chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
125 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Xibalba - Tierra Y Libertad

Chronique

Xibalba Tierra Y Libertad
Il n’y a pas si longtemps de ça, Xibalba trônait impérieusement en haut de son temple et laminait quiconque essayant de lui ravir sa couronne de plomb. Le hardcore/beatdown des Californiens imposait le respect et inspirait la peur en laissant planer la menace d’un KO soudain. Malheureusement, la fascination du groupe pour la mort et le metal qui lui est associé a atteint son paroxysme et engendré un changement conséquent. Le nom de l’album précédent sonnait comme un présage : Xibalba qui était jusque-là gardien du tombeau a maintenant un pied dans le cercueil, réalisant son souhait funeste d'approcher la Faucheuse de plus près, mais creusant aussi sa propre tombe.

Aujourd’hui les pyramides sont sous le feu et s’effondrent, entraînant la chute d’un royaume de terreur construit au prix d’un épuisement physique et mental sans limites – passons sur le ratage total du premier plan de la pochette, très surprenant de la part de sieur Seagrave. Ce qui fait tomber ce Tierra Y Libertad en disgrâce, c’est justement que malgré cette volonté d’affirmer la possession de sa terre et sa liberté, le Xibalba auparavant dominateur cède du terrain et se refuse à jouer ce qui lui était si propre et particulier : un hardcore cérémonial aux couleurs froides, privé de toute lueur. Le goût prononcé des gars pour le death metal old school était de notoriété publique, mais de là à s'imaginer qu’il nous livrerait un disque délaissant la sauvagerie beatdown du passé et les passages labélisés « Tune Low / Play Slow » qui permettaient de réaliser avec brio ce grand écart entre Bulldoze et Morbid Angel...

Le constat est simple : Xibalba a parachevé son évolution et joue maintenant du death metal. L'intention est louable mais en définitive le résultat est largement inférieur au split avec Suburban Scum, qui déjà penchait beaucoup plus du côté metal que hardcore. Ce n'est pas faute de balancer le meilleur morceau de l'album d'entrée : un « Enemigo » massif, musculeux, sachant jouer sur plusieurs tempo et empruntant à Nile sa touche pharaonique. Seulement, la suite ne parvient pas à retranscrire l'odeur de trépas imminent, autrefois le fond de commerce de la bande au cœur de pierre. Pour preuves, « Tierra Y Libertad » et « Si Dios Quiere » qui pourtant se veulent être la caution « slower downer », s'enfoncent dans un tempo moyen jamais assez lent pour rivaliser avec la descente en terre souterraine qu'était Hasta La Muerte. Quant au dernier morceau il n'y a rien à dire dessus, mis à part que son nom signifie « le vide » et que c'est effectivement tout ce qu'il est... Pas le vide dans lequel on plongerait aveuglement, ce qui arrivait fréquemment sur le disque d'avant, mais celui au bord duquel il est facile de glisser dans le chiant. Dommage.

Tout aussi regrettable, les Californiens n'utilisent plus l'inertie de leur poids pour faire remuer les carcasses, il n'y a guère que la fin de « Invierno » qui sache s'y prendre – encore faut-il se taper le banal solo précédant ce passage. Pire encore, Xibalba est ici dépossédé de l'effrayante lourdeur qui faisait tout son sel : adios les tambours processionnaires et l'ambiance funéraire ; de même pour le matraquage au sol type beatdown régressif qui poussait à extérioriser tout le négativisme accumulé pendant les passages mettant la tête dans le sac. Cela dit, « En Paz Descanse » s'en sort plutôt bien pour maintenir le pied sur nuque, notamment avec son ralentissement progressif jusqu'à toucher quasiment au down tempo dans lequel le groupe excellait jusqu'à présent.

