Décidement, Dan Seagrave semble faire quelques émules au sein de la nouvelle génération Hardcore. En plus d'avoir réalisé la pochette du premier EP de Disgrace, l'Anglais s'est également chargé de celle du deuxième album des Californiens de Xibalba. Un artwork une fois encore réussi dont on reconnait immédiatement le coup de crayon. Un artwork sombre et inquiétant à l'image de Xibalba et de sa musique. Aussi, depuis la sortie du très bon
Madre Mia Gracias Por Los Dias pas mal de choses ont changé pour Xibalba. En plus d'une reconnaissance grandissante à force de tourner, tourner et encore tourner (notamment aux Etats-Unis), le groupe de Pomona s'est vu proposé une signature sur le label Southern Lord. Une quasi-évidence quand on connait la ligne artistique que c'est fixé le label qui, rappelons-le, avait réédité le premier album des Californiens. Une signature qui devrait donc aujourd'hui leur assurer une visibilité accrue de part la renommé du label de Greg Anderson mais aussi et surtout de part son public, généralement amateur de ce genre de douceur.
Mais alors, quoi de neuf depuis
Madre Mia Gracias Por Los Dias? Et bien vous reprenez la chronique du dit album (en bas, à droite) et vous multipliez le tout par deux. Oui, oui! Xibalba a donc réussi à faire encore plus lourd, plus terrifiant et plus suffocant que sur son premier album. Un exploit quand on connait déjà
Madre Mia Gracias Por Los Dias.
Hasta La Muerte c'est donc cinquante cinq minutes de harcèlement psychologique et d'oppression, de violence et de haine à l'état brut, de noirceur et de profond désespoir. Bref, un voyage terrifiant et éreintant qui demande un certain engagement de la part de l'auditeur. Car en étant aussi lourde et plombée, la musique de Xibalba se retrouve souvent à la frontière entre l'excellent et le chiant (tout cela dépendra forcément de votre degré de tolérance). Un risque qui est souvent de mise avec ce type de musique qui s'étire souvent sur de longs formats et dont le développement prend parfois plus de temps que l'intrigue d'un épisode de Derrick. Une limite que Xibalba ne franchit jamais mais qui doit être assimilé par vous, auditeur, afin d'apprécier cet album à sa juste valeur. Ainsi, les morceaux d'
Hasta La Muerte ne sont jamais trop longs, toujours entre trois et huit minutes. De quoi jongler avec les rythmes, entre down-tempo et mid-tempo, ceci afin d'ajouter à l'ensemble un soupçon de variété nécessaire à la bonne digestion de l'album. Toujours entre Hardcore et Death Metal, Xibalba réussit à faire un grand écart improbable mais pourtant cohérent entre All Out War et Disma, Bulldoze et Morbid Angel, Stigmata et Obituary. Il n'y a qu'à écouter la production pour se rendre compte que Xibalba n'a plus grand chose avoir avec le reste de la scène Hardcore. Un son puissant et massif, des guitares qui suintent accordées au plus bas de l'échelle, une batterie au son ultra caverneux, une basse hyper saturée et bien sur un chant particulièrement haineux. Bref, les parfaits ingrédients pour un album résolument malsain. Mais malgré ces très fortes accointances avec le Death Metal, Xibalba conserve une approche bien encrée dans le petit monde du Hardcore. Un chant à l'arraché, un sens du groove qui fait toute la différence, des mosh parts plombés, quelques chœurs bien viriles... Bref, l'essentiel afin de concilier deux univers pourtant opposés.
Pas de grosse prise de risque de la part de Xibalba sur ce nouvel album même si on note néanmoins deux/trois choses inédites auxquelles le groupe ne nous avait pas habitué jusque là. D'abord il y a le titre "The Flood". Un morceau instrumental de plus de cinq minutes qui, malgré sa lourdeur, permet à l'auditeur de se remettre un peu sur pied après avoir eu autant de poids sur les épaules. Pourtant, ce titre n'est pas particulièrement plus léger. Batterie et guitares s'en donnent en effet à cœur joie pour une première partie implacable et quasi tribale. Ca rigole vraiment pas chez Xibalba. En fait, ce qui permet ici de souffler un peu c'est surtout l'absence de chant. L'agression se veut moins pressente, on se sent comme soulager d'un poids.
Impossible également de passer sous silence l'excellent et plutôt étonnant "Mala Mujer" qui porte plutôt bien son nom puisque vient s'y poser un chant féminin. Un chant sobre à la fois triste et désabusé. Pas de grandes envolées lyriques ni de sentimentalisme à l'eau de rose ici. Non, juste un chant plus doux presque fantomatique servit par une musique toujours aussi pesante et oppressante. Une façon de calmer le jeu sans en avoir l'air.
On notera enfin que le groupe a également réenregistré le titre "Cold" déjà présent sur son premier album. Déjà particulièrement massif, le titre bénéficie ici d'une production encore plus écrasante. Quelle p!@%# de lourdeur!
Peu de changement donc par rapport au premier album
Madre Mia Gracias Por Los Dias. Xibalba demeure fidèle à sa ligne de conduite en multipliant toutefois la lourdeur ressenti. Le groupe continue à se forger une identité propre qui lui permet clairement de se distinguer du reste de la scène Beatdown en s'approchant de plus en plus de la scène Doom/Death. Une personnalité forte qui laisse de côté l'aspect wesh/bling bling/bad boys de beaucoup d'autres groupes dans le genre au profit d'atmosphères vraiment haineuses et malsaines. Car si ces autres font sourire par l'utilisation (à outrance) de certains codes, Xibalba s'en affranchit totalement pour une raison bien plus perfide: faire peur.
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