Dans la rubrique portés disparus toujours en attente d’être ramenés au bercail par Braddock (des nouvelles de Joseph « Invasion U.S.A. » Zito ?), je demande COPROFAGO. Un groupe chilien qui avait fait forte impression avec
« Unorthodox Creative Criteria », chroniqué en ces pages par notre webmaster bien aimé. Une bonne grosse claque de death technique passée à la moulinette polyrythmique meshuggesque, pour un des rares albums à s’être risqué avec succès sur les plates bandes du « Spheres » de PESTILENCE. Un autre combo perdu pour la cause, soit dit en passant, même si les raisons diffèrent. Las, hormis une signature chez Candlelight appelant de meilleurs lendemains que la relative confidentialité dans laquelle se morfondent les Chiliens, rien de neuf sous le soleil depuis … 2006 !
Cela étant posé, ce n’est pas non plus comme si COPROFAGO nous avait submergé sous un déluge de sorties depuis sa création, en 1993. Des premiers pas death metal jusqu’à la sortie d’un premier full length, « Images Of Despair », quatre ans plus tard. Séduit par le mélange de jazz, de metal moderne et de death technique de la première heure (doit-on brandir à nouveau l’étendard CYNIC ?) présent sur « Unorthodox », je n’ai pas creusé aussi loin. Un dernier coup de pioche au carrefour des années 2000, et nous voilà en présence de leur deuxième pépite, un « Genesis » faisant logiquement un pont de metal en fusion entre leurs aspirations progressistes et le petit Chuck Schuldiner illustré. Car contrairement à un
« Unorthodox Creative Criteria » multipliant les œillades au gang de Fredrik Thordendal, c’est DEATH qui est le plus souvent revisité ici. Période James Murphy sur les nombreux passages en tapping (« Chaos », « Human Nature »), voire plus avant sur des riffs dont l’inspiration première ne trompera personne (« Nailed Race »). Mais au-delà de cet aspect
Spiritual Healing revisited, au demeurant bien agréable, COPROFAGO a d’autres atouts à faire valoir. Sa véritable arme fatale ? Ces injections jazzy plus planantes tu balances ta basse fretless pour faire mumuse dans un groupe de stoner. On retrouvait déjà trace de pareilles interventions divines sur leur troisième opus et sur « Genesis », qui comporte malgré tout quelques adjuvants rythmiques à réserver aux autistes (« The Domain Of Logic »), ces admirables jeux de contraste font passer la pilule d’une production pas toujours irréprochable. C’est à peu près le seul reproche qu’on pourra leur faire, car ceux qui n’avaient guère goûté les interludes un brin perchés sur « Unorthodox » salueront un contenu plus homogène.
Avec « Back To Corporeal State » pour seule instrumentale (et des claviers singuliers qui enjolivent l'ensemble des compos), COPROFAGO joue donc sur « Genesis » une partition plus équilibrée, le reste du programme oscillant invariablement entre grosses voix caverneuses/plaintes d’ours mal léché égaré chez son psy et guitares syncopées, entre deux accès de rage plus traditionnels (« Empty Creature »). Et toujours ces solis délectables, au final, pour emporter le bout de gras sur des compositions plus abruptes mais pas moins intéressantes. Toutefois, malgré bien des qualités et une fibre old school plus prononcée, « Genesis » ne sonne à mes oreilles que comme un très bon galop d’essai, avant celui transformé de main de maître par un
« Unorthodox Creative Criteria » toujours aussi fascinant, même neuf ans après sa sortie.
7 COMMENTAIRE(S)
29/03/2013 16:40
Ah? Tu me l'apprends. Merci pour la précision! Et ce premier album, il vaut quoi?
Je l'ai pas et j'ai jamais vraiment à chercher à l'acquérir à vrai dire...
29/03/2013 15:51
Ah? Tu me l'apprends. Merci pour la précision! Et ce premier album, il vaut quoi?
29/03/2013 11:16
29/03/2013 09:44
@ Ander : j'avais une heure à tuer, je cherchais une vieillerie à chroniquer, c'est tombé sur eux
28/03/2013 22:48
Un p'tit moment que j'ai pas ressorti, j'ai pas percuté pour l'influence Death faut dire que je connais assez mal les débuts....
Bon album sinon (me souviens que j'appréciais particulièrement la petite instrumental) même si inférieur à son petit frère dans mes souvenirs, effectivement.
28/03/2013 22:46
Pour ce qui est de l'album en question, je ne connais rien de rien, mais tes allusions à "Spiritual Healing" me font saliver, c'est quand même mon skeud de Death préferé !
Mais bon, Coprofago fait pour moi partie de ces groupes dont on adore un album mais que bizarrement on a pas envie de connaitre plus que ça. Ben ouai...
28/03/2013 22:26