Melechesh - Djinn
Chronique
Melechesh Djinn
Melechesh vous connaissez ? Oui, ces Israéliens exilés aux Pays Bas, qui jouent du Black Metal de façon non conventionnelle, préférant aux forêts et aux massifs enneigés les images plus chaleureuse d'oueds et de dunes de sables. J'ai l'image d'un coup : le clip de « Blackshyrk », relooké façon Moyen Orient, avec le maquillage dégoulinant du visage transpirant d'Abbath, quelques chameaux passant en arrière plan pendant qu'il patauge dans le sable, essayant désespérément de rejoindre son poto de l'autre coté de la dune… Raaah voilà un concept à approfondir !
Bref que disions nous ? Oui Melechesh, ce groupe un peu hors normes, qui après un premier album (« As Jerusalem Burn », qui d'après la légende a participé au fait qu'Ashmedi et Moloch quittent illico leur pays d'origine…), a trouvé et affiné son style avec « Djinn », à cheval entre le Black Metal (essentiellement les vocaux et l'envie régulière de multiplier les BPM, sans oublier une ambiance forcément un peu occulte) et le Thrash, qui après tout est le proche parent du premier ; le tout saupoudré de sonorités chaleureuses et exotiques pour nos chastes oreilles.
Connaissant les albums ayant suivi, et ayant découvert « Djinn » sur le tard, je peux vous assurer que le meilleur restait à venir. Mais pour autant, la découverte est loin d'être désagréable : Melechesh a déjà cette faculté innée de donner envie à la suite d'headbanguer au rythme des déambulations des chameaux, puis de se faire assommer à grand coups de blasts par le plus impitoyable des sirocco. C'est ainsi qu'après une mise en condition fort agréable (l'ouverture acoustique « Whispers From the Tower »), « Genies, Sorcerers and Mesopotamiam Nights » hypnotise d'emblée le touriste musical que nous sommes, venu en néophyte s'abreuver de nouvelles sensations musicales. Mené de main de maître par Proscriptor, le secteur percussion s'en donne dès ce premier titre à cœur joie, et est un élément indispensable de l'alchimie de Melechesh : après tout les rythmes ne font-ils pas une grosse partie du charme de la musique ? Les 6 minutes de « Genies.. » passent ainsi agréablement, bien que le titre tourne un peu en rond l'on ne remarque rien…ce coup ci.
C'est pourtant là le principal écueil de cet album : on frôle régulièrement les 6 à 8 minutes, et Melechesh n'a pas encore cet esprit de synthèse qui permet de raccourcir efficacement un titre, ou bien de varier un peu son propos si l'on souhaite tenir sur la longueur. C'est ainsi qu'on se retrouve à tomber un peu du nez parfois, ce qui est d'autant plus regrettable que souvent, les riffs finissent par faire leur petit bonhomme de chemin à force d'être entendus et réentendus. Les 8 minutes de « A Summoning Of Ifrit and Genri » sont ainsi quelque peu redondante, qui plus est avec cette intro / outro rythmique franchement bancale. Fort heureusement, l'ultra rapide « WarDjinn » remet bien vite les pendules à l'heure, bien que le titre ne soit pas exceptionnel pour autant. La sauce retombe aussi vite avec « Rub the Lantern », qui démarre pourtant fort bien mais se perd en route malgré un solo final éclatant. A noter l'apparition de vocaux autre que ceux d'Ashemi, donc loin de son chant black criard habituel, il me semble que c'est Proscriptor qui pousse la chansonnette dans ces moments là.
Pour autant, on trouve aussi quelques oasis de plaisir au milieu de ces terres arides, tel « Covering the Sun » et cette rythmique sautillante particulièrement jouissive, bien que vite annihilée par un déferlement soudain de blasts (à partir de 1mn45) ; pour autant, le titre revient bien vite sur des terres plus groovy, et l'on finit satisfait du périple. « Kurnugi's Reign », malgré un faux départ ultra classique type « Thrash till death », devient vite une excellente surprise : « Oasis of the Molten Gold » est absolument génial, rapide, déjanté, allant dans tous les sens à la fois avec des vocaux multiples et variés ; enfin « Dragon's Legacy » est le plus typé des titres au niveau sonorités orientales, avec un solo de buzuk en prime (un passage presque obligatoire dans le genre..).
« Djinn » est dans l'ensemble un album agréable, qui préfigure du meilleur à venir. Je n'en ferais pas un indispensable, ni l'album à conseiller pour démarrer Melechesh (prenez « Emissaries, maintenant, tout de suite) ; mais les graines du talent y sont déjà plantées et la suite nous prouvera que l'intérêt grandissant porté à ce groupe plutôt original était parfaitement justifié…
| Chri$ 15 Août 2010 - 4727 lectures |
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