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Autokrator - Autokrator

Chronique

Autokrator Autokrator
Si vous êtes d’un naturel curieux et que le nom Autokrator vous interpelle, je vais tâcher de vous épargner un passage sur Wikipédia. Ce nom, ancêtre du terme autocrate, vient du grec et désigne un homme dont le pouvoir est absolu et nullement restreint par quelque supérieur. Il fut surtout utilisé pour désigner les chefs de gouvernements militaires ainsi que les empereurs byzantins et romains qui, disons-le, n’avaient pas toujours le sens du partage. Cette parenthèse culturelle close venons-en, sans vous commander, au groupe du même nom (puisque c’est à la base ce qui nous intéresse aujourd’hui, Thrashocore étant un webzine musical avant d’être un webzine étymologique).
Et le moins que l’on puisse dire c’est que ce groupe est très honnête quant au patronyme choisi! Il se dégage en effet de la musique d’Autokrator quelque chose de très totalitaire qui, tel un chef de guerre à l’autorité et au charisme absolu, nous subjugue, nous fascine et nous force à l’écouter sans l’interrompre.

L’opacité dégagée par ce premier album du groupe est d'ailleurs la première chose qui frappe et devrait instantanément venir titiller les souvenirs de ceux d’entre vous s’étant déjà essayés à l’expérience N.K.V.D. Cela ne serait pas dû au hasard car on y retrouve effectivement la même tête pensante, en la personne de Loïc, un jeune français arborant apparemment une fascination non feinte pour les régimes totalitaires. Notre Loïc national s’est cette fois entouré d’une équipe hautement internationale, nous présentant un batteur russe en la personne d’Oleg I, deux chanteurs dont un belge (Brandon L. Polaris) et un américain (David Bailey), ainsi que l’italien Markian Volkov pour s’occuper des samples omniprésents dans ce premier opus. Cependant, il est rapidement remarquable que Loïc reste le maître d’œuvre tant l’atmosphère suffocante de l’album nous fait irrémédiablement penser à son précédent opus, à ceci près qu’ici on parle bien avant tout de Death Metal.

Car malgré son ambiance pesante et ses samples faisant chavirer la musique du côté de l’Indus ou du Drone, c’est bien un Death Metal primaire et brutal qui se cache là dessous. Un Death rampant aux allures Old-School que n’aurait pas renié un groupe comme Desecresy, les leads lancinants en moins. Ici tout n’est que lourdeur intense, un seul acte de l’album nous faisant suer des orifices auditifs sous les coups de ces martèlements incessants et de ces messages scandés d’une voix rauque tout droit sortie des profondeurs du Tartare.
Parlons-en de ces voix, car ici deux chanteurs se prêtent à la chansonnette et force est de constater qu’ils font mouche. Il se dégage en effet quelque chose de remarquable dans ce mélange de voix, tantôt rauques et tantôt scandées, un quelque chose qui s’immisce au plus profond de nous, une sensation de folie qui terrifie autant qu’elle subjugue. L’Act 4 n’est pas là pour me faire mentir tant le discours scandé sur cette piste atmosphérique est glaçant.

Enfin glaçant, façon de parler, l’album dégageant plutôt dans son ensemble une chaleur moite et étouffante nous renvoyant directement à son artwork, extrêmement réussi par ailleurs. Cette sensation d’étouffement est en grande partie due à ces lignes de basse linéaires et pourtant hypnotisant qui créent à elles seules toute la dimension homogène et organique de la musique d’Autokrator. Car oui, ce premier album du groupe est homogène, très homogène. Peut-être même un peu trop. L’écoute de l’album dans son intégralité se révèle en effet être un vrai défi physique, tant la tension semble ne jamais redescendre, exception faite des deux titres atmosphériques qui permettent justement de reposer l’auditeur et de redynamiser l’ensemble. La linéarité de l’album se révèle donc être un des défauts majeurs de galette, un défaut récurent pour le style pratiqué. Pourtant, les variations de tempo sont là et chaque chanson est miraculeusement distinguable de ses consœurs, chacune comportant ses temps forts. Mais c’est justement entre ces temps forts qu’un sentiment de lassitude peut s’installer, le vrombissement continu pouvant donner dans les passages les plus anodins une sensation de boucle temporelle assez désagréable, pouvant déboucher sur une pénible sensation d’ennui si l’on n’est pas amateur du style pratiqué.

Sorte d’hybride entre l’ambiance d’un Portal et le Death Oldschool d’un Desecresy, le tout étant passé par la case Drone, la musique d’Autokrator a peu de chance de vous laisser indifférent. Difficilement appréhendable aux premiers abords, la musique du groupe réserve néanmoins à l’auditeur attentif quelques réels temps forts, qu’il s’agisse d’un crescendo monstrueux (Act II), d’un entremêlement de chants (Act VI) ou d’un passage plus martial. Les adeptes du genre trouveront donc certainement leur bonheur, tandis que les autres trouveront probablement l’ensemble trop bruitiste et linéaire à leur goût. Pour ma part, après avoir été tantôt intrigué puis fasciné par la musique d’Autokrator, je reste finalement un petit peu sur ma faim. Vraiment emballé par le concept du groupe, je regrette que l’ensemble ne comporte pas plus de passages marquants qui pourraient faire la différence et briser le sentiment d’ennui sous-jacent dont je vous parlais un peu plus haut.
Il n’en reste pas moins que ce premier essai d’Autokrator est dans l’ensemble une réussite en la matière. Le marasme ambiant couplé aux rythmiques martiales remplissent leur mission et crées une atmosphère totalitaire palpable, happant quiconque est assez sensible à ce genre d’ambiance.

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Autokrator
Death / Drone Industriel
2015 - Autoproduction
notes
Chroniqueur : 7/10
Lecteurs :   -
Webzines : (9)  6.21/10

plus d'infos sur
Autokrator
Autokrator
Death Metal - 2014 - France
  

tracklist
01.   Act 1 : The Tenth Persecution
02.   Act 2 : Exsuperator
03.   Act 3 : The Filth Pig of Rome
04.   Act 4 : Autokrator
05.   Act 5 : Qualis artifex pereo
06.   Act 6 : Sit divus, modo non vivus
07.   Act 7 : Imperial Whore
08.   Act 8 : Optimus princeps

Durée : 33:44

line up
parution
4 Mars 2015

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