Je crois bien que
KHOLD est le seul groupe que je connaisse qui n’ait qu’un seul album à son actif mais qui le réédite aussi fréquemment. Cela fait maintenant 13 ans que la formation norvégienne ne cesse de ressortir
Masterpiss of Pain sous un autre titre et avec un nouveau visuel.
Phantom en 2002,
Mørke gravers kammer en 2004,
Krek en 2005,
Hundre år gammal en 2008 et maintenant ils ont décidé de le renommer
Til endes en 2014 ! Pardon ? Ce n’est pas le quoi ? « Pas le même album qui est réédité mais à chaque fois un album différent » ? Naaaaaaaaaaaaan ! Vous déconnez là ?!
Bien entendu, c’est moi qui plaisante, mais s’il y a un groupe qui voit les années défiler sans que son style en soit altéré, c’est bien
KHOLD. Cette fois-ci encore il a beau revenir après 6 ans de silence, sa formule n’a pas changé d’un pet. Et c’est valable pour tous les aspects, y compris le visuel qui met à nouveau en scène l’énigmatique et charismatique chanteur guitariste Gard.
D’ailleurs, même si le lineup n’a pas changé depuis plus de 10 ans, c’est véritablement lui le véritable marionnettiste de
KHOLD. Il « Gard » tout en mains et c’est donc naturellement que la musique ne change pas au fil des ans. Les 8 nouvelles compositions sont organisées autour de son chant et de ses guitares et les autres instruments ne sont que des faire-valoir. Ce n’est pas nécessairement un mal et l’on se plaint trop fréquemment d’évolutions ratées de groupes. Là non, et il ne faut pas s’attendre à une quelconque évolution.
Les titres ont alors le même goût de black n'roll sombre et assassin, pimenté de riffs toujours aussi froids que lourds. Les vocaux sont toujours aussi reconnaissables avec leur timbre grave et monotone qui roule les « r ». Le rythme est principalement mid tempo, découpé par quelques accélérations ponctuelles.
KHOLD est un feu qui brûle légèrement, lentement mais sûrement, et s’affole juste par moment. Cette formule se retrouve presque toujours comme avec « Det Dunkle Dyp » qui connaît deux passages rapides ne durant qu’une vingtaine de secondes chacun. On apprécie toujours le groove qui fait à la fois taper du pied et donne envie de faire une grimace de méchant garçon. On a beaucoup parlé des similitudes avec les albums
Now Diabolical et
The Age of Nero de
SATYRICON, et de se demander qui influençait qui. C’est vrai que leur black se classe dans la même famille, mais
KHOLD est bien plus redondant, il a plus de mal à donner une âme à chacun de ses morceaux.
Par contre, si vous trouvez que la quatrième piste, « Dommens Arme », déchire et sort du lot, ne vous réjouissez pas trop vite et révisez vos classiques. Il s’agit d’une reprise de
Troops of Doom de
SEPULTURA, bien jouée à la sauce
KHOLD, bien réappropriée.
Alors si vous étiez déjà lassés du groupe il y a dix ans, ce nouvel album n’aura qu’un intérêt limité. Vous serez content de retrouver ce déjà vieux camarades quelques écoutes, mais sûrement pas beaucoup plus. Et comme le disait l’ami Brassens : « Le temps ne fait rien à l’affaire, quand on est
KHOLD, on est
KHOLD » .
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