On les oublie ou pire, on les croit morts, mais tous les cinq ans, FaithXtractor sort du trou. J'avais à nouveau zappé jusqu'à l'existence même du combo quand on m'a proposé de m'occuper de son troisième album. Il faut dire que l'opus précédent,
The Great Shadow Infiltrator m'avait un peu refroidi après un premier disque racé,
Razing The World Of Myth. Plus mou, plus générique, moins thrashy, avec des mélodies moins travaillées, ce deuxième album, quoique tout à fait écoutable, mettait à mal les points forts de FaithXtractor, ceux qui lui avait permis de se démarquer dès le début de cette scène death metal revival alors en pleine montée. L'enjeu de ce
Proverbial Lambs To The Ultimate Slaughter sorti fin juillet était donc simple. Soit FaithXtractor retrouvait de l'inspiration niveau riffing et mélodies, soit les Américains continuaient de pratiquer un death metal certes correct mais anecdotique.
La signature sur Hells Headbangers Records, label plus réputé que Deathgasm, semblait aller dans le bon sens. Pas forcément la pochette par contre. Si j'adore Mark Riddick, l'artiste a déjà fait beaucoup mieux. Et c'est la première fois que FaithXtractor utilise une cover noir et blanc, lui qui nous avait habitué à des couleurs plus chatoyantes sur ces deux premières œuvres. Un indice quant à la direction artistique purement old-school dark death metal de
Proverbial Lambs To The Ultimate Slaughter? Un peu oui, même si on reste tout de même assez loin des groupes ricains les plus sombres et evil. FaithXtractor fait bien dans le death à l'ancienne période début-mid 90s et à l'ambiance plutôt dark entre scènes scandinave et américaine mais ses atours thrashy et légèrement mélodiques font que l'on ne s'enfonce jamais très profond dans les cavernes infernales. Le son de FaithXtractor, duo devenu trio depuis le départ de Marquis Thomas, frère du maître-à-penser Ash Thomas, et l'arrivée de ses collègues dans Estuary Zdenka Prado à la basse et Cody Knarr à la guitare, s'avère en tout cas plus sombre et moins mélodique qu'au début, c'est un fait. Il conserve tout de même une certaine efficacité et mémorabilité. Sans transcender, à l'image de ce growl très commun parfois superposé à du shriek comme tant de formations le pratiquent, mais avec un effort plus important niveau mélodies que sur
The Great Shadow Infiltrator,
Proverbial Lambs To The Ultimate Slaughter s'écoute bien. Douze morceaux sur presque quarante minutes qui passent assez vite, même si certains titres ou passages se révèlent moins avenants, compensés par quelques éclairs qui font que l'on se retrouve avec une réalisation d'une qualité globale tout à fait acceptable. Le combo de Cincinnati nous offre des pistes courtes entre trois et quatre minutes, aux rythmiques plutôt variées entre tchouka-tchouka, mid-tempos headbangants, blastouille, vrais blasts, un peu de 2-beat et quelques down-tempos plus atmosphériques et réussis comme sur le début de "Spiritual Fog Dissolve", la grande partie de "Assailing Phantoms" (le meilleur morceau avec son tremolo mélodique tourbillonnant en lead) ou "Claws Of Seraphim" à partir de la deuxième minute. Rien d'extraordinaire et encore moins révolutionnaire mais le groupe s'en sort pas mal, notamment grâce à un bon riffing et un feeling mélodique appréciable. Les solos, parfois sweepés, auraient par contre gagné à être développés davantage car il y a de bonnes idées malheureusement vite interrompues. FaithXtractor ne se place pas non plus en tant que clone de tel ou tel groupe. Ce n'est pas du Incantation, ni du Morbid Angel ni du Entombed worship comme c'est à la mode, et encore moins du pseudo occulte à capuches. Il n'est même pas évident de citer d'influences précises, tout en restant très classique dans l'esprit et l'exécution. Il s'agit d'un mélange de différents sons de ce côté ou de l'autre de l'Atlantique.
Pour un résultat très honnête à défaut d'être génial. FaithXtractor et ce
Proverbial Lambs To The Ultimate Slaughter, c'est en effet clairement de la deuxième division. Mais de la bonne deuxième division qui mérite le coup d'oreille pour qui apprécie le death metal sans prétention, résolument old-school, un peu sombre, thrashy et assez mélodique. Les Américains ont retrouvé un peu plus de mordant et d'inspiration que sur le décevant
The Great Shadow Infiltrator, sans toutefois atteindre la qualité de leur premier longue-durée
Razing The World Of Myth qui reste leur plus intéressante sortie. Les riffs, toujours! Et à ce niveau, le trio reprend ici un peu de poil de la bête, ça fait plaisir. On reste en-dessous des meilleurs albums death metal de l'année, même les plus classiques, mais clairement, vous pouvez écouter bien pire que ce sympathique
Proverbial Lambs To The Ultimate Slaughter!
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