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FaithXtractor - Loathing And The Noose
Chronique
FaithXtractor Loathing And The Noose
Si elle fête en ce moment ses vingt ans d’existence on ne peut pas dire que la formation de l’inoxydable Ash Thomas ait franchement marqué son époque, et ce malgré une certaine régularité dans le timing de ses sorties comme d’une relative homogénéité de celles-ci. Pourtant malgré ses efforts et sa persévérance il faut bien reconnaître qu’il a toujours manqué à celle-ci un vrai truc pour pouvoir espérer monter dans la concurrentielle première division de son pays, la faute à des disques sympathiques mais relativement quelconques et inégaux aux influences multiples... et même trop nombreuses. Difficile en effet de faire ressortir quelque chose de tout cela tant ça lorgne des deux côtés de l’Atlantique, avec en prime quelques passages mélodiques de bon aloi et d’autres plus énervés entre gros son rugueux venu de Suède et ambiances plus crades typiques des Etats-Unis. Si le binôme avait remonté la pente avec
« Proverbial Lambs To The Ultimate Slaughter » on avait été assez décontenancé par le rudimentaire « Contempt For A Failed Dimension » publié il y a pile deux années de cela, et qui avec ces seulement vingt-huit minutes au compteur était l’album le plus court mais aussi le plus intense de son répertoire, sans qu’on ait cependant de quoi s’enthousiasmer. Car malgré son envie de bien faire tout cela sonnait un peu forcé et mitigé, vu que l’ensemble se finissait un peu comme un cheveu sur la soupe sans qu’on ait eu le temps de se laisser prendre au jeu voulu par sa tête pensante, qui donnait franchement l’impression d’avoir torché le boulot à l’arrache au moment d’enregistrer l’ensemble de ses nouveautés.
Autant dire que retrouvant ici une durée plus convenable et dans la moyenne de ce qu’il a pu proposer par le passé le duo essaye visiblement de se faire pardonner, tout en voulant retrouver une vraie direction artistique dans l’espoir ainsi d’attirer au-delà de son cercle restreint de fans. De ce côté-ci la mission est en partie réussie vu que clairement ce cinquième opus redresse la barre de façon convaincante, mais sans pour autant faire grimper ses géniteurs dans la catégorie supérieure de celle où ils sont cantonnés depuis leurs débuts. Pourtant on aurait tort de ne pas se pencher sur « Noose Of Being » qui démarre ce long-format de très bonne façon en proposant un rendu typique de ce que la bande nous a habitués, vu qu’elle mise sur une alternance régulière entre parties lentes et rampantes et celles plus débridées où ça tabasse de tous les côtés. Du coup on a droit autant à de la noirceur inquiétante et froide qu’à des explosions furieuses au milieu d’un ciel zébré d’éclairs qui éclairent cette nuit hivernale infernale, et exécutée avec soin. Parfaitement équilibrée et allant droit au but cette composition va entraîner avec elle l’excellent « The Loathing » où ici le mid-tempo et passages énervés se mélangent intelligemment sans laisser de place aux accents lourds et bridés, mais en mettant à la place des accents aérés solaires lors des solos toujours aussi efficaces… le tout avec un dynamisme permanent. En effet on est pris sur toute la longueur par une envie de secouer la tête comme de partir au combat, à l’instar de « Fever Dream Litanies » tout en équilibre et qui met l’ensemble des rythmes sur un même pied d’égalité, avec toujours cette fluidité insolente qui fait qu’on accroche immédiatement et aisément.
Cependant on sait bien que le groupe a toujours eu du mal à offrir quelque chose d’efficace du début à la fin, et ce nouveau volet ne va pas changer la donne car après ce démarrage en fanfare hyper réussi « Flooded Tombs » va clairement faire baisser la moyenne, tant ça va sonner bancal et trop long. La faute à un passage central raté et interminable qui malgré son envie de bien faire en offrant un rendu planant et synthétique s’embourbe inéluctablement dans l’ennui, faisant ainsi de ce titre un ratage malgré ses bonnes idées initiales qui n’ont hélas pas été utilisées correctement. Heureusement après ce coup de mou « Ethos Moribund » va remettre le gang de Cincinnati sur de bons rails, et ce de façon quasiment continue. Celui-ci nous offrant effectivement une plage équilibrée et variée où tout est de sortie avec là encore une redoutable efficacité, preuve donc que c’est quand il reste dans sa variante directe et sobre qu’il est le plus convaincant… tout comme sur le primitif et brutal « Beholden To The Nightmare » où ici ordre est donné de ne laisser aucun survivant en cours de route. Jouant en permanence sur l’accélérateur les Américains n’ont pas envie de ralentir l’allure et ils le font parfaitement, car c’est d’une violence jouissive sans que ça ne ralentisse à quelque moment que ce soit… bien au contraire, vu qu’en prime l’écriture primitive et plus instinctive qu’habituellement fait des ravages dans cette ambiance guerrière et post-apocalyptique qui navigue autant du côté de « Mad Max » que de « New-York 1997 » avec en rajout les débuts de MORBID ANGEL dans le casque. Si on tiquera du trop long démarrage de « Caveats » (qui en revanche une fois lancé va se montrer impeccable dans son exécution comme sa variété), en revanche rien à dire sur la conclusion « Cerecloth Vision Veil » qui se montre à la fois étouffante de par ses accents Doom oppressants, que lumineuse via des riffs éthérés qui sonnent comme un espoir de renouveau et d’éternité après ce déluge opaque et désespéré, clôturant ainsi une galette qui a de quoi faire passer de bons moments sans prise de tête.
Car malgré ses faiblesses l’ensemble est néanmoins très plaisant tant ce voyage dans une époque révolue et bénie pour le Death Metal défile sans coup férir, sans qu’on n’y trouve de choses importantes à redire. Rien de neuf donc sous le climat de l’Ohio vu que les deux comparses poursuivent leur petit bonhomme de chemin tranquillement et sans se soucier des avis, faisant uniquement ce qu’ils aiment et avec une certaine efficacité il faut bien l’avouer. Alors certes tout cela sera oublié rapidement mais ce mélange joué avec expérience et un ressenti non-feint a de quoi plaire au plus grand nombre, et surtout ceux qui aiment la musique où le feeling l’emporte sur la branlette technique et le déluge de notes à n’en plus finir... hormis s’y noyer. Nul doute donc que la prochaine livraison de FAITHXTRACTOR sera du même tonneau avec les mêmes points positifs comme négatifs mais cela n’est finalement pas si important, vu que c’est quand même le haut du panier de la deuxième division et supérieur à nombre d’entités de l’underground local… ce qui est tout de même largement acceptable, même si on sait que la promotion parmi l’élite ne se fera sans doute jamais mais cela n’est pas si grave vu qu’il y a largement pire que cela.
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