Domains - Sinister Ceremonies
Chronique
Domains Sinister Ceremonies
Avec 2015 qui approche, arrive également ce moment de rush où chaque chroniqueur doit trouver le moyen de faire figurer dans son bilan les quelques sorties marquantes de ces douze derniers mois qui n’auraient pas encore trouvé leur place. Dans cette catégorie des grands absents, on compte notamment les Espagnols de Domains dont le premier album intitulé Sinister Ceremonies, sorti en janvier dernier, mérite pourtant une attention toute particulière.
Originaire de Valence, Domains voit le jour en 2005. Quatre ans plus tard, le trio accouche de sa première démo intitulée Towards Pleroma. Il lui faudra encore un peu plus de temps (presque cinq ans) pour embrayer sur l’étape suivante, sortant ainsi son premier album en tout début d’année sur The Sinister Flame, jeune label finlandais dont ce disque est la première (et pour l’instant unique) sortie.
Malgré les très bons échos qui ont accompagné la parution de ce premier album, je dois bien reconnaître que j’ai pas mal tardé avant d’y jeter une oreille. Une erreur réparée il y a maintenant quelques semaines grâce à l’acquisition de ce disque. Et après une première écoute attentive, j’ai assez vite compris pourquoi celui-ci semble avoir fait l’unanimité au sein de l’underground Death Metal.
Sinister Ceremonies is exclusively dedicated to the individuals and entities who deserve it, there is no middle way. Voilà ce que l’on peut lire à l’intérieur du livret. Une mise en garde plutôt révélatrice de l’état d’esprit du trio espagnol ainsi que de l’atmosphère qui règne à l’écoute de ce disque aussi sinistre que malveillant. En effet, attendez-vous à être rapidement saisi par l’ambiance froide et inquiétante de ce Sinister Ceremonies qui porte définitivement bien son nom.
Pourtant, au delà de l’atmosphère, la clef d’un bon album tient selon moi en très peu de choses, la plus essentielle étant la qualité des riffs dont va souvent découler tout le reste. Domains l’a lui aussi très bien compris et s’applique à faire de cette affirmation une vérité de tous les instants. Ces derniers sont ainsi la clef de voûte de ce premier méfait, empruntant autant au Black Metal (il n’y a qu’à écouter attentivement tous ces trémolo froids et sinistres - trop nombreux pour être mentionnés - qui jonchent ces quarante-trois minutes) qu’au Death Metal (une belle démonstration de leads mid-tempo et de mélodies sombres et incantatoires). De cette exigence découle une atmosphère à la fois obscure et morbide mais aussi terriblement belliqueuse et conquérante.
Car Domains n’est pas là pour enfiler des perles et fait preuve d’une extrême vélocité en la matière. Ça blaste donc allègrement le plus clair du temps bien que l’on puisse trouver ici et là quelques séquences plus mesurées permettant d’apporter ce qu’il faut de relief et de variété à travers des breaks souvent plus mélodiques voire quelques titres instrumentaux plutôt réussis ("Hopeless" et surtout l’excellent "Labyrinth Of Incense"). Des coups de semonces assénés de façon quasi ininterrompue et qui révèlent toute l’intensité d’un Sinister Ceremonies hargneux et revanchard. Le chant va lui aussi dans ce sens grâce à la voix âpre et arrachée d’un David Agressor dont le growl plutôt old school colle parfaitement à l’ambiance générale.
Enfin, la production donne aux guitares un petit côté rugueux qui n’est pour me déplaire même si un effort aurait pu être fait en ce qui concerne le son de batterie pas toujours très heureux notamment concernant les attaques de grosses caisses qui manque clairement de puissance (c’est assez flagrant sur le premier titre de l’album, "Domains"). Dommage même si, dans l’absolu, cela n’a pas d’incidence particulière sur la force de ce premier album comptant décidément bien peu de défauts.
Que ce soit clair, Sinister Ceremonies se classe aisément parmi les meilleures sorties de 2014 en matière de Death Metal. La qualité des riffs, des leads et autres soli suffit à justifier cet état de fait même si rare sont les albums de Death Metal à proposer un tel équilibre entre atmosphère, riff et brutalité. Aussi, lorsqu’un tel cas se présente, il est du devoir de chacun de ne pas passer à côté d’un tel album. C’est pourquoi, si vous décidez aujourd’hui, demain ou dans les semaines, mois, années à venir de continuer à faire l’impasse sur Domains, vous vous priverez de l’un des plus dignes représentants que le Death Metal (underground) ait connu ses dernières années. Vous êtes prévenus.
| AxGxB 16 Décembre 2014 - 1094 lectures |
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