Jamais le dernier à découvrir des jeunes groupes prometteurs (Heaving Earth, Entrails, Impureza, Herpes), Nihilistic Holocaust fait encore des siennes avec une nouvelle split tape regroupant les Américains de Writhing et nos compatriotes d'Ad Patres dont ce cher Thomas Johansson nous avait déjà vanté les mérites il y a quelques mois.
On commence avec Writhing, combo originaire de Detroit. Mais au lieu de faire du rap, le quatuor a choisi de faire du death metal, et du bon! Formé en 2003, le groupe m'était totalement inconnu. Il faut dire que Writhing est resté plutôt discret jusque là, ne sortant qu'une démo en 2004, un EP en 2008 et un autre,
Indomitable, cette année. C'est ce dernier qui a été utilisé pour le split. Une bonne idée puisque sur ces trois titres, Writhing démontre des qualités certaines. Marqué par la scène américaine des années 1990, notamment la floridienne, le groupe pratique un death metal thrashy et evil qui poutre sévère (ça blaste dès le début d'"Indomitable"...) tout en restant varié (... mais pas que!). Pensez à Deicide pour les riffs sombres en tremolo, le growl alterné aux shrieks et le côté diabolique, ainsi qu'à Malevolent Creation pour l'aspect plus thrash. Quelques passages plus mélodiques viennent enrichir les morceaux avec notamment une belle intro acoustique sur "Prey". Le groupe y va aussi de ses solos chaotiques à la Slayer sur "Death Of Your Dream". Mais ce sont les influences black metal bien senties qui surprendront le plus sur l'excellent "Prey". Et si je vous dis que le tout est emballé dans une production puissante et claire, même si on pourra toujours chipoter sur la batterie triggée, vous comprendrez que Writhing, sans révolutionner quoi que ce soit, a tout ce qu'il faut pour satisfaire les fans de death. Une bonne découverte pour ma partie préférée du split et un potentiel prometteur qu'on espère voir rapidement confirmé par une sortie à la durée plus conséquente.
Difficile de passer après Writhing mais Ad Patres a des arguments pour se défendre. À commencer par une brutalité plus importante que chez Writhing, soutenue par pléthore de blast-beats et une production impressionnante pour une démo. Les trois morceaux de la partie française sont en effet issus du promo 2010, seule sortie du combo à ce jour. Une sortie qui lui a suffit à se faire un nom dans l'underground national. À juste titre puisque les Bordelais, formés en 2008 sous l'impulsion du batteur Alsvid (Seth, Fornication, ex-Enthroned) et où l'on retrouve également l'ex-Withdrawn Olivier Bousquet à la guitare, ne font pas dans la dentelle. Et comme Writhing, c'est le parfum de la scène US dont on sent les agréables effluves, mais celles d'une frange plus extrême. Suffocation n'est ainsi jamais loin, notamment sur "To The Fathers" et
"Scorn Aesthetics". On ressent également l'influence d'Aborted sur les parties les plus bourrines et les tournures porcines que prend parfois le chant d'Axel Doussaud. Pour ma part, je préfère quand il growle normalement. À noter qu'Ad Patres a l'intelligence de ne pas servir que du blast en purée et sait aussi varier les rythmiques et donner des atours plus mélodiques à sa musique, quoique moins que Writhing, que ce soit par des riffs plus "aérés" ou des solos de bonne facture. Moins convaincantes par contre, les influences modernes comme ce passage saccadé à la double au début de "To The Fathers" qui desservent la musique des Girondins. Heureusement, ces séquences se font rares et la qualité des riffs, de la mise en place et du son, sans oublier la brutalité qui fait du bien par où elle passe, font de cette deuxième partie une réussite, même si je garde une préférence pour la première. Pour plus de détails, je vous encourage à consulter la
chronique détaillée de la bête par mon confrère TJ.
Nihilistic Holocaust nous sort donc un bon petit split ici en nous présentant deux groupes de death metal à la fois suffisamment proches et éloignés. Writhing s'avère une découverte intéressante avec son death aux influences thrash et même black qui sait se montrer autant rugueux que varié et mélodique. Confirmation pour moi en ce qui concerne Ad Patres. Je n'avais lu que des compliments sur leur démo et les louanges étaient bien méritées. Sans être exceptionnels ou novateurs, les Bordelais font montre d'un savoir-faire certain dans l'art du bûcheronnage et devraient convaincre tout amateur de douceurs sonores. Il n'y a plus qu'à attendre la suite pour chacun des groupes histoire de confirmer toutes ces bonnes choses.
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