chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
113 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Grief - Dismal

Chronique

Grief Dismal (Compil.)
Impossible de commencer cette chronique sans souligner le travail d'Ivan Kocev, gérant de Fuck Yoga. Le label macédonien au nez fin (on lui doit déjà la réédition de l'excellente démo de Noothgrush, entre autres) a eu encore une fois une excellente idée en exhumant cette compilation des débuts de Grief. Autrefois indisponible pour qui n'était pas prêt à surveiller quotidiennement Discogs et dépenser une somme conséquente, elle est enfin republiée dans un format faisant honneur à l'originale, la seule modification apportée étant une remasterisation puissante et conservant le grain particulier des premières réalisations des EPs Dismal et Grief ainsi que des titres « Lifeless » et « Fucked Upstairs » issus du split entre les Ricains et Dystopia, toutes regroupées ici. De quoi donner envie d'utiliser google traduction pour remercier qui de droit. Fuck Yoga : Благодарам !

Sinon, la tentation est forte de suivre la tradition d'un certain webzine en concluant de trois mots simples : tout, est, là ! Sans aller jusqu'à faire de Grief l'un des premiers fondateurs du sludge pur et dur au même titre que d'autres plus réputés (encore que ce n'est semble-t-il l'histoire que de quelques mois...), il est clairement celui qui est allé le plus loin à l'époque dans ce que le style possède de plus pouilleux, underground et hostile. Presque dénué d'accélérations (seuls les morceaux « Isolation », « Fleshpress » et « Fucked Upstairs » font de brèves incartades au trot de mollusque sur lequel se calent les instruments), éloigné de notions telles que l'accroche, la composition à tiroirs, voire de la composition tout court, Grief paraît ici à son plus écœuré et écœurant. Une musique que l'on peut qualifier encore aujourd'hui de « définitive », au point que l'on en retrouve des traces grosses comme des cailloux dans les essais de sludge récent les plus bétonniers.

Mais s'arrêter à un bête constat historique pour faire de cette sortie un objet « culte » ne serait pas lui rendre justice. Car, pas loin de vingt-trois ans plus tard, Dismal n'a rien perdu, ni de son pouvoir, ni de son étrangeté. Suintant la haine par tous leurs pores, la voix étranglée et urbaine de Jeff Hayward en première ligne, ces quarante-trois minutes possèdent cette aura particulière, aussi vindicative que dépressive, des œuvres issues des nineties et leur goût pour la sentence et le cynisme, les samples au diapason (le « It's frantic, frantic noise » de « Shoot Me... (I'm Already Dead) » par exemple). Politique dans sa misanthropie instituée en programme, rêvant de l'annihilation de toutes choses vaguement vivantes, Grief en vient à se stranguler lui-même, ânonnant son mépris de tout, toutes et tous les jambes tremblantes et le regard chancelant, constamment au bord de s'écrouler totalement. Un sludge de débris, humains et autres, de gravats de notes s'effondrant sur elles-mêmes, allant jusqu'à attraper une ambiance fumante et statique d'après-guerre.

Il y a tout et il n'y a rien ici. Jusqu'à sa pochette me renvoyant au Into Darkness de Winter (pas qu'elle d'ailleurs, ce qu'elle enrobe possédant la même essence terne et radioactive que le disque de l'hiver), Dismal vénère la destruction, tant et si bien qu'il en est une de ses meilleures mises en musique. Certains pourront dire que Grief possèdera pleinement ce qui fait son identité par la suite et ils n'auront pas tout à fait tort, cette compilation étant jusqu'au-boutiste mais moins impressionnante dans son étalement que les buffets gratuits Torso et ...And Man Will Become the Hunted, où satisfaire sa passion pour le beurre d'escargot. Un début, certes si semblable à un aboutissement qu'il a fait date, mais restant la naissance d'un groupe qui deviendra grand. Comme un enfant issu des ruines.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Grief
notes
Chroniqueur : 4.5/5
Lecteurs : (3)  4.17/5
Webzines : (3)  4.1/5

plus d'infos sur
Grief
Grief
Sludge - 1991 † 2009 - Etats-Unis
  

formats
  • CD / 1993 - Common Cause
  • CD / 2015 - Fuck Yoga Records

tracklist
01.   Rhinoceros  (07:24)
02.   Isolation  (03:51)
03.   Coma  (09:16)
04.   Shoot Me... (I'm Already Dead)  (01:10)
05.   Lifeless  (02:54)
06.   Fucked Upstairs  (04:20)
07.   Depression  (04:19)
08.   Virus  (02:53)
09.   Fleshpress  (04:05)
10.   The Drone  (02:50)

Durée : 43:02

voir aussi
Grief
Grief
Miserably Ever After

1996 - Pessimiser Records / Theologian Records
  
Grief
Grief
Torso

1998 - Pessimiser Records
  
Grief
Grief
...And Man Will Become The Hunted

2000 - Pessimiser Records
  
Grief
Grief
Come To Grief

1994 - Century Media Records
  

Essayez aussi
Seum
Seum
Winterized

2021 - Autoproduction
  
Meth Drinker
Meth Drinker
Discography (Compil.)

2020 - Throne Records
  
Come to Grief
Come to Grief
The Worst of Times (EP)

2017 - Fuck Yoga Records
  
Iron Monkey
Iron Monkey
Iron Monkey

1996 - Union Mill
  
Seven Sisters of Sleep
Seven Sisters of Sleep
Seven Sisters of Sleep (EP)

2012 - A389 Records
  

Pig Destroyer
Head Cage
Lire la chronique
Critical Defiance
The Search Won't Fall...
Lire la chronique
Phantom
Handed To Execution
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Mai 2024
Jouer à la Photo mystère
Assylum
Far Beyond Madness
Lire la chronique
Karabiner
Unbeaten (EP)
Lire la chronique
Aborted
Vault Of Horrors
Lire la chronique
Atrophy
Asylum
Lire la chronique
Battlecreek
Maze of the Mind
Lire la chronique
Le DSBM, c'est RASOIR ou tu as ça dans les VEINES ?
Lire le podcast
Suicidal Angels
Profane Prayer
Lire la chronique
Fatal Collapse
Fatal Collapse
Lire la chronique
Reavers
Violator (EP)
Lire la chronique
Forbidden
Twisted Into Form
Lire la chronique
European Assault 2024
Diocletian + Hexekration Ri...
Lire le live report
Darkest Hour
Perpetual | Terminal
Lire la chronique
Terravore
Spiral of Downfall
Lire la chronique
Diabolus In Musica - Exposition Philharmonie de Paris
Lire le dossier
Forbidden
Forbidden Evil
Lire la chronique
Brodequin
Harbinger Of Woe
Lire la chronique
Invocator
Excursion Demise
Lire la chronique
Necromanteum EU/UK Tour 2024
Aborted + Carnifex + Revoca...
Lire le live report
Headless Hunter
The Undertaker
Lire la chronique
Exa
Left in Shards
Lire la chronique
Master
Saints Dispelled
Lire la chronique
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Deliver the Suffering
Unleash the Chaos (EP)
Lire la chronique
Dissimulator
Lower Form Resistance
Lire la chronique
The Focus of a Valediction European Tour 2024
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
No Mercy
Widespread Bloodshed... Lov...
Lire la chronique
Nuclear Eric 50th anniversary show
Blackened + Funeral Desekra...
Lire le live report