Depuis 2009 et la sortie de son premier album, le fort recommandable
Swallowed By The Void, on ne peut pas dire que Lie In Ruins ait été particulièrement actif. À tel point que j'en avais fini par croire que le groupe s'était une fois de plus séparé pour un laps de temps indéterminé. Coutumier du fait, la formation qui a vu le jour il y maintenant plus de vingt ans (1993!), n'est devenue véritablement active qu'à partir de 2002, enchaînant alors à un rythme des plus tranquilles les sorties avant de passer enfin aux choses sérieuses grâce à son tout premier album. Il aura fallu attendre 2013 et une annonce officielle du label Dark Descent pour entendre à nouveau résonner le nom des Finlandais... Quelques mois plus tard, nous voici donc début 2014 avec entre les mains ce deuxième album presque inattendu.
Cinq ans après son premier album, il semble à première vue que peu de choses aient véritablement changé au sein de la formation finlandaise. On remarquera toutefois l'arrivée d'un cinquième larron en la personne d'Aki Koskinen (A Land Beyond The Sea). Ce dernier, batteur de son état, vient ainsi remplacer un certain Roni Sahari (Desolate Shrine) bien trop occupé derrière son micro pour taper désormais sur de misérables peaux tendues. Un changement sans grande conséquence sur la musique de Lie In Ruins puisque le groupe se contente, comme on pouvait s'y attendre, de reprendre les choses là où il les avait laissé cinq ans auparavant.
Hérité d'une certaine tradition Finlandaise, le Death Metal de Lie In Ruins se veut rampant et chargé d'atmosphères. Avec plus de soixante dix minutes au compteur (et oui, tout de même!) pour neuf titres, il semble évident que le groupe n'est pas parmi les plus véloces que la scène ait porté. De fait, l'un des atouts majeurs de Lie In Ruins réside ainsi dans sa capacité à construire et à poser des ambiances insidieuses, obscures et toujours menaçantes. Un trait de caractère porté essentiellement par une section rythmique atypique. En effet, l'auditeur est pris ici entre deux feux. D'un côté une série de riffs noirs et aliénants, plutôt posés dans leur exécution (ça ne va jamais très vite), accompagnés bien souvent de leads à vous glacer le sang, de l'autre une batterie qui le plus souvent ne cesse de pilonner à grand coups de blasts et de séquences relativement soutenues ("Endless Void" à 1:53, les premières mesures de "Charred Walls", "Blood Of The Dead" à 1:54, le début de "Jaws Of The Wolf" ou "I Am The Dark", "Venomous Tongues" etc...). Un contrepied intéressant qui offre ainsi une certaine dynamique à l'ensemble tout en donnant le sentiment d'être fatalement écrasé par ces riffs sinistres et étouffants. D'autant plus que les changements de rythme sont légion tout au Long de ce
Towards Divine Death. Avec une moyenne de sept à huit minutes par titre, Lie In Ruins se plait en effet à accélérer ou ralentir la cadence au gré de ses envies, tranchant le flot de ses séquences soutenues par des breaks écrasants mais non dénués d'un certain groove ou bien des passages plus obscurs.
Le duo Tuomas K. (Supreme Court) et Roni Ärling (Neutron Hammer) délivrent une fois de plus un excellent travail de composition grâce à une multitude de riffs vicieux et rampants balancés en toute décontraction. Derrière ce jeu écrasant se cache l'idée toute simple de réduire l'auditeur en miette non pas physiquement mais psychologiquement, non pas par la force brute mais par une lourdeur fiévreuse et maladive. Un côté répétitif et aliénant qui transparaît à travers chacun des riffs, comme pour mieux tourmenter l'auditeur durant son écoute déjà physiquement éprouvante. Contribuant également à la construction de ces atmosphères, les lignes de chant lointaines et caverneuses de Roni Sahari. Une voix qui a l'instar des riffs se fait sournoise et menaçante. Aidé par une production poisseuse et un mixage volontairement déséquilibré, le growl monocorde du chanteur de Desolate Shrine trouve ainsi sa place derrière les autres instruments.
Finalement, les seuls moments de réjouissances auxquels vous pourrez goûter à l'écoute de ce deuxième album proviennent des quelques séquences plus rapides évoquées un peu plus haut mais aussi et surtout de ces brèves éclaircies présentes tout au long de
Towards Divine Death. Des éclaircies représentées par des leads mélodiques qui pourtant n'ont rien de sympathiques (il en émane un feeling à la fois evil et résolument sinistre). Des leads très courts et plus ou moins lumineux ("Endless Void" à 3:48, "Charred Walls" à 0:47 et 3:48, "Blood Of The Dead" à 5:55, "I Am The Dark" à 3:13, "Sacrum Vitae" à 4:24, "Venomous Tongues" à 4:10...) pourtant capables d'apporter à l'auditeur une vraie bouffée d'oxygène parmi la multitude de riffs malfaisants que l'on peut retrouver tout au long de ces soixante dix minutes éreintantes.
Towards Divine Death ne fera donc certainement pas l'unanimité et cela pour deux raisons. La première est que le rythme faussement mid-tempo peut donner une certaine impression de mollesse et de redondance alors qu'une écoute attentive suffit à révéler que ce n'est absolument pas le cas (au contraire, l'album offre même une certaine variété dans les rythmes proposés). La deuxième, évidemment liée, est la durée relativement excessive de ce second méfait. Affichant plus de soixante dix minutes, il faudra s'armer de patience pour espérer arriver jusqu'au bout et surtout ne pas décrocher son attention d'un disque que certain pourrait considérer comme beaucoup trop long. Pour ceux à qui cela ne pose aucun problème,
Towards Divine Death fera alors figure de retour réussi même si, avouons-le, cet album reflète un certain classicisme.
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