Bien décidé à battre le fer tant qu’il est encore chaud, Necrowretch revient en ce début d’année avec un deuxième album intitulé
With Serpents Scourge. Celui-ci fait suite à
Putrid Death Sorcery sorti en janvier 2013 qui marquait alors les débuts du groupe avec le label allemand Century Media. Une collaboration fructueuse qui en plus de deux albums aura vu la sortie d’une compilation regroupant l’intégralité des démos et EP du groupe originaire de Valence ainsi qu’un EP deux titres sorti en préambule de ce nouvel album. Une preuve supplémentaire que le label a bien saisi tout le potentiel de ce duo devenu depuis trio avec l’arrivée derrière les fûts courant 2013 d’Ilmar Marti Uibo (ex-Bloody Sign et actuel Chaos Echoes).
Sans surprise, c’est une fois de plus Milan Novaković qui s’est occupé de l’artwork. Un travail chargé, bourré de petits détails (des visages, des yeux, des serpents, des sigils...) et encore une fois très coloré. Que l’on aime ou pas, le bonhomme à au moins le mérite de retranscrire visuellement l’atmosphère maléfique et blasphématoire qui plane au-dessus des compositions de Necrowretch.
Fidèle à Milan Novaković comme vous pouvez le constater depuis maintenant plusieurs années, le groupe est également toujours resté très attaché à une certaine vision du Death Metal. Une vision que certains jugeront probablement archaïque mais qui n’en reste pas moins honnête et passionnée. Ainsi, si vous aviez apprécié les précédentes réalisations de Necrowretch à commencer par le très bon
Putrid Death Sorcery, il y a franchement très peu de chances pour que vous ne succombiez pas à
With Serpents Scourge. Pour résumer concrètement la situation, disons que le trio a repris les choses là où s’était arrêté le duo. Le seul élément nouveau étant ainsi l’arrivée d’Ilmar Marti Uibo dans les rangs de la formation.
Avec ce nouvel album, Necrowretch continue ainsi de rendre hommage à ses aînés et notamment les quelques groupes qui l’ont le plus influencé à savoir Death (première période), Merciless et Grotesque. C’est en effet ce côté foutraque et tout le temps sur le fil du rasoir qui caractérise le mieux la musique des Français. Très peu de temps mort et un rythme particulièrement soutenu malgré des titres qui ont tendance ici à s’allonger. En effet, il n’est pas rare de trouver des compositions culminant à plus de cinq minutes ("Black Death Communion", "With Serpents Scourge", "Mortem Ritu") même si la durée de ce nouvel album demeure pourtant quasi identique à celle de
Putrid Death Sorcery (deux titres en moins, un instrumental de 58 secondes).
Bref, toujours pas de demi-mesure à l’horizon, Necrowretch continue d’asséner avec vigueur et détermination ce même Death Metal old school d’une intensité rare. Ainsi, le petit nouveau de la bande fait déjà forte impression (même si les connaisseurs n’en doutaient pas) grâce à un jeu expressif et relativement varié vu la cadence imposée. D-Beat, blast, tchouka-tchouka, attaques à la double (malgré le son un poil trop rond à mon goût de la grosse caisse) etc... Necrowretch impose ainsi son rythme sans baisse de régime ou presque. Il y a bien quelques séquences plus en retenu, souvent à l’occasion d’introduction plus mesurées ou lors de quelques breaks bien sentis mais rapidement le ton (re)monte pour rarement faiblir. Même constat du côté de Vlad qui, entre le chant et la guitare, a largement de quoi s’occuper. Sa voix arrachée, cette réverb et le débit de ses paroles viennent ajouter à l’intensité de
With Serpents Scourge alors que les riffs/leads/solos, toujours aussi efficaces, réussissent une fois de plus à faire cohabiter Death, Black et Thrash sur les mêmes accords. Des riffs qui se satisfont de l’essentiel: marquer les esprits et les oreilles au fer rouge. Finalement, le seul petit regret vient de la contribution d’Amphycion qu’on a connu plus démonstratif par le passé (voir ses quelques solos sur
Putrid Death Sorcery). Mais n’ayez crainte, la basse est sur ce nouvel album toujours bien représentée et apporte même pas mal de profondeur en comparaison du côté sec et abrasif des autres instruments.
Vous l’aurez aisément compris, Necrowretch continue son petit bonhomme de chemin sans jamais se retourner. Une certaine intransigeance au service d’une passion demeurée intacte depuis ses débuts. Loin de capituler face aux sirènes de ces gros labels que l’on aime tant détester, le groupe originaire de Valence confirme sa pleine dévotion à la scène underground et enfonce ainsi encore un peu plus le clou à travers un album toujours aussi bestial (quelle ambiance!) de Death/Black thrashisant particulièrement intense et forcément jouissif. Une urgence palpable d’un bout à l’autre de cet album qui se veut certes sans surprise mais n’en reste pas moins ultra efficace dans le genre.
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