Artwork de maître Seth Siro Anton (Septicflesh) sur une thématique de l’Inquisition espagnole qui éclate les rétines et mixage/mastering au réputé Necromorbus. Deux simples arguments qui titilleront forcément notre curiosité. Déjà quinze ans d’existence et trois albums pour les Espagnols de Noctem, néanmoins c’est bien la première fois que j’en entends parler… Attendez je regarde tout de même mon historique de promos, non je confirme. Leur album
Oblivion avait pourtant été distribué par Metal Blade en 2011 (épaulant le défunt Rising Records), cette fois c’est Prosthetic Records qui prête main forte au modeste label local Art Gates Records (lié uniquement au marché espagnol) pour ce nouvel opus
Haeresis (« hérésie » en grec ancien). Un opus au line-up presque entièrement remodelé puisque le groupe de Valence change son batteur, son bassiste ainsi que son deuxième guitariste. On bombe le torse et on se craque les cervicales, le bestiau est lancé.
Blasts et double pédale de bûcheron quasi sans temps mort, des vocaux modulés allant du criard au guttural profond et des riffs double épaisseur sous une production mastodonte (sans tomber dans la surenchère artificielle). L’auditeur est catapulté dans l’arène dès les premières secondes du titre d’ouverture « Through the Black Temples of Disaster » (au break final crucificateur), titre qui ne pouvait mieux résumer le style proposé et exposer les prouesses de Noctem. Un style « brutus » plutôt bigarré (me rappelant beaucoup
Disparaged) : du Belphegor (gros relents), du Fleshgod Apocalypse, du Behemoth, du Septicflesh, du Panzerchrist, du black suédois ou même un peu de thrash, il y a vraiment de quoi trouver son bonheur chez ces Ibériques. Pour les réfractaires à la fibre « orchestrale grand guignolesque » de leurs précédents méfaits, elle paraît ici anecdotique (le premier morceau étant trompeur). Les Espagnols préfèrent balancer des salves de parpaings up tempo certes mais surtout ils iront les associer à des leads bien placés au teintes néo classiques (fort penchant pour le 3/4, « Whispers of the Ancient Gods ») et à des mélodies directes (tremoli du morceau éponyme) qui agrippent le lobe. Recette rudimentaire mais imparable.
Blasts et tremoli, c’est sûr, Noctem n’aura pas inventé la poudre et jouera la subtilité à très petites gouttes. Mais bon le groupe usera sur chaque titre de breaks travaillés, de l’ambiancé (l’inquiétant « Auto-da-fé » à 2:05) à la guitare classique (forcément quand on vient de Valence) aux quelques samples malsains disséminés. Noctem aime aussi jouer sur les changements de débits, montagnes russes avec accélération "uppercut" (quel batteur !) ou un passage dans un style tout autre (« The Dark One » façon Seance à 0:25). On redemande d’ailleurs plus de moments de la sorte (cf. titre d’ouverture). L’oreille plus attentive les compositions ne sont donc pas si primaires que ça. Evidemment
Haeresis n’échappe pas à quelques moments de flottement (« Blind Devotion » ou « Pactum with the Indomitable Darkness » en tête), on perd en intensité en milieu d’album mais une frappe d’énergumène ou des vociférations relanceront la machine de plus belle.
Prosthetic Records continue à diversifier son écurie et à nous dénicher de belles trouvailles, un metal extrême « melting-pot » qui saura toucher un large panel d’auditeurs, pourvu qu’il soit friand de musique grosses « cojones » et accrocheuse. Rien de foncièrement surprenant mais un death/black pour congestionner les muscles qui saura vous scotcher au siège pendant trois quarts d’heure : vocaux, rythmique et riffs, tout est parfaitement calibré. On aurait apprécié quelques prises de risque afin de se démarquer de ses influences mais l’efficacité reprendra malgré tout le pas. La voie pour la renommée est toute tracée pour Noctem, il ne reste plus qu’à confirmer la lancée.
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