Biohazard - Reborn In Defiance
Chronique
Biohazard Reborn In Defiance
Avec le temps, on a appris à ne plus trop pleurer la disparition de tel ou tel combo tant le syndrome back from the dead frappe nos formations favorites avec régularité. Difficile de crier au scandale quand le phénomène nous offre une nouvelle chance de (re)découvrir des légendes comme CORONER, MORGOTH ou EMPEROR sur scène mais impossible de ne pas hurler à l’unisson des meutes de fans écœurées par les dernières purges en date de groupes en fin de vie tels OBITUARY ou PESTILENCE. Concernant BIOHAZARD, dont la déclaration de mort clinique reste tout de même sujette à caution (dernier album paru en 2005, suivi d’une tournée commémorative de deux ans pour fêter leurs 20 ans de carrière, en 2008), je mentirais si je vous disais que j’attendais la sortie de « Reborn In Defiance » comme le ballon d’or du Barça mais
« Uncivilization » et
« State Of The World Address » m’ayant laissé de bons souvenirs, pourquoi ne pas remettre le couvert, d’autant que le line-up originel est réuni ici pour la dernière fois.
BIOHAZARD récupère donc un Evan Seinfeld en mode burnes-out pour devoir remplacer aussitôt le bassiste/chanteur par Scott Roberts, un ex de « Means To An End » (2005). Dernière occase (à priori !) pour le duo Graziadei/Seinfeld de faire parler la poudre avec un skeud hélas mollement produit par Toby Wright (ALICE IN CHAINS, KORN). Où l’on retrouve BIOHAZARD tel qu’en lui-même, jonglant habilement entre passages gentiment thrashy (« Come Alive », « Vengeance Is Mine », « Skullcrusher »), étreintes fusionnelles rap metal ayant fait leurs preuves (« Never Give In ») et mid tempo de tough guys au cœur gros comme ça (« Decay », « Waste Away »). Plus que l’effort de guerre hardcore habituel, efficace mais on ne peut plus classique, BIOHAZARD surprend un tant soit peu par l’adjonction de parties plus émotionnelles (« Vows Of Redemption », « You Were Wrong ») qui détonent sur un « Reborn In Defiance » qu’on attendait plus vindicatif, vu son titre. A première écoute, on a le sentiment d’être en face d’une sympathique déclinaison de
« State Of The World Address », soit un de leurs albums les plus sophistiqués. Les vieux solis de Bobby Hambel sont de la partie, de même que le phrasé de banlieue d’un Evan Seinfeld assurant les minimas sociaux avec professionnalisme. Mais des ponts entiers ont été engloutis par les eaux et le feeling nineties qui se dégage de la galette ne suffit pas à masquer les failles d’un 9ème full length plombé par un manque de puissance flagrant, que ne compensent pas des compositions agréables mais franchement passe partout. Que BIOHAZARD soit revenu en faisant profil bas, uniquement dans le but de se faire plaisir sur scène se défend mais il y a fort à parier que ceux qui espéraient des Américains une attitude plus couillue tirent une tronche de trois mètres jusqu’à l’instrumentale « Season The Sky ».
Un final tout smooth qui appuie mollement sur la plaie du die hard fan, saigné par autant de balles à blanc et de clichés au niveau de lyrics prévisibles à l’excès. Mais quoi de plus normal chez un groupe comme BIOHAZARD ? On se contentera donc d’apprécier « Reborn In Defiance » pour ses qualités d’album mineur et son côté easy-listening (une demi écoute et tu peux chanter sous la douche !) très adapté à la bagnole, dans la catégorie aimable passe-plat entre deux disques plus exigeants. Demi molle ? Etant donné que le meilleur dans tout ça reste le ping-pong verbal entre Billy Graziadei et l’ex de Tera Patrick (il fallait que je la cite), il n’est pas sûr du tout que le hardcore à l’ancienne des New-Yorkais sorte renforcé du départ d’un de ses membres les plus (pro)éminents.
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