A mon grand dam, si Tierra Y Libertad est une déception c'est surtout à cause de la trop grande espérance que j'avais placée en sa sortie. Jusque-là, Xibalba était le bourreau de la scène hardcore avec son style à première vue foncièrement bas du front, mais qui donnait pourtant matière à se faire dans le froc : une bande son digne del Día de Muertos, puta madre ! L'envie d'en découdre avec le monde auparavant latente manque cruellement sur ce nouvel album, qui se contente d'aligner les riffs et me laisse une sale impression de « trying too hard ». Jamais le couperet ne tombe, la hache exécutrice s'est émoussée et même sa face contondante n'est plus aussi assommante. Xibalba a pris des libertés avec son identité en s'ouvrant pleinement au death metal, il aurait mieux fait de rester le tyran implacable de sa terre désolée où seules les âmes en peine fuyant le soleil osent s'aventurer.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Xibalba
notes
Chroniqueur : 6.5/10
Lecteurs : (4)  5.88/10
Webzines : (18)  7.79/10

plus d'infos sur
Xibalba
Xibalba
Death Metal / Hardcore - Etats-Unis
  

vidéos
Enemigo
Enemigo
Xibalba

Extrait de "Tierra Y Libertad"
  
Guerilla
Guerilla
Xibalba

Extrait de "Tierra Y Libertad"
  

tracklist
01.   Enemigo
02.   Guerilla
03.   Invierno
04.   Pausa
05.   En Paz Descanse
06.   Tierra Y Libertad
07.   Si Dios Quiere
08.   El Vacio

Durée : 43 minutes 24 secondes

line up
parution
26 Janvier 2015

voir aussi
Xibalba
Xibalba
Años en Infierno

2020 - Southern Lord Recordings
  
Xibalba
Xibalba
Hasta La Muerte

2012 - Southern Lord Recordings
  
Incendiary / Xibalba
Incendiary / Xibalba
Split 7'' (Split 7")

2012 - Closed Casket Activities
  
Xibalba
Xibalba
Madre Mia Gracias Por Los Dias

2011 - Southern Lord Recordings
  

Essayez plutôt
Vader
Vader
Reign Forever World (EP)

2001 - Metal Blade Records
  
Entrapment
Entrapment
The Obscurity Within...

2012 - Soulseller Records
  
Dead / Undergang
Dead / Undergang
Dead / Undergang (Split 7")

2020 - Extremely Rotten Productions
  
Coffin Mulch
Coffin Mulch
Septic Funeral (EP)

2021 - Redefining Darkness Records
  
Repression
Repression
Portals To Twisted Frailties (EP)

2020 - Headsplit Records
  

The Harrowed
The Harrowed
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Novembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Deceased
Children Of The Morgue
Lire la chronique
Enforced
A Leap Into The Dark (EP)
Lire la chronique
Muscadeath 2024
Lire le biographie
Ireful
Agents Of Doom
Lire la chronique
Muscadeath 2024 Jour 2
Aborted + Ad Patres + Disfu...
Lire le live report
Scumripper
For A Few Fixes More
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Octobre 2024
Jouer à la Photo mystère
Morbid Saint
Swallowed By Hell
Lire la chronique
Machete Law
Chains of Despair (EP)
Lire la chronique
Scolopendra
Citadel Of Torment (EP)
Lire la chronique
Aggressive Perfector
Havoc At The Midnight Hour
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Octobre 2024
Jouer à la Photo mystère
Armoros
Pieces
Lire la chronique
Laceration
I Erode
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Septembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Überserker
Ineffable Force of Will
Lire la chronique
Conquer or Perish European Tour 2024
Exhumation + Initiation + V...
Lire le live report
Evildead
Toxic Grace
Lire la chronique
Anthares
After the War
Lire la chronique
Void
Horrors Of Reality
Lire la chronique
Motocultor Festival 15
Lire le live report
La photo mystère du 1 Septembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Surgical Strike
24/7 Hate
Lire la chronique
The Hellectric Devilz
The Devilz Playground
Lire la chronique
Crushing Brain
Cenizas
Lire la chronique
Labyrinth
Unforeseen Consequences (EP)
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Août 2024
Jouer à la Photo mystère
La photo mystère du 1 Août 2024
Jouer à la Photo mystère
Category 7
Category 7
Lire la chronique