Les résolutions de Dead pour l'année 2013.
Résolution #3 : prendre les choses moins à coeur.
Vous arrive-t-il, des mois voir des années après, de découvrir qu'un de vos groupes favoris dont vous n'entendiez plus parler, a sorti un nouvel album. En ce qui me concerne, ça m'est arrivé quelques fois, et ça m'énerve. Vous n'avez même pas idée comme ça m'énerve, surtout quand au moment de la sortie, mon temps était consacré à accomplir des corvées inintéressantes au possible. Après Machinae Supremacy et Memfis, c'est deux ans plus tard que je tombe sur la nouvelle production du duo australien Avrigus dont le premier album
"The Secret Kingdom" fait partie de mes références en matière de doom gothique. Ce nouvel EP sobrement intitulé "Beauty and Pain" met donc fin à un silence de près de 10 ans, leur précédent opus remontant à 2001. Enervé donc, mais aussi extrêmement enthousiaste, du moins sur le moment.
Quelle douche froide que ce morceau éponyme faisant office d'ouverture. Alors c'est ça Avrigus aujourd'hui ? Une sorte de metal gothique vaguement épique aussi inspiré que les derniers étrons de Tristania ou Sirenia ? Une déception à la hauteur des attentes dont je vais m'efforcer de commenter tant bien que mal.
Je ne jette pas la pierre à Simon Gruer, il ne doit pas y être pour grand chose dans le départ de Judy Chiara. Après tant d'année, la motivation de la diva a dû s'en aller compter fleurette. A l'instar d'une Anneke van Giersbergen ou d'une Vibeke Stene, pas évident de remplacer une voix aussi charismatique. Malheureusement, si The Gathering a parfaitement réussi son pari, Avrigus se place dans la catégorie de Tristania en optant pour une certaine Megan Tassaker à la voix aussi douce et belle qu'impersonnelle et creuse, une de ces nombreuses chanteuses interchangeables que compte la scène gothique aujourd'hui. Forcément, la superbe de ce fantastique groupe en prend un coup : son coeur blessé, son âme torturée, n'est plus et laisse un grand vide.
Mais s'il n'y avait que ça... Le style général lui aussi a changé. Moins grave, moins profond, moins prenant, leur doom gothique a basculé vers un metal gothique de seconde zone, à peine sauvé par un reste de dimension épique rescapé d'un navire qui coule aussi lentement que surement. Effet indésirable d'un inévitable progrès, la réalisation très actuelle dessert leur musique plus qu'autre chose : trop d'arrangements, trop d'instrumentation, l'austérité d'antan fait place à une guimauve symphonique d'une naïveté irritante ; du coup, la linéarité des morceaux qui autrefois était un véritable atout pour l'atmosphère de mort de leurs compositions devient un problème, suscitant ennui et indifférence. A ma grande surprise, les guitares et la base rythmiques semblent également avoir jeté l'éponge et se cantonnent désormais à un simple rôle d'accompagnement, d'une platitude défiant Vivement Dimanche. Au bout du compte, à l'exception de quelques jolies mélodies, rien ne marque dans les ultra-classiques "Beauty and Pain" et "Reborn", pas plus que dans les instrumentales soporifiques "Shamaatah" et "Mudita" d'ailleurs.
Il semblerait néanmoins qu'un espoir subsiste dans le titre central, "A Banquet of Souls". Dans ses lignes de chant, ses orchestrations, ses atmosphères moyenâgeuses, ce dernier rappelle les plus beaux moments du magnifique
"The Secret Kingdom". Malgré quelques longueurs, malgré une Megan qui rame vocalement pour tenir la distance (rendez nous Judy), ces 7 minutes sont la seule bouffée d'air de cet EP qui manque cruellement de densité. Après tant d'années d'inactivité, rien de plus normal que d'évoluer et habituellement, je salue la démarche. Mais ici, on a plutôt à faire à une régression. Tout ceci ne présage décidément rien de bon pour cet album à venir courant 2013.
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