Dead Witches - Ouija
Chronique
Dead Witches Ouija
Pauvre Mark Greening, usé et abusé par son ancien collègue Jus Oborn pour revenir dans Electric Wizard avant de se faire de nouveau remercier. Pauvre pauvre Mark Greening, dont les frasques n'ont pas plu à Lee Dorian au point de se faire éjecter de With The Dead peu de temps après la parution de son premier album. Et, pauvre pauvre pauvre Mark Greening, qui décide d'envoyer tout ce beau monde se faire voir et monter son propre groupe avec sa copine (Virginia Monti de Psychedelic Witchcraft – toute ressemblance avec un événement ayant signé la fin de la première mouture du sorcier électrique n'est peut-être pas fortuite), pour finalement un résultat qui ressemble à... du sous-sous Electric Wizard récent.
Hé oui ! Le morceau « Mind Funeral » laissé en pâture lors de la fête de Halloween l'année dernière (…) ne mentait malheureusement pas : Dead Witches prend le parti d'offrir, encore, un doom occulte lourd et psychédélique avant tout destiné aux fans d'Electric Wizard. Ce qui, en soi, ne serait pas un problème si derrière cette envie transparaissait une certaine identité. Entre sa voix androgyne qui évoque une version diluée à l'eau de Uncle Acid, ses guitares qui font regarder ses disques de Witchcult Today et Black Masses pour savoir quel morceau l'on est en train d'écouter et ses rappels aux sorcières, vampires, cimetières, succubes, tables d'ésotérisme, décidez-vous car eux ne se décident pas, tout cela sonne trop timide pour ne pas avoir le sentiment « subutex » difficile à éviter dans ce genre ultra-codifié où l'ombre des maîtres est omniprésente.
Impossible donc de voir Ouija autrement qu'un coup d'épée dans l'eau. Si sans la présence de Mark Greening et les effets d'annonce qu'a entraîné la création de Dead Witches, il aurait été de ces albums un peu amateurs que l'on écoute une fois sur Bandcamp avant de passer à autre chose, l'attente était trop forte pour ne pas être extrêmement déçu. Ah, comme je voulais le voir mettre une rouste à tout le monde ! Mais même lui s'avère en dessous de ses habitudes, donnant l'impression de jouer « pour l'hygiène » (un récurage trop mis en avant par le mixage, comme pour cacher la misère de ses acolytes), seules quelques accélérations éveillant l'esprit (la fin de « Drawing Down the Moon », principalement). Une œuvre au mieux en pilotage automatique...
...et au pire, horriblement énervante. Désolé pour Virginia Monti, qui cherche visiblement à faire du mieux qu'elle peut pour donner à ces riffs convenus une atmosphère particulière : son cirque est, à la longue, l'élément qui donne envie de couper ces trente-deux minutes avant leur fin. Bourrée d'effets, sa voix semble forcée, excessive, d'une théâtralité oubliant qu'une bonne pièce se doit d'avoir une bonne histoire et de bons acteurs. Rien de tout cela dans ces lignes plates, on s'ennuie ferme pour la fois de trop car, même avec toute la bienveillance qu'on peut avoir envers eux, difficile de voir en Dead Witches autre chose qu'un projet mort-né, sorte de cadavre personnifiant la déroute dans laquelle son illustre batteur s'est empêtré. Ce que ça fait mal à dire...
| lkea 15 Août 2017 - 1636 lectures |
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