Avant le quasi désastre
Impending Hostility qui confirmait de façon douloureuse la pente descendante sur laquelle Preludium évoluait, les Polonais avaient sorti début 2010 un EP sur Redrum666 du nom d'
Abomination. Pas que la chronique de celui-ci devait impérativement apparaître dans nos pages mais histoire de compléter la discographie d'un groupe que je considérais au début de sa carrière comme l'un des plus prometteurs d'Europe de l'Est, je me suis dit qu'il était peut-être temps de s'en occuper avant de recoller à l'actualité chargée de 2012.
Abomination est divisé en deux parties de chacune quatre pistes. La première constitue le cœur de cet EP puisqu'il nous présente quatre nouveaux morceaux qui n'apparaîtront pas sur le full-length suivant. Si
Abomination est donc sorti avant
Impending Hostility, c'est d'abord sur ce dernier que j'avais posé mes oreilles. Une déception à laquelle j'aurais pu m'attendre si j'avais écouté l'EP au préalable. Ces quatre nouvelles compositions annoncent en effet clairement l'échec de
Impending Hostility, malgré une qualité légèrement supérieure à l'album mais nettement inférieure à l'opus précédent,
Raping Mankind Disorder, sans parler de
Eternal Wrath, le chef d'œuvre du combo. Une baisse de régime que l'on note surtout sur "Narcotic Possession" et "Piercing Pain" dont les riffs majoritairement mid-tempo, génériques et mollassons, ennuient au plus haut point malgré quelques bonnes accélérations blastées sur "Narcotic Possession" et des mélodies sympathiques au léger parfum oriental sur "Piercing Pain". "Rebirth Abomination" et "S.H.C." se montrent déjà plus convaincants grâce à des riffs intéressants et une vitesse de jeu conséquente avec ce qu'il faut de blast-beats. Ce n'est pas du grand art mais ces titres correspondent mieux à ma conception du bon death metal polonais.
À ces quatre morceaux de death polonais typique dont deux sont bons à jeter et le reste correct mais sans plus, succède la deuxième partie de l'EP. Autant le dire tout de suite, c'est surtout celle-ci qui vaut l'achat du bestiau. Il s'agit en effet de la deuxième démo
Infernal Force enregistrée aux Hertz Studios et sortie en 2002, un an après
Death Into The Black Paradise dont je n'ai jamais entendu la moindre note.
Infernal Force présente un visage différent du Preludium d'aujourd'hui, précurseur de la tuerie
Eternal Wrath et dont le titre "A Spirited Land Of Thorns" y est même repris. Plus brutal, plus intense et surtout plus inspiré, le groupe slave montre ici tout son talent, emporté par la fougue de la jeunesse. Le quatuor blaste à tout va et fait preuve d'un sens développé du riff avec d'excellents tremolos aux mélodies sombres ("Infernal Force", "Symbol"). Quelques bons solos viennent illuminer les compos tandis que les influences black metal n'auront jamais autant pesé, que ce soit dans certains riffs ou le chant majoritairement shrieké. Seul défaut notable, le batteur Piotr Skowron, frère de Jan qui gère ici le chant avec lui et la guitare avant que le bassiste Lukasz Dziamarski ne vienne l'assister sur la sortie suivante, a parfois du mal à suivre sur les séquences rapides. Son décès malheureux en 2003 sera un mal pour un bien puisqu'il sera remplacé par Dominik "August" Augustyn qui donnera toute sa puissance à
Eternal Wrath.
Finalement,
Abomination est un bon condensé de la carrière de Preludium. Un début d'EP mou, générique et peu inspiré représentant l'état végétatif actuel du groupe et une suite beaucoup plus couillue et intéressante qui vient nous rappeler que les Polonais faisaient partie des grands espoirs de sa scène death metal nationale il y a quelques années. Frustrant!
Par Keyser
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo
Par Jean-Clint
Par Troll Traya
Par alexwilson
Par Sosthène