Puisque je suis lancé, autant continuer non? Après Dire Omen et son fort recommandable
Wresting The Revelation Of Futility, voici une autre des sorties Dark Descent de l’année 2014 passée jusque-là sous silence. Il s’agit cette fois-ci du EP des Anglais de Binah sorti en collaboration avec le label Me Saco Un Ojo. On avait quitté le groupe fin 2012 suite à son premier album, le classique mais néanmoins redoutable
Hallucinating In Resurrecture qui m’avait à l’époque laissé un très bon souvenir. Le trio a refait parler de lui l’année dernière avec une sortie tout à fait intéressante bien que plutôt modeste puisqu’elle ne compte que trois titres pour un peu moins de douze petites minutes.
Mais ne boudons pas notre plaisir car
A Triad Of Plagues est le genre de disque que l’on aime se procurer. Peut-être d’abord parce qu’il s’agit d’un sympathique vinyle (disponible en noir mais aussi en violet) à l’artwork réussi (que l’on doit probablement une nouvelle fois, vu le coup de crayon, à Jaume Mayans et Daniela Kropeit) mais aussi et surtout car les trois compositions qui s’y trouvent n’ont absolument rien à envier à celles de
Hallucinating In Resurrecture.
Pas de grands bouleversements à l’horizon, Binah continue ici son petit bonhomme de chemin sans modifier quoi que ce soit à la recette de son Death Metal old school teinté de Doom. Pas de surprise donc mais pas de déception non plus car le groupe continu de déployer ici tout son savoir-faire à travers d’excellents riffs à la sauce HM-2 et une ambiance à la fois rétro (influences suédoises du début des années 90 totalement assumées) et moderne (une production compacte et puissante). On prend donc les mêmes et on recommence avec trois titres qui, contrairement à ce que l’on aurait pu penser, se révèlent finalement assez différents les uns des autres.
"Rupture Of Silence" ouvre la danse. Il s’agit d’un titre de quatre minutes au rythme plutôt soutenu et à la construction extrêmement classique. Celui-ci débute ainsi par un solo efficace et laisse rapidement sa place à un pattern de riffs entrainant autour du quel va s’articuler tout le titre. Afin de rompre avec une certaine monotonie, Binah lève le pied à l’occasion de quelques séquences plus en retenue. Une bonne idée qui permet ainsi de ne pas souffrir de la simplicité de ce premier titre.
"Hemipteran Maraud" reprend ce rythme bien marqué mais choisi au contraire de ne jamais lever le pied. L’auditeur est donc une fois de plus malmené par du tchouka-tchouka effréné, de très bons riffs bien catchy ainsi que quelques solos mélodiques l’empêchant ainsi de reprendre son souffle. Simple et ultra concis (1:36 au total), "Hemipteran Maraud" va ainsi droit au but sans être mis en défaut par son manque de relief ou sa construction qui aurait pu sembler redondante s’il avait fait deux ou trois minutes supplémentaires.
Enfin avec "Torpid Blight Of The Spirit", Binah prend un chemin quelque peu différent, laissant ainsi le Death suédois et ses accélérations jouissives au profit d’un Death/Doom plombé aux ambiances de mort. Le growl profond et caverneux d’Ilia Rodriguez semble d’ailleurs prendre encore davantage d’ampleur tant il vient parfaitement compléter la lourdeur des riffs et de l’atmosphère. Le morceau s’étale quant à lui sur plus de six minutes et est probablement le meilleur de ces trois nouveaux titres, offrant plus de variété et étant certainement le moins classique et redondant.
Rien de neuf sous le soleil anglais,
A Triad Of Plagues se destinant principalement à ceux qui ont fait la connaissance de Binah à travers le fort recommandable
Hallucinating In Resurrecture. Le groupe révèle néanmoins encore une fois son plein potentiel grâce à trois titres plutôt variés qui offrent à découvrir une formation au visage multiple, à l’aise aussi bien lorsqu’il s’agit de foncer dans le tas tête baissée à coup de riffs swedish et de tchouka-tchouka entêtant que lorsqu’il s’agit de lever le pied à coup de séquences pesantes à l’ambiance tout aussi saisissante. Bref, un bon amuse-bouche en attendant la suite qui, on l’espère, se fera plus longue que ces minces douze minutes.
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