les compositions montent clairement d’un cran qualitativement parlant. Il n’y a maintenant plus qu’à espérer que ces jeunes garçons nous reviennent rapidement avec un premier album.
Du côté d’Iron Slaught, la donne est quelque peu différente avec parmi ces quatre titres proposés ici deux instrumentaux ainsi qu’une reprise des Américains d’Abattoir ("Screams From The Grave"). Sur le papier, on pourrait penser que le groupe ne s’est pas vraiment foulé mais il n’en est rien... Car si "Knights Arrival" avec ses une minute et vingt-deux secondes fait davantage figure d’introduction propre et efficace, le ton est vite donné avec l’excellent "Code Of Steel" qui témoigne de cette versatilité (musicale et vocale) dont a toujours su faire preuve le groupe originaire de Tarbes. Si les Français jouent bien la carte d’un Heavy Metal ancestral, celui-ci est tout de même marqué par une approche assez personnelle, très agressive avec parfois quelques relents Black/Thrash/Speed loin d’être désagréables et malvenus (notamment sur "Code Of Steel" avec ce chant âpre et véhément ou bien encore sur les premières mesures du superbe "Bigorra"). On appréciera également la très grande qualité d’écriture dont fait preuve Iron Slaught avec des morceaux longs sur lesquelles se succèdent de brillantes idées le temps de séquences déroulées avec une fluidité déconcertante. Sur scène le groupe ne m’avait pas autant impressionné mais face à de tels morceaux je suis bien forcé d’admettre qu’on tient là un sacré groupe. Franchement, un titre comme "Bigorra" à tout pour plaire, même sans l’appui vocal de Jérémy. De l’attaque, du rythme, des mélodies, du caractère, le tout exécuté par des musiciens appliqués et talentueux. Chapeau. Vraiment. La reprise d’Abattoir permet à Iron Slaught de conclure sa participation et ce split en revenant aux fondamentaux le temps d’un brûlot Speed Metal mené le couteau entre les dents. Trois minutes pied au plancher, les potards à fond, chacun jouant tête baissée comme si sa propre vie en dépendait. Là encore, un bien bel hommage.
Il m’aura fallu plus de 365 jours pour m’y mettre et pondre enfin un texte mettant en lumière (enfin je l’espère) les qualités de ce split et de ces deux groupes méritants. Quel con j’ai été de laisser autant traîner les choses. Quoi qu’il en soit, amateurs de Heavy Metal et plus particulièrement de Heavy Metal français, si vous n’avez pas encore jeté votre dévolu sur ce split alors faite-le sans plus attendre car celui-ci recèle de véritables petites pépites aussi efficaces qu’accrocheuses. Voilà en tout cas un signe de plus que la France tient encore la dragée haute à pas mal de formations dans le genre. Indispensable à tous les brigadiers du Rock.
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