Palehorse - Habitual Linestepper
Chronique
Palehorse Habitual Linestepper (EP)
S'il y a bien un groupe qui sait se faire oublier chez moi et me prend à chaque fois par surprise, c'est Palehorse. La formation de Londres, indéfinissable autant du point de vue du style – comme les débats situés sous la chronique de
Harm Starts Here le prouvent – que de ses ambiances tour à tour sauvages, décharnées et poétiques, n'est en effet pas de celles que j'écoute souvent : c'est pourtant avec une profonde admiration que termine chacune de ses nouvelles lancées, ainsi qu'un questionnement constant sur comment, avec un air de ne pas y toucher tout ce qu'il y a de britannique, elle parvient à être aussi unique et pertinente.
Et franchement, inutile d'intellectualiser musique aussi primitive : Palehorse est beau, point barre. Beau comme du Admiral Angry, beau comme du Fugazi, beau comme du Thou et beau comme du These Arms Are Snakes, cela dans le même temps, avec la fulgurance éphémère des feux d'artifices et la simplicité des scènes underground où l'on s'éclate sur les planches, une trentaine de personnes maximum à chaque représentation mais toujours avec le même bonheur au cœur.
Habitual Linestepper est sans doute l’œuvre des Anglais montrant le mieux cela, dessinant ses festins nus avec la plus grande largesse malgré son format court. Ici, la tranquillité d'un post-rock/ambient efflanqué avec « Waited », là, la saveur indie des chœurs criant leur existence par des poitrines glabres de « The Guiltiest Secret », un peu plus haut, survolant l'ensemble, cette sensation de proximité, d'honnêteté de ces concerts où l'on vibre quelques instants, pour rien et pour tout, avant de retourner à son quotidien, crevé mais plus léger.
Palehorse a toujours donné la sensation de pouvoir splitter demain, sans message de remerciement aucun : chose compréhensible, concernant un groupe qui paraît en tout point être une anomalie dans ses décharges de riffs lourds et cependant vifs, ses voix râpeuses et cependant émotionnelles, son caractère absurde, excessif, et cependant à-propos, tant, sans jouer outre-mesure de son allure d'idiot indépendant post-moderne pour la rigolade, il parvient à emmener avec lui dans une joie à la fois onirique et masochiste. L'anti-Black Sheep Wall.
| lkea 16 Mai 2015 - 452 lectures |
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