Comptant les jours pour un éventuel retour de Dargaard, les adeptes du clavier éthéré et du talent de composition de Tharen (géniteur d’Abigor) pourront peut-être repousser cette attente interminable et se délecter de son projet d’un genre diamétralement opposé, Amestigon. Après plus de cinq années de silence, les discrets et peu prolifiques (un album en 15 ans d’existence) Autrichiens reviennent sous l’étendard teuton World Terror Committee (W.T.C.) afin de dévoiler un deuxième album,
Thier. Le line-up du surprenant
Sun Of All Suns reste lui identique (depuis 1998), ceux vénérant Abigor et Summoning seront donc ravis de retrouver en tant qu’invité au chant, maître Silenius. Robes, crânes et bougies sortis du coffre, entrons dans la cave. Le rituel peut enfin débuter.
Un rituel qui ne se base aucunement sur le « true black » mélodique des prémices, Amestigon continue sur son black metal expérimental peu facile d’accès initié en 2010 (virage complet). Les bases de
Sun Of All Suns demeurent mais l’atmosphère pesante mue. Les seringues sont mises de côté ainsi que les délires hallucinogènes pour revenir à une ambiance sobre d’avantage occulte et mystique. Le trio lui-même l’annonce, « l’aspect métaphysique monte d’un niveau » et le démontre visuellement par ses photos masquées. Pas forcément dans mes cases musicales, j’avais déjà eu beaucoup de mal à m’imprégner de
Sun Of All Suns à l’époque, pour ce
Thier Amestigon monte d’un cran son pavé sonore brut… Quatre morceaux (« quatre clés pour l’au-delà ») pour une heure de black metal claustrophobique aux émanations post voire sludge (un son de basse toujours aussi vrombissant). Les difficultés d’écoute se feront sentir dès les deux premiers morceaux, non pas par leur complexité mais plutôt face à une composition et ambiance mélancolique assez moyennes. Même avec un nombre conséquent de « replay » et les hurlements déchirés de Tharen ainsi que de rares passages prenants, rien n’y fait, ce début d’album ne me convint pas, je ne retrouve pas l’essence de Amestigon… Je décroche.
Puis le morceau éponyme jette un pavé dans la mare. La présence de Silenius peut-être ? 20 minutes ô combien versatiles touchant l’excellence, tout y est. Mélodique, noir, torturé, planant, violent… Les breaks s’enchaînent pour porter un premier coup critique à la dixième minute : une partie ambient hypnotique (écoute au casque indispensable : arrangements et chuchotements en fond) reprise à la volée par un black furieux... La fiche du label ne pouvait pas mieux définir ce sentiment : les notes d’Amestigon sont comme des sortilèges aspirant l’auditeur et le noyant dans des couches de décibels d’un autre monde. Rien que ça. « Hochpolung » suit, bien que de haute qualité, n’arrivera pas à égaler son prédécesseur mais confirmera une musique nettement plus touchante. Les discrètes nappes de Tharen, quasi-absentes jusqu’ici, refont surface mais on aurait apprécié plus de son instrument fétiche…
Thier est frustrant sur bien des points, on reste très clairement sur sa faim après ces deux morceaux poignants, aspirés dans leur univers.
A l’instar de son ainé,
Thier nécessitera un effort plus conséquent (voire double) afin d’être apprivoisé et de ne pas arrêter l'écoute. La faute à ce bloc musical plus homogène certes mais aussi plus inégal que
Sun Of All Suns (défaut déjà présent). De fait on regrettera une première partie bien en deçà du reste, littéralement éclipsée par le morceau éponyme (quel titre je me répète) puis par le titre final. Plutôt irritant et difficile pour moi de juger dans sa globalité car le black metal sociopathe (élitiste ?) d’Amestigon commençait à faire son effet fascinant en milieu de parcours, soit 25 minutes plus tard... Espérons ne pas à devoir patienté jusqu'en 2020 pour la suite des invocations.
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