Debauchery - Germany's Next Death Metal
Chronique
Debauchery Germany's Next Death Metal
Je ne cacherai pas ma déception. Je ne dissimulerai pas que mes épaules se sont affaissées à l'instar de mon sourire. Je ne mentirai pas sur le fait que mon regard s'est perdu dans le vide. Tout ça, parce que Debauchery, groupe que je porte pourtant dans mon cœur, nous livre ici un piètre album.
(« D’abord, ‘faut pas dire que c’est d’la merde, ‘faut dire qu’on n’aime pas.»)
C’est difficile de trouver par où commencer. Déjà, aimant énormément la puissance et l’originalité du Death’n Roll de leurs anciens albums, tels que Continue To Kill (2008) ou encore Back In Blood (2007), j’étais forcément dans l’expectative que ça allait être « E-NORME ». De plus, l’opus modestement intitulé « Germany’s Next Death Metal » laissait présager du riff tapageur, de la violence bien dosée et du growl qui fait vibrer. Je m’attendais même à être soufflée, car ils nous annoncent quand même subtilement être l’avenir du Death Metal allemand. Mais ma bouche n’a été bée que par le dépit.
Pour revenir deux secondes sur leur passé discographique, l’évolution du groupe et sa volonté de se « rock’n’rolliser » est assez nette. Si on se laisse tenter à écouter des albums comme Torture Pit (2005), ça rigole déjà moins. Le son est bien plus raw, le chant crié bien plus crade, les riffs bien plus lourds ; bref, ça envoyait. Mais avec cet album – comment le formuler sans trop de violence ? – on se retrouve face, non seulement à un manque d'inspiration extrême dans la composition, mais aussi à une interprétation des titres d’une fadeur déconcertante.
Toutes les qualités du groupe que je vantais outrageusement dans ma chronique de Continue To Kill (2008) se retrouvent exacerbées dans cet album, et disons-le carrément, me gavent totalement. Je suis passée du « Super, ça swing ! » à « Mais en fait, c’est du Heavy, c’est plus du Death ». De « Ouuuaaah, j’adore le mid tempo » à « Qu’est-ce qu’on se fait chier ». Et de « Ecoute, ce riff, il est génial » à « Mon dieu, ce morceau est d’une platitude insupportable, éteins-moi ça ».
Si on veut continuer à se faire du mal et qu’on détaille les titres plus en profondeur, on constate que le premier titre, « The Unbroken », peut être un chouïa intéressant de par son intro quasi-Stoner, mais très vite, le refrain d’un catchy entêtant nous donne envie de passer à la suivante ; sauf que, oups !, même problème à la suivante : tout est prévisible et bien trop répétitif. Si on se concentre sur les riffs des couplets de « Zombie Blitzkrieg » et de « School Shooter », c’est du copier-coller effarant. Et ainsi de suite au fil des morceaux, ils prennent les mêmes ingrédients, secouent, et recommencent ; on baille, on regarde ailleurs, on soupire, jusqu’à arriver à la reprise de « School’s Out » de Alice Cooper, qu’on peut qualifier de marrante, mais pas de réussie. Pour finir, et arrêter de tirer sur l’ambulance, je saluerai la volonté de « thrashisation » plaisante du morceau « Death Will Entertain », et féliciterai d’une accolade chaleureuse le titre « Warmachines At War » qui nous remémore le bon temps de Back In Blood (2007).
Au final, tout ça me rappelle l’intro de « King Of Killing » de l’album Continue To Kill (2008), durant laquelle des voix déclaraient « Debauchery is so boring […] I just can’t feel what these guys are doing » (s'ensuivaient alors des insultes de la part du chanteur). Excusez-moi les gars, mais j’en suis là aussi. Je me suis purement ennuyée. Je préfère garder l’image de votre époque de gloire, et m’en vais de suite me laver le cerveau.
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