A vrai dire ce deuxième album d’Inanimate Existence serait passé à travers les mailles de mes acouphènes, leurs débuts bien qu’honorables et malgré la présence de la jeune brutasse Ron Casey aux fûts (Braindrill), m’avaient plutôt laissé de marbre. Un énième groupe de death technique moderne en plus chez Unique Leader... La magnifique pochette chatoyante « heroic-fantasy » du Chinois Guang Yang (Inherit Disease et Putridity) et surtout le nouveau grogneur me pousseront cette fois à une écoute plus approfondie. Trois semaines après la sortie de l’excellent
Under A Western Sun, revoilà le nouveau frontman de Son Of Aurelius, Riley McShane, fraîchement arrivé et accompagné du bassiste Max Zigman pour la production, toujours au côté de l’infatigable (je me répète ?) Zack Ohren (Brain Drill, Cattle Decapitation, Decrepit Birth, Deeds Of Flesh, Odious Mortem…).
Certes le socle musical d’Inanimate Existence ne bouleversera en rien la nouvelle vague technico-moderne, les Californiens reprenant les patterns accrocheurs et directs coutumiers d’un Necrophagist ou Spawn Of Possession. Constat fait dès le morceau d’ouverture imparable « Omen » (Vale Of Pnath et The Faceless viennent de suite en tête). Des passages majoritairement « décoiffe permanente » (« The Rune Of Destruction » et « The Catacombs Of Mirrors ») pour capter rapidement notre attention sous le joug du véloce Ron Casey et les aboiements de Riley. Son timbre reste ainsi dans les graves de son prédécesseur, le criard étant utilisé comme simple ornement (sous mixé et/ou couplé). Un tremplin « velu » afin qu’Inanimate Existence puisse placer ses appétences progressives (Death et Cynic comme piliers) et mélodiques à l’instar d’un Obscura ou Decrepit Birth (quel groupe technique de Santa Cruz ne s’en est pas inspiré ?). Déjà présent sur
Liberation Through Hearing, le groupe américain semble avoir d’avantage travaillé cet aspect, nettement plus complexe mais tout aussi fluide ici. Quitte à incorporer des éléments encore plus « exotiques ». Outre une thématique « onirique » étonnante (histoire fantaisiste, presque métaphysique, imaginée par le guitariste Cameron Porras), on retrouvera des nappes de claviers assez « kitsch » (le fantôme Nocturnus) disséminées (« The Rune Of Destruction » à 1:39), de la clarinette (« Om Mani Padme Um » à la limite de Summoning), de la flûte ou encore de la harpe. Inanimate Existence osera même le chant féminin (le break de « The Rune Of Destruction ») voire quelques virées claires de Riley (le break planant de « Out Of Body Experience »). Etonnant à la première écoute, une saveur non négligeable s’ajoute à l’album.
A Never-Ending Cycle Of Atonement ne se domptera pas en quelques écoutes malgré sa percussion dominante et ses passages aériens, handicapé par des rallonges ressenties malheureusement dès le début de la galette (« Bioluminescent Photophores » et « The Catacombs Of Mirrors » particulièrement). En plus de structures hésitantes, des riffs monolithiques redondants trop nombreux mais aussi un jeu très limité et déshumanisé (aucun feeling) de Ron Casey. Redoutable dans sa vitesse, c’est un fait, mais bien pauvre dans les nuances et les breaks. Les moments subtiles de
A Never-Ending Cycle Of Atonement seront très mal servis, une B.A.R aurait fait le boulot… Une musique trop synthétique pour pleinement nous toucher. Le potentiel des musiciens reste cela dit immense, le final instrumental « Dueling Shadows » confirmant la chose et annonçant un futur album encore plus affuté.
Inanimate Existence affine son death metal, il délaisse quelque peu sa brutalité et surenchère technique brouillonnes pour user d’avantage de ses éléments mélodiques et notamment progressifs laissés sur
Liberation Through Hearing. Le rendu final est plutôt convaincant mais bute sur un style encore peu mûr. Les expérimentations gagnent à être mieux incorporées pour hypnotiser son auditoire, bis repetita pour les passages violents ennuyeux bien trop formatés. Il reste du chemin à parcourir dans la composition pour prétendre à s’imposer mais la progression des Californiens va dans le bon sens. A suivre.
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