Binah - Hallucinating In Resurrecture
Chronique
Binah Hallucinating In Resurrecture
Enième sortie annuelle pour le label américain Dark Descent, ce premier album de Binah intitulé Hallucinating In Resurrecture nous arrive un peu comme un cheveu sur la soupe. Pas de démo, pas de split, pas de EP... Bref, une entrée en matière qui se fait par la grande porte. Après tout, pourquoi pas puisque les trois membres qui composent Binah ne sont pas les derniers des manchots. On y retrouve en effet Ilia Rodriguez (Indesinence, ex-Pantheist, Esoteric (live)...) accompagné pour l'occasion de son collègue Aort (Indesinence, Code...) ainsi que d'un certain Anil Carrier. Tous les trois se sont aujourd'hui réunis pour célébrer le Metal de la mort avec un premier album renvoyant certes à quelques standards du genre mais pour le moins particulièrement intéressant.
Les ayatollahs de l'originalité, ceux qui aiment crier sur tout les toits des phrases pleines de bon sens du genre: "A quoi bon écouter tel ou tel groupes quand on a déjà Entombed, Dismember etc...", peuvent clairement allez trainer leur souris ailleurs. Bah ouais, parce que Binah lui, se fout bien de savoir si sa musique est originale ou non, ne faisant ici que reprendre une recette maintes et maintes fois éprouvée. D'autant que le trio est loin de jouer la carte d'une quelconque finesse. Bien au contraire, les anglais mettent ici les deux pieds dans le plat grâce à une production clairement influencée par celle des Sunlight Studios. Un son gras, abrasif et rugueux qui rappelle effectivement la scène Suédoise du début des années 90. Un parti pris qui personnellement ne me gêne pas mais qui pourrait en fatiguer certains, surtout à l'heure ou le revival Old School Death Metal a clairement envahi nos disquaires depuis maintenant quelques années.
Mais si la musique de Binah semble cousue de fil blanc, elle n'en reste pas moins convaincante, principalement parce quelle associe la lourdeur et la noirceur du Doom à l'agressivité et au groove du Death Metal Old School. Pas de grosse surprise pour quiconque à donc déjà écouté du Death ou du Doom dans sa vie mais malgré tout une qualité de composition et d'exécution qui font d'Hallucinating In Resurrecture un album particulièrement séduisant. Il faut dire que le trio, de part son expérience, sait varier les plaisirs. Ainsi, les rythmes se succèdent allant de passages soutenus (la deuxième moitié de "Morbid Obumbration", "A New Rotten Dawn", "Absorption Into The Unearthly", l'instrumental "Eminence Of The Sombre", "Dissolution") à d'autres davantage orientés vers du mid-tempo et donc inévitablement plus lourds (les premières minutes de "Morbid Obumbration", "The Emissary", "Hallucinating In Resurrecture", le lunaire "Crepuscular Transcendence"). Une diversité au service d'ambiances toujours très sombres et pesantes. On appréciera également dans la construction de ces ambiances, l'inclusion de nombreux leads et autres soli ("Morbid Obumbration" à 4:19, "A New Rotten Dawn" à 3:42, "Hallucinating In Resurrecture" à 4:45, "Dissolution" à 3:37) mais aussi l'ajout de quelques touches de synthétiseur. Un instrument plutôt peu usité dans le genre mais utilisé ici de façon discrète et intelligente. Ainsi, tous viennent renforcer l'atmosphère générale par leurs mélodies froides et sinistres. Et puis bien sûr il y a la voix d'Ilia Rodriguez. Grave, caverneuse, puissante, presque envoutante. Son chant massif et lourd colle ainsi parfaitement avec la musique implacable de Binah.
Binah ne s'adresse donc pas à ceux d'entre vous qui en ont ras le bol de toute cette vague rétro Death. Le groupe anglais n'apporte effectivement rien de neuf et se contente, comme beaucoup d'autres également, de ressasser le passé non sans passion et conviction. Mais si Hallucinating In Resurrecture , ne révolutionne en rien notre petit monde, il apporte quand même son lot de bonnes choses à commencer par une atmosphère lugubre et glaciale, des compositions convaincantes et parfaitement maitrisées, une variété rythmique qui rend l'album tout de suite plus digeste alliant groove et lourdeur. Bref, juste ce qu'il faut pour intéresser n'importe quel amateur de Death/Doom à l'ancienne.
| AxGxB 14 Novembre 2012 - 1894 lectures |
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