Peut-être vous souvenez-vous de Donkey Punch ? Groupe parisien ayant sorti en 2011 un EP intitulé
Middle Class chroniqué ici même pas mon très cher Ikea. Depuis la sortie de ce disque, beaucoup de choses ont changé pour le groupe qui a du notamment faire face à un changement de line-up. Ainsi, Toussaint s’en est allé voyant arriver en guise de remplaçant un certain Olivier. Jusque là, rien d’alarmant. Cependant, en septembre dernier, Donkey Punch annonçait via Facebook la fin de l’aventure... Du moins sous ce patronyme.
Fort d’un nouveau chanteur, décidé à revoir son orientation musicale, il semblait naturel pour les quatre parisiens de marquer cette nouvelle histoire en changeant tout simplement le nom du groupe. Donkey Punch est mort, vive Lodges !
Pour célébrer cette renaissance, Lodges sort aujourd’hui son premier EP intitulé
Walking On Hands And Knees en collaboration avec trois labels (Swarm Of Nails, Straight & Alert et Enjoyment Records). La production à quant à elle été confié à Aslak Lefèvre, ancien guitariste/chanteur au sein de Judoboy.
Déjà disponible au format digital, une version physique devrait voir le jour incessamment sous peu. Ce sont ainsi six nouveaux morceaux que nous propose Lodges pour tout juste dix sept minutes. En comparaison, Donkey Punch proposait avec
Middle Class onze titres pour une durée identique. Il est donc normal de penser que le groupe a opéré ici un certain revirement stylistique. Je commentais la chronique de mon collègue Ikea en précisant que Donkey Punch me faisait quelque peu penser aux Américains de Trash Talk. Lodges a revu sa copie et propose avec
Walking On Hands And Knees un Hardcore Noisy et Chaotique quelque part entre Converge, Celeste et The Red Chord. Côté chant, la différence est flagrante. La voix d’Olivier se rapproche beaucoup de celle de Guy Kozowyk (The Red Chord). Un timbre puissant, âpre et particulièrement véhément qui ajoute de la lourdeur aux compositions de Lodges. Mais le bonhomme n’a pas qu’une seule corde à son arc et se permet quelques digressions, modulant parfois sa voix afin de proposer davantage de relief à l’ensemble (le chant presque Black sur "Downward" à 2:25, les cris sur "Wall" à 0:31, "Void/Vice" à 2:20, le break ou la conclusion de "Swarm").
Mais Lodges ne se démarque pas de Donkey Punch uniquement par le chant. Loin de l’urgence et de l’immédiateté de
Middle Class (malgré un "Swarm" qui s’ouvre sur les chapeaux de roue),
Walking On Hands And Knees propose une musique beaucoup plus tarabiscotée et chaotique. Noise Hardcore, Post Hardcore, Metal... Autant de genre qui se retrouvent ici brassés dans un sinistre bordel plutôt cohérent. Sans perdre en intensité grâce à des compositions relativement courtes (trois minutes en moyenne) et à une construction rythmique nerveuse, Lodges emprunte des chemins bien différents. Riffs tendus et épileptiques, batterie schizophrène, chant agressif sont mis en contrainte face à des passages plus subtils où le groupe joue la carte de la retenue passagère (on pense parfois à Kiss It Goodbye, comme sur l’excellent "Swarm"). Mid tempo vs. parties plus soutenues. Une recette qui a fait ses preuves depuis belle lurette et qui continue de fonctionner ici au service d’un Lodges qui renait de ses cendres.
Oubliez ainsi tout ce que vous saviez ou pensiez savoir à propos de Donkey Punch. C’est désormais terminé, alors salut, au revoir. Place désormais à Lodges, probablement moins frontal mais cependant tout aussi intéressant de part la qualité de ses compositions et sa mise en place impeccable. Le cul un peu entre deux chaises, Lodges ne répond à aucune scène en particulier (bien que rattaché à la scène Hardcore de par son histoire) et devraient pouvoir séduire un public peut-être un peu plus large. En tout les cas, c’est tout le mal qu’on leur souhaite aujourd’hui car
Walking On Hands And Knees est un disque tout à fait encourageant.
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