L'annonce de la signature des Polonais de Preludium sur Diabolical Conquest Records n'aurait pu me faire plus plaisir. Le label d'un webzine pour lequel j'ai la plus grande sympathie et un groupe pas forcément le plus connu de son pays mais que j'aime beaucoup, voilà une association qui promettait du lourd. Alors même si
Raping Manking Disorder m'avait quelque peu laissé sur ma faim, c'est dès sa sortie que je me suis procuré cet
Impending Hostility qui, je l'espérais, permettrait au groupe de retrouver le niveau d'
Eternal Wrath.
La déception n'en a été que plus amère. Au lieu de remonter la pente et retrouver la furie de son premier full-length, Preludium continue de baisser dans mon estime. Pas d'évolution particulière à noter pour autant, les Slaves reprennent là ou s'arrêtait
Raping Manking Disorder (je n'ai pas le MCD
Abomination sorti en début d'année mais ça ne saurait tarder). En gros, si vous n'aimez pas le death polonais, vous pouvez prendre vos jouets et aller jouer sur l'autoroute car le quatuor fait dans le pure polack avec des titres courts sans fioritures. Et sans didgeridoo cette fois. Dommage, ça apportait une petite touche d'originalité même si l'instrument était utilisé avec une grande parcimonie, mais ce n'est pas ce qui plombe l'opus. Le death polonais, c'est normalement rapide et brutal.
Impending Hostility comporte certes son lot de blast-beats mais l'opus est loin de dépasser le mur du son avec nombre de rythmiques plus modérées, apportant ainsi de la variété tout en faisant considérablement baisser l'intensité (et le niveau de jouissance lié). En plus, le nouveau batteur Piotr Ungeheuer ne tient jamais longtemps les blasts, préférant les utiliser en courtes rafales. Et niveau rapidité, le départ d'August (machine à blaster de Deception et Stillborn) se fait bien sentir.
Moins intense, moins brutal, moins rapide. Pourquoi pas après tout, pas besoin de blaster à tout va pendant 30 minutes pour faire un bon album de death metal. Mais quand la plupart des riffs manquent d'inspiration et confèrent à la banalité, on se dit que là, ça va quand même être difficile. Comment un groupe qui a sorti
Eternal Wrath, recueil de riffs plus jouissifs les uns que les autres, peut se permettre de pondre des riffs aussi plats et peu marquants?! C'est sûr, ils ne sentent plus Morbid Angel à plein nez mais vu le résultat, j'aurais préféré! Pour compléter un tableau bien pâle, on a le droit également à des harmoniques sifflées aussi inutiles qu'énervantes. Et pas la peine d'aller chercher du côté de la basse pour trouver un peu de bonheur, celle-ci est inexistante. Une première bien timide pour le nouveau bassiste Marcin Deszcz (ex-guitariste de Deception).
Rien à retenir alors? Pas grand chose non, mais quelques éléments sauvent heureusement Preludium du naufrage. La production est excellente, puissante et claire avec un son de batterie naturel et une caisse claire sèche et métallique qui résonne bien sans non plus sonner comme une casserole. Même si je préférais le jeu d'August, quand Piotr Ungeheuer blaste, ça pète bien! Je disais que seulement la plupart des riffs étaient bidons, c'est parce que certains, trop peu nombreux, se détachent du lot. Notamment quand on remarque de légères sonorités orientales ("Bitter Cold", "Death Campaign"), ce que font toutefois mieux les leads/solos comme à 4'11 sur "Legacy Of Destinations", "Bitter Cold" à 1'48 et 3'41 ou "Warfare" à 2'41. A noter que trois solos sont gérés par deux guests qui s'en sortent plutôt bien ("Hostile Area" à 1'05, "Death Campaign" à 2'49) sauf sur "Desolation", où il ne sert à rien. Il n'y a d'ailleurs pas que le solo à jeter sur ce morceau et son passage saccadé à la double vu et revu. Seul le riff rapide et méchant qui précède vaut le coup. C'est pas mal aussi sur "Blessing Of War" à 1'29, bien sombre. Mais vous voyez, c'est au compte-goutte qu'on les reçoit les bons riffs. Il en va de même pour les compositions. Deux seulement sont vraiment de qualité: "Hostile Area", sans doute la plus bourrine, et la dernière, "Warfare", plus lente et mélodique que les autres avec un final à la batterie militaire qui reprend l'ouverture de l'album. De quoi finir le disque sur une note positive. Autre satisfaction, le chant. Et là c'est carrément le meilleur album de Preludium à ce niveau grâce à une alternance growls/shrieks plus fréquente et mieux maîtrisée. Dernière chose, l'artwork poussiéreux et post-apocalyptique tue.
On aurait pu penser que ces ruines représentaient les dégâts causés par Preludium et un
Impending Hostility dévastateur, elles ne sont en fait que le reflet de son manque d'inspiration et du vide de ses compositions. Ca peut paraître sévère envers un album qui resterait correct pour un groupe lambda mais pour Preludium, j'attends beaucoup plus que ça. Je voyais en eux de potentiels leaders de la scène polonaise, je me suis bien planté. A y réfléchir, Preludium est sans doute le groupe d'un seul album. Ils ont beau utiliser des samples de guerre, les munitions se font désormais rares et c'est bien un pétard mouillé que nous a livré le combo...
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