HammerFall - Infected
Chronique
HammerFall Infected
Comment ça?! Pas de marteau?! Pas de chevalier cuirassé?! On parle bien de HammerFall là, le groupe qui comptait dans ses rangs des certains Jesper Strömblad (ex-in Flames), Niklas Sundin et Mikael Stanne (Dark Tranquillity) au début de son aventure? Hé bien oui, celui-là même! Pour une fois, les Suédois ont troqué leur apparat fantasy pour une cover plus sobre mais aussi plus horrifique, qui annonce la thématique morts-vivants de ce nouvel album dénommé Infected. Pour l'anecdote, sachez que sur la pochette devait au départ figurer le sigle "biohazard" mais Biohazard a menacé de poursuivre HammerFall qui a dû changer pour cette main tuméfiée! Impensable il y a quelques années!
Des zombies chez HammerFall maintenant alors? Le quintette aurait-il viré death metal old-school? Pas d'inquiétudes à avoir, le décor a changé mais pas la pièce. Je ne connais pas la discographie du combo, à part le précédent opus No Sacrifice, No Victory qui m'avait bien botté (et bien sûr le fameux clip de "Hearts On Fire" avec l'équipe olympique suédoise de curling féminin) mais je ne pense pas me tromper en disant que le groupe continue sur sa lancée, avec toutefois une simplification de sa musique. À savoir que HammerFall fait sur Infected du power metal très majoritairement mid-tempo, épuré des artifices inhérents au genre qu'on attendrait de la part d'un tel groupe. Pas de ça ici (quelques rares traces de claviers néanmoins sur "666 - The Enemy Within" et le final "Redemption"), la recette du groupe se veut directe: des riffs mid-tempo simples et catchy, parfaits pour secouer la tête et/ou taper du pied, et rendus encore plus efficaces par une production béton. Et ça commence d'ailleurs en fanfare avec "Patient Zero" qui, après une introduction typique de films de contaminés, nous offre un riff des plus headbangants à la petite mélodie fort sympathique. Ce genre de motifs, on en rencontrera sur tout l'opus, entre autre "The Outlaw", "Dia De Los Muertos", "I Refuse" ou encore "Immortalized". Mais c'est au natural-born single "One More Time" qu'on décernera la médaille du titre le plus accrocheur pour ses coups de grosse caisse faits pour le live et son riff ultra entraînant. Le faux live "Let's Get It On" ou le fédérateur "Bang Your Head" ne sont pas mal non plus dans le genre remuant.
Tout ça, c'est très bien. Seulement ce genre de morceaux typés single ne doit pas non plus se tailler la part du lion. Le problème, c'est que sur ce Infected, HammerFall se repose trop sur ce type de riff et rythmique basiques et la joue un peu facile. Du coup, dès la moitié de l'opus passée, un sentiment de lassitude commence à apparaître (surtout que l'album dépasse les 50 minutes!), déclenchant un déséquilibre entre les deux parties. Les Scandinaves commencent ainsi à tourner en rond et à se répéter (certains passages de "Dia De Los Muertos" renvoient à "One More Time" par exemple). Par chance, "Redemption" vient clore les débats en beauté du haut de ses 7 minutes. Cette overdose de mid-tempo génère également un autre souci: Infected manque de vitesse, on aurait ainsi apprécié davantage de séquences endiablées comme l'accélération jouissive de "Patient Zero" à partir de 4'19...
Le combo de Göteborg a heureusement plus d'un tour dans son sac et réussit malgré tout à capter notre attention jusqu'à la fin. Grâce, notamment, aux solos de la paire Dronjak/Norgren, véritables cas d'école, qui font souvent décoller des morceaux parfois un peu ternes. "Patient Zero", "Bang Your Head", "Dia De Los Muertos", "I Refuse", "Immortalized", "Let's Get It On" bien rock 'n roll et le meilleur pour la fin, celui de "Redemption", tout ça, c'est de la bonne! Et puis il y a toujours Joacim Cans, l'un des tout meilleurs chanteur de heavy. À l'instar des escapades solitaires de ses guitaristes, il sublime les compositions par des lignes vocales entraînantes qui touchent juste grâce à sa voix magnifique. Les refrains de "Patient Zero", "One More Time" ou "Dia De Los Muertos" sont de bons exemples mais j'ai un petit coup de cœur pour "Send Me A Sign", reprise d'un vieux groupe de heavy hongrois, Pokolgép, une power ballade poignante qui met bien en valeur son talent.
Du coup, ce nouvel album de HammerFall passe finalement plutôt bien malgré un manque de vitesse évident, une recette usée jusqu'à la corde et une thématique zombies quelque peu incongrue chez un groupe de power metal. La première moitié de l'opus se fait même excellente, avant, il est vrai, de baisser en qualité et de tourner un peu rond. Un coup de moins bien rattrapé par des solos bien branlés et le chant percutant de Cans. Simple et efficace, Infected devrait en tout cas faire un malheur en live, ce qu'on ne manquera pas d'aller vérifier au Bataclan début novembre pour le European Outbreak 2011.
| Keyser 20 Juillet 2011 - 1962 lectures |
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