La guitare sonne délicieusement doom et enfumée, loin de toute scolarité ; la voix donne l’impression d’écouter une punk coincée dans un rite satanique alors qu’elle pensait aller à un concert de Siouxsie ; la batterie groove et dicte une marche militaire aux damnés ; la basse n’existe pas car tout fait office de basse… Bon sang, mais est-ce bien le même groupe ayant sorti le mauvais
Ouija deux années plus tôt ?
Et bien non. Impossible de considérer ce Dead Witches-ci comme le même de 2017. En premier lieu car deux des éléments qui m’ennuyaient jusque-là ont été remplacés : au revoir à Virginia Monti et Greg Elk, une s’étant séparée de Mark Greening et l’autre de la vie ; bonjour à Oliver Hill et Soozi Chameleone en remplaçants de choix ! Etant donné que je reprochais alors à
Ouija des riffs communs et une voix rapidement irritante, voir ces deux postes purement et simplement remis à neuf m’a enchanté, au point de considérer
The Final Exorcism comme le véritable premier album de Dead Witches.
Certes, une écoute rapide pourra donner l’impression que tout est comme avant, la formation s’inscrivant toujours dans un doom hautement psychédélique et occulte. Mais qu’on ne s’y trompe pas : Dead Witches, dans ce genre on-ne-peut-plus codifié et marqué par les grandes ombres de quelques groupes « cultes » (on ne va pas refaire la liste, hein ?) parvient à trouver sa petite niche à lui sur
The Final Exorcism en grande partie grâce à un jeu cru au possible, marqué par le doom et ses coups de marteau à chaque instant. Même lors de l’incartade vintage « When Do the Dead See the Sun », la bande s’inscrit dans une atmosphère de mort peinte par des aplats de notes, un air sarcastique autant que possédé sur le visage.
Musique aussi traditionaliste et mesquine aurait pu sortir sur Bad Omen Records (mais les histoires que l’on sait entre Greening et Electic Wizard ont sans doute rendu ça inenvisageable), tant elle mime avec une conviction constante ses blasphèmes empreints d’une mélancolie toute anglaise. Sûr, on pensera formellement ici à un Electric Wizard féminin et prêt à se faire une crête. Cependant, on pourra tout autant imaginer une version forestière et matinale de Ramesses, où sa copine et lui traînent leur mauvaise humeur dans les brumes. Terne, mais aussi par moment éclatant (« Goddess of the Night », tuerie du début à la fin avec fuzz musclé et passages ensorcelés),
The Final Exorcism est clairement un album que plus grand monde attendait et qui, en bon mégalomane, vise l’objectif de s’approprier la fête.
Ce qu’il fait avec beaucoup de succès, même si cette nouvelle mouture n’est pas dénuée de défauts. Difficile par exemple pour la classique « Lay, Demon » de