NajiOgreBell - World of Satan Imperial Capital
Chronique
NajiOgreBell World of Satan Imperial Capital
Moi qui me plaignais du manque de sorties de groupes japonais en 2015, me voilà servi avec une troisième chronique en 2016. Et encore une nouvelle formation. Après ANGUIS DEI et NOSTALGIUM, voici venir NajiOgreBell, que je note exceptionnellement en minuscules afin de respecter leur graphie. Elle vient tout simplement de l’origine du nom qui est l’assemblage des pseudos de chaque membre : Naji, Ogre et Bell. Comme l’Ukrainien de KZOHH en quelque sorte, qui avait lui assemblé les initiales de chacun. NajiOgreBell est donc confiant en son avenir sous ce line-up, à moins de changer de nom au prochain désistement.
Naji est le chanteur accessoirement guitariste. Ogre le batteur. Bell se charge des guitares, de la basse et de quelques cris. Par contre le groupe n’a pas de pied à terre particulier puisqu’il s’est créé suite à des rencontres virtuelles sur le Net. Ils viennent donc respectivement de Kitakyushu, Mié et Chiba. Kitakyushu qui se situe sachez-le, à quelques kilomètres de Fukuoka, mon chez moi. Et donc un record dans un certain sens puisque NajiOgreBell devient le groupe de black le plus proche de chez moi parmi tous ceux que je connaisse. Enfin… un tiers de groupe seulement…
En fait c’est sur les réseaux sociaux qu’ils se sont rencontrés. Et si cela pourrait être mal interprété ailleurs, au Japon c’est l’un des seuls systèmes de partage pour les fans de metal. Point de site spécialisé pointu, peu de forum de valeur. Et la facilité a entraîné la plupart des musiciens et des auditeurs à se rabattre sur Facebook. Twitter pour les autres... Et en regardant la page des NajiOgreBell, vous découvrirez qu’ils se décrivent comme du Primitive Black Metal. Hum... Il va falloir nuancer. Et pas qu’un peu.
C’est toujours une heistoire sans fin les étiquettes. Il faut les prendre avec des pincettes, surtout que dans le cas de cette formation qui en mériterait finalement une à rallonge. A ultra rallonge même ! Parce qu’elle se plaît à mélanger un peu de tout. Ou alors au contraire, on pourrait faire court en la présentant comme du « black découverte ». C’est exactement ça ce groupe. Une sorte d’initiation au black metal en 10 titres. Imaginez un magazine pour ado qui voudrait présenter le black à ses lecteurs. Il inviterait un professeur de collège passionné du style, un peu hurluberlu, et il jouerait des morceaux pour un sample gratuit avec le mag.
« Salut les jeunes ! Au Japon, le black est encore un énorme mystère. Vous connaissez BABY METAL ? Vous connaissez MAXIMUM THE HORMONE ? Eh bien c’est plus ou moins la même chose. Ça crie, ça riffe. Mais attention, il y a plein de variantes formidables ! Allez les jeunes, place à la musique. Pardon, à la zikmu ! »
Du coup, le premier titre démarre sur les chapeau de roue, avec une batterie fusée, un riff qui prend tout de suite les rênes, et les vocaux épais qui viennent soutenir le tout. Pas vraiment primitif, plutôt mélodique déchaîné.
« Ça va, les jeunes vous tenez le coup ? Ça va aussi vite que Dare Dare Motus hein. Mais attendez, on arrive à la deuxième minute et je vous tue tous d’un... break ! C’est beau hein ! Et je repars de plus belles jusqu’à la troisième minute et là on... rebreak ! Et oui, le black c’est aussi des sentiments m’voyez ! ».
Cette formule elle est connue, et elle est souvent suffisante pour faire un album sympa, mais NajiOgreBell ne s’est pas arrêté là. Il enchaine avec « Malice is Sleeping in my Mind » qui lui attaque encore plus, en ajoutant des cris stridents qui « font peur, hein ! ». Et finalement sur chaque piste il se sent le besoin d’ajouter quelque chose de différent comme s’il voulait réellement montrer la richesse du style, les différentes facettes de cet art noir. On va trouver de l’ultra mélodique, ailleurs ce sera des accents dépressifs, puis il va carrément plonger dans le black sympho à la sauce des premiers CRADLE OF FILTH, lorsque le groupe était evil et plaçait des claviers tueurs juste au bon recoin. Et là on se dit vraiment que NajiOgreBell mange à tous les râteliers c’est quand on entend du Cascadian Black Metal.
« Et oui, le black metal est en fait un style qui a teeeeeeellement de possibilités ! C'est un voyage autour du monde des émotions ! ».
Attention, je rigole doucement, mais tout ce qu’il fait, il le fait avec un certain talent, une certaine crédibilité, et je ne critique pas plus que cela les compositions du groupe, mais deux défauts majeurs viennent freiner l’engouement. Le côté copier coller des l’album et le manque de cohésion d’un bout à l’autre. Finalement on n’arrive pas à cerner le groupe, difficile de lui trouver une réelle personnalité et l’on se contentera de hocher la tête ici ou là. Surtout sur « Rain » en ce qui me concerne, qui commence avec une mélodie imparable, incorpore en plein milieu des cris à la STERBEND, SILENCER et finit avec un instrumental touchant. Si tous les morceaux ressemblaient à celui-ci, la galette monterait à 8.5/10
Et pour couronner le tout, la dixième piste est une reprise.
« Et voilà les copains, ce que c'est le black metal. Et pour finir, nous allons vous jouer un morceau d'un des groupes les plus merveilleux du monde : "The Freezing Moon" de MAYHEM».
Un second album devrait pouvoir nous montrer à quoi ressemble vraiment le groupe. Attendons...
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