Allez, il est temps de ranger tes jouets, de planquer ton verre de lait et de prendre ta mine la plus sombre.
CLANDESTINE BLAZE est de retour. Et je ne sais pas si tu le ressens comme ça, mais pour moi, ce groupe finlandais est la représentation même de la maturité. Mikko fait du black de papa, intègre, ne jouant pas dans la surenchère mais présentant les véritables atrocités de notre monde et de notre esprit. Il parvient à piocher avec talent dans nos ténèbres intérieures et le dégueulis qui nous entoure. Oui, sauf que depuis
Falling Monuments il me faisait moins frissonner.
Harmony of Struggle (2013) et
New Golgotha Rising (2015) reprenaient les schémas habituels sans intégrer les mélodies de tueurs de ses aînés. Et comme le veut l’adage du « jamais deux sans trois », je m’apprêtais à trouver en ce
City of Slaughter un nouvel album un peu en-dessous, créant des ambiances sombres, mais sans creuser plus loin J’en étais tellement convaincu qu’à la première écoute j’y ai cru. Je me suis dit : « Bon, des nouveaux titres dans la veine de ceux récents, une petite piqûre qui donne envie de ressortir les classiques ».
Mais dès la deuxième écoute, je me suis rendu à l’évidence, je me suis réveillé, j’ai retrouvé ces petits détails qui me faisaient vénérer
CLANDESTINE BLAZE il y a une dizaine d’années, et ce dès le premier titre : « Remembrance of a Ruin ». Ah si ! Il ne renouvelle pas le groupe, mais il en retrouve le meilleur ! Le son étouffé, la voix qui postillonne son venin, la basse qui rugit en fond... et surtout, surtout, ces parties vicieuses qui font un petit trou dans la tête pour y introduire un fluide perfide. Sur ce début d’album, il y a d’abord la façon de chanter. Mikko te balance un phrasé, il t’invective, il t’écrase en compote juste avec sa voix. Le morceau est en lui-même bien agressif, mais arrive ce final... Ce final qui rend le titre délicieusement addictif : le passage à un mid tempo et une sorte de cuivre qui résonne. Tu restes scotché, mais suit directement un des titres les plus réussis de la carrière de
CLANDESTINE BLAZE, « The Voice of our Mythical Past ». Là encore, alors qu’il semble juste une écrasante mais répétitive attaque sonore, c’est en plein milieu qu’il se révèle génial. Après 3 minutes de décrassage satanique, il freine, passe à un rythme plus observateur et malin, et te lance enfin le riff de la mort. Celui qui est tellement froid qu’il te brûle. C’est simple, c’est vrai, mais alors, mis là, au milieu des flammes dansantes, il subjugue. Et le pire c’est qu’il y a encore une surprise qui commence à la 5ème minute : un orgue occulte qui se rajoute au chaos ambiant. Putain, c’est Ragnarok ! Destruction massive ! Arrêtez tout, on pourra pas aller plus haut !
Eh bien si, peut-être bien, parce que l’album a l’avantage de varier. Il est fidèle au son et aux compositions habituelles de Mikko - on ne se recrée plus vraiment au bout de 20 ans - mais il y a de la place pour de grosses ambiances à la
DARKTHRONE comme sur « Archeopyschic Fear » qui semble sortir de la trilogie culte. Pas une copie, mais véritablement l’original revenu dans le corps d’un autre. Haine frontale ! Et on pense aussi à
FUNERAL MIST avec « Return into the City of Slaughter » et ses passages rampants inquiétants. Mortuus, es-tu là ?
Cet album se révèle terrible, jusqu’au dernier « Century of Fire » qui lâche toutes les dernières forces noires en stock. Crachats et fines lueurs d’espoir perdu.
City of Slaughter impose le respect et parvient à nous propulser à nouveau dans une autre dimension, au panthéon des démons intérieurs, qui grattent toujours le fond de l’esprit pour se libérer et aller répandre leurs horreurs sur terre. Dommage qu'il n'y ait que 39 minutes, on en aurait bien repris un peu plus encore, et dommage que certains passages ressemblent un poil trop à d'anciens titres...
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