October Tide a survécu. Les âmes torturées qui ont suivi ce projet parallèle à Katatonia mené par Jonas Renkse et Fredrik Norrman, s'étaient probablement réjouit de ce retour en 2010. Mais ce n'est qu'un nom qui a survécu, les suédois n'abuseront personne là dessus. Après l'euphorie de la reformation, le groupe doit maintenant voler de ses propres ailes. Abandonné par Candlelight et certains de ses membres, c'est sous les couleurs de Pulverised Records et avec de nouveaux chanteur (Alexander Högbom) et bassiste (le frangin Mattias) que le quintette sort son quatrième album, un album avec Gollum en photo, à moins que ça ne soit notre cher collègue Thomas Johansson après une grosse gastro. Bref, tout un programme.
Pas de surprise, "Tunnel of No Light" continue sur la lancée de
"A Thin Shell" : à l'exception de quelques références à la première période du groupe disséminées ici et là, c'est bel et bien un autre groupe a qui on a à faire, proposant un doom/death très actuel loin du minimalisme et de l'ambiance d'antan. En reprenant ce nom, le groupe a gagné ce qu'il lui restait de notoriété mais s'expose aussi à toutes les comparaison ; pas évident alors de devoir se reforger une identité avec un passé aussi emblématique. Malheureusement, le nouveau October Tide se cherche encore et patauge dans un style de plus en plus impersonnel. Résolument plus sombre et plus death que son prédecesseur, cette cuvée 2013 perd ces mélodies et ces hymnes qui faisaient le charme de
"A Thin Shell", m'évoquant la triste évolution d'un Daylight Dies. Noyés dans une masse de passages poussifs et d'airs lambda, seuls les riffs puissants et efficaces éveillent l'intérêt ; du coup, l'album peine à décoller, interrompu sans cesse par des moments de moindre intérêt.
"Tunnel of No Light" jouit d'une forte atmosphère, plus sombre et malsaine que son prédécesseur et c'est ce qui le sauve. Car si l'on décroche parfois, ce fil conducteur fait le lien et nous rattrape à chaque fois. Du noir, du noir et encore du noir, vous verrez que l'album porte bien son nom et à l'exception de l'intro de "Watching the Drowners", vous n'y trouverez aucune once de lumière. La quasi-absence d'arrangements ou de fantaisie couplée à une production froide et sèche vont également dans ce sens, renforçant le côté hermétique de cette ambiance de mort. L'ensemble est d'ailleurs très homogène : conduit par un duo de guitares plombant et le chant démoniaque d'Alexander, chaque composition nous renvoie la même rage, le même désespoir et propose son lot de bonnes choses. Malgré sa linéarité et son inspiration fluctuante, c'est surtout cette grosse baisse de régime en milieu d'album qui le dessert car, sans être transcendants, l'ouverture "Of Wounds to Come" / "Our Constellation" et la conclusion "In Hopeless Pursuit" / "Adoring Ashes" valent tout de même le détour.
Personnellement, je ne suis pas sûr que les Suédois aillent dans le bon sens en optant pour cette formule doom/death plus hargneuse et moins mélodique. Ce "Tunnel of No Light", en tout cas, ne m'a pas emballé comme l'avait fait
"A Thin Shell", se perdant trop souvent dans une musique sans relief. On saluera donc le travail effectué sur l'aura nauséabonde qu'il dégage mais en ce qui me concerne, je ne pense pas m'y attarder.
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