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Palehorse - Looking Wet in Public

Chronique

Palehorse Looking Wet in Public
Je disais dans ma chronique de Habitual Linestepper que « Palehorse a toujours donné la sensation de pouvoir splitter demain ». Et honnêtement, j'aurais préféré avoir tort. Palehorse a bien décidé de splitter, comme ça, par l'annonce que Looking Wet in Public serait son dernier album, sans même avoir pu marquer le coup comme il se doit, le dernier concert des Anglais, censé se dérouler au Temples, ayant été annulé en même temps que le festival.

Et franchement, ça m'emmerde plus que le Brexit. Le long de son histoire, Palehorse a traîné une certaine guigne avec lui et, s'il n'est pas si étonnant de le voir mettre fin à son entreprise de casseroles, cela reste une décision qui fait mal. Car aucun signe d’essoufflement à déplorer sur Looking Wet in Public : les Anglais restent égaux à eux-mêmes, prouvant une nouvelle fois qu'on peut marier le sludge et le post hardcore aussi simplement que se miner la gueule au bord d'un lac. Plus, ils rendent ici une copie dynamique et sauvage de leur musique telle qu'on ne l'avait pas entendue de leur part depuis l'EP Habitual Linestepper de 2008. Après deux albums allant loin dans les airs (Soft as Butter; Hard as Ice et Harm Starts Here), le groupe offre ce qu'il peut produire de plus lisible, tout en étant toujours aussi impossible à mettre dans une case prédéfinie.

Car on se retrouve tout de même perdu durant ces trente-huit minutes, entre Fugazi et Buzzov•en, June of 44 et Admiral Angry, années 90 et années 2000, perdu au point de se demander si les Anglais ne sont pas des pères méconnus de formations aujourd'hui en vogue telles que The Body (on peut bien y penser durant « Half Lizard / Half Lizard » et ses voix d'autistes). Perdu comme on aime se perdre, entre plomb et aplomb, rage et contemplation. Palehorse se situe ailleurs, contant une espèce de vie quotidienne à la fois urbaine et aérienne, la tête dans le vague, le vague à l'âme.

Un jeu d'équilibriste, dont les Londoniens sont définitivement passés experts sur Looking Wet in Public. L'artillerie est de sortie sur ce nouvel album, d'une production maousse à des moments quasi-physiques (« Lambs to the Laughter », pouah !), cf. ces lignes anguleuses, noise rock, qu'aiment jouer les basses de ces six compositions. En toute modestie, Palehorse joue du Palehorse, avec tout ce que cela sous-entend de personnalité intrinsèque, d'atmosphère entre poésie et dégoût, de cynisme joué par d'anciens romantiques, d'absurdité se nichant dans les titres des morceaux (« Terrifying Japanese Coldplay Documentary », tout de même) et en leur sein. Non, ce n'est pas avec ce longue-durée que l'on parviendra à trouver le mot ou la phrase définissant ce qui faisait le cœur du groupe. Peu importe : emmenés avec lui, il donne à ses riffs bizarres une résonance à notre propre étrangeté, alpaguant de quelques passages catchy à leur manière (« Miserable Heroin Addict vs. Jehovah's Witness Guy » par exemple) sans pour autant se départir de cette « chose », proche et lointaine, fragile à en exploser les murs, « existentielle » si vous m'autorisez les gros mots, laissant estomaqué malgré les rencontres précédentes avec cette voix glaireuse et ces instruments suivant leur propre logique. À part une conclusion un poil trop explicite et basique (« 1893 »), rien à déplorer ici.

Il n'y a pas actuellement de groupe comme Palehorse. Et je ne crois pas me tromper en disant qu'il n'y en aura jamais comme lui. Avec Looking Wet in Public (probablement leur meilleur album, si vous vous posez ce genre de questions), les Anglais ont apporté ce qu'on peut rêver de mieux comme point final, à ceci près qu'il a la forme biscornue d'un point d'interrogation. Un disque riche, dévasté, nuageux, orageux, terrestre, d'une ambiance si impalpable qu'elle donne le sentiment de ne pas pouvoir exister, tout en étant l'endroit où les Londoniens se sont montrés sous leur jour le plus avenant. Puisque que j'ai apparemment des talents de visionnaire, ayant, sans le vouloir, annoncé l'arrêt de la formation avant qu'il soit acté, autant tenter le tout pour le tout : vivement la reformation.

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Palehorse
Post Hardcore / Sludge
2016 - Truthseeker Music
notes
Chroniqueur : 8/10
Lecteurs : (1)  8.5/10
Webzines :   -

plus d'infos sur
Palehorse
Palehorse
Post Hardcore / Sludge - 2000 † 2016 - Royaume-Uni
  

tracklist
01.   Half Lizard / Half Lizard
02.   Miserable Heroin Addict vs. Jehovah's Witness Guy
03.   Lambs to the Laughter
04.   The Shower
05.   Terrifying Japanese Coldplay Documentary
06.   1893

Durée : 37 minutes 47 secondes

line up
parution
1 Juillet 2016

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