« Enki » fait partie des sorties que j’attendais en ce début 2015. Malgré un
« The Epigenesis » un peu en deçà de leurs réalisations précédentes, et une prestation à Lyon elle aussi en dessous de mes attentes (voir le live report dans nos colonnes d'Octobre dernier), surtout pour des questions de durée de set, Melechesh compte parmi mes groupes de cœur, et c’est un ravissement certain que je peux vous annoncer qu’ « Enki » relève la jauge au niveau d’excellence qu’on était en droit d’attendre de la bande d’Ashmedi.
Faisons très rapidement l’éloge de la sublime pochette et plongeons nous dans les 9 titres de ce nouvel album : à l’image du désormais classique d’entre les classiques
« Emissaries », « Enki » renoue dès le départ avec un titre d’intro rapide, « Tempest Temper Elil Enraged ». Quelques secondes suffisent pour se prendre une mandale Mésopotamienne de première qualité, portée par un riff magistral que dissimulait sournoisement une fausse intro calme à la cithare. D’emblée, la magnificence des riffs d’Ashmedi (aidé ici et là par son ancien frère d’armes Moloch, ayant quitté le groupe pour se recentrer sur sa carrière de professeur) fait mouche, et l’énergie qui manquait un peu aux compos de
« The Epigenesis » s’affirme comme étant bel et bien de retour. Pour autant, qu’on soit bien d’accord, si vous êtes venu chercher du BPM à gogo, n’allez pas vers « Enki » et restez sur leurs anciennes réalisations ; la tendance venue avec la maturité du groupe tendant davantage vers le mid tempo, plus propice à l’instauration d’ambiances orientales. Mais entre un « Metatron and Man » aux sonorités thrash, ce titre d’intro uppercut, et quelques petites variations de tempos comme la quasi mosh part de « Lost Tribes » à 3mn56, le compteur de décibels aura dans l’ensemble nombre d’occasions de s’affoler, davantage en tout cas que chez son prédecesseur.
Ce qui m’a toujours plu chez Melechesh, c’est que le gimmick orientalo-black-thrash est particulièrement bien amené, intégrant avec une fluidité impressionnante des facilités de riffs thrash, simples et entraînants (« The Pendulum Speaks », « Lost Tribes ») à des arrangements plus fins qu’il n’y semble de prime abord (l’intro à tiroirs de cette satanée « Lost Tribes », décidément une petite perle du désert, malgré l’apparition sans saveur de Max Cavalera en guest vocal). Et que le groupe a le culot, à l’heure de l’efficacité faite reine, d’étirer volontairement ses compos en fin de course par de longues plages musicales propices à l’utilisation d’instruments folkloriques (« Multiples Truths » à 4mn14, une bonne partie du titre éponyme « Enki »), sans rendre le titre pour autant chiant. Le tour de force est atteint avec « The Outsiders », qui du haut de ses 12 minutes et 48 secondes n’a pas un moment de faiblesse, et redonne ses lettres de noblesse au terme de « titre épique ». Et en plus, y’a du blast sur la fin, y’a pas à dire ils savent me parler comme il faut ces braves gens. Et comme tout bon album de Melechesh qui se respecte, se cache en fin de tracklist un instrumental qui fleure bon la dégustation de thé dans le calme relatif d’une tente de bédouins plantée entre deux dunes de sable (« Doorways to Irkala »).
A l’heure du bilan, « Enki » se révèle être un excellent compagnon de route, et une invitation au voyage ouverte à tous : moins brutal et plus accessible que Nile, moins baba cool et plus entraînant qu’Orphaned Land, Melechesh et son « Enki » sont la preuve qu’on peut encore faire du métal « original » en étant signé chez Nuclear Blast, sans avoir vendu au préalable son âme aux démons du desert. Oubliez la semi déception d’
« The Epigenesis » et foncez sur ce « Enki », le dépaysement et les douleurs de cervicales sont garanties.
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