Woe - Withdrawal
Chronique
Woe Withdrawal
Et voilà un album indispensable pour 2013, un ! Inutile de faire durer le suspens, WOE est parvenu à garder le niveau de son deuxième album sans être redondant. Et il le prouve dès les premières secondes sur lesquelles il fait plus que montrer ses dents toujours aussi acérées, il les balance en pleine gueule de l’auditeur ! Oui, ces 7 titres déchirent. Et je dis bien « déchirent » et pas « tip-top » ou une autre expression dépassée parce que ces Américains sont modernes ! Leur black metal est extrèmement agressif et très « rouleau compresseur », il est quand même accompagné d’éléments actuels, qui entrainent de forts points communs avec ces formations dont on aime se moquer en parlant de « black à casquettes » ou « groupes pour hipster ». Le quatuor de WOE se tient pourtant plutôt bien physiquement, et la virilité est de mise avec la barbe pour tous. Ah, si tout de même un a osé le port de capuche sur les photos officielles, petit élément laissant présager de leur orientation musicale ?
En tout cas, la base est inchangée ! Le bourrinage sévère reste la marque de fabrique de WOE. Une fois que la machine est lancée, elle écrase tout. La batterie est irréprochable, les guitares enchainent des riffs mélodiques qui rendent complètement frappadingue et les vocaux sont monstrueux. Chris Grigg est toujours aussi investi dans le chant et ses hurlements hardcore se marient à la perfection avec la folie environnante ! Du coup méfiez-vous parce que tous ces éléments joués ensemble sont extrèmement dangereux pour la santé mentale ! Bon, il y a bien des breaks (« Song of My Undoing », 2:24) ou introductions à la guitare sèche (« All Bridges Burned ») qui viennent freiner un peu la machine mais sûrement pas retomber la tension. Le groupe les incorpore avec le talent de l’orfèvre, rendant chacun d’entre eux indispensable, telle des cerises sur le gâteau. Car des cerises, WOE en a préparé quelques-unes, dans le chant aussi ; avec d’excellentes variations : des vocaux plus black apparaissent par ici (« Exhausted »), des vocaux clairs par là (« This is the End of the Story » à 2:50). Là encore c’est réfléchi et intégré idéalement.
Ces éléments rendent le groupe beaucoup plus varié que ce qu’on imaginait. Même si l’effet « bourre-pif à répétition » prédomine il y a beaucoup de textures qui sont comme des panneaux signalétiques au beau milieu du chaos. Et heureusement en fait, car il y a des limites au viol auditif et l’overdose aurait pu vite arriver ! Le groupe en a concience apparemment et propose un titre très différent en 4ème position, juste à la moitié de l’opus. « Ceaseless Jaws » est ainsi à la fois plus rude et plus doux que tous les autres le long de ses 7:39. Il commence comme une copie de HELL MILITIA, aussi bien à cause du jeu des guitares lourdes et au rythme crade’n roll qu’à cause des vocaux semblant émaner de la gorge de Meyhnach. Et puis sur la suite, il est supporté par un chant plus planant et doux. L’effet sucré-salé prend bien et ce visage différent de WOE permet de faire une coupure dans l’album.
Quel pied ce nouvel essai ! Parfaitement maîtrisé et très « écorché à vif », il déverse l’enfer dans vos oreilles pendant une quarantaine de minutes. Ne l’écoutez pas après un repas, vous en rendriez le contenu.
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