Lacuna Coil - Shallow Life

Ami lecteur, amie lectrice, ne te méprend pas sur mes croyances. Je sais que cette chronique ne t'intéresse pas. Parce que je sais que ce groupe ne t'intéresse pas. Et je sais que tu t'intéresseras encore moins au pire album de leur discographie. Sache juste que ces quelques mots ne te sont pas directement destinés, ils sont pour ♥Cristina♥, en hommage à son travail, à sa beauté et à ce qu'elle est en étant juste elle. Ô ♥Cristina♥, si tu étais une religion, je te serais entièrement dévoué, si tu étais un tableau, je n'aurais de cesse de te contempler, si tu étais une maîtresse dominatrice en combinaison intégrale de latex, je... (je m'emballe un peu là). "Shallow Life" doit être un fâcheux malentendu et je suis sûr que ♥Cristina♥ a été entraînée à l'insu de son plein gré, voire Unchained, apparaissant sur ces 12 titres depuis des reconstitutions de fragments de parties vocales. Il ne peut en être autrement. Impossible.

Century Media a eu raison de ne pas donner Underdog ce cinquième album des Italiens et de les pousser vers les Etats-Unis. Enregistré carrément à Los Angeles (aux STATES putain !), il est clairement destiné à conquérir un nouveau public. Et vu les ventes, encore un pari réussi de nos cinq mafiosos ; j'exclus volontairement ♥Cristina♥ qui ne peut être que victime (ndd: je tiens à préciser que je n'ai rien contre nos voisins transalpins, j'adore Mario et Luigi). Faut bien manger après tout. Survive, voilà le programme pour les autres. Déjà sur une pente glissante avec "Karmacode", le groupe continue sa descente aux enfers. Du coup, c'est aux anciens auditeurs de déclencher le mode *survie*, le minimum syndical dans ce genre de situations. Andrea aura beau s'efforcer de me dire I Won't Tell You, I Won't Tell You, je serais prêt à parier que leur petite bande est allé s'inspirer de leurs compatriotes d'Addiction Crew comme le laisserait supposer ce single au groove jumpisant et au phrasé à vomir. Et comme si c'était Not Enough, le calvaire continue jusqu'à la fin entre metal gothique de seconde zone et rock alternatif à la sauce US pour adolescent(e)s, quand ce n'est pas carrément de la sousoupe digne de ce que Deadlock sait faire de pire ("Wide Awake", "Shallow Life") - avec le plus grand respect que j'ai aussi pour ♥Sabine♥ qui doit également souffrir d'être utilisée pour faire du bif.

I'm not Afraid qu'ils disent, ça s'entend. "Shallow Life" demeure malgré tout l'album le plus aventureux de leur carrière, ce que ♥Cristina♥ semble apprécier par ces I Like It, Like It. Expérimentations, électronique, filtres et effets en tous genres, rien n'est trop beau pour obtenir un rendu le plus synthétique possible. Le sextette s'en sort d'ailleurs plutôt bien, cette partie de leur évolution s'avère d'assez bon goût. Je vous sens apeuré mais n'ayez crainte, ça n'a rien de The Maze, au contraire. Tout reste calibré, formaté et pensé pour que la jeunesse outre-Atlantique soit Spellbound, sorte de gros Big-Mac musical dont le goût a été étudié à défaut d'être ressenti. Même notre duo vocal fétiche semble complètement happé par ce déferlement de niaiserie, ne parvenant pas à sortir une seule phrase capable d'atteindre le coeur. Au passage, dans la famille insipide, je crois qu'on peut sans problème citer les solos dont la présence mystérieuse n'apporte rien. Pour résumer, grosse production, rythmiques hachées, refrains accrocheurs, breaks mignons, je crois que tout y est, avec bien sûr votre supplément potatoes.

Lacuna Coil était-il Wide Awake en s'engageant dans cette voie ? Il faut l'espérer. The Pain, voilà ce que je ressens en écoutant cet album dénué d'émotion, de feeling et 100% précalculé, un album qui ne leur ressemble vraiment pas. Et ça me fait encore plus mal de savoir que la belle ♥Cristina♥ y soit impliquée de près ou de loin. Mais je mets quand même 5 pour le culot, le semblant d’évolution positive, le clip rigolo de "I Like It" et tous ses regards langoureux qu'elle me jette dans la vidéo de "Spellbound". Il ne peuvent être que pour moi. "Shallow Life" porte finalement bien son nom : retirez moi cette goupille qu'on en parle plus.

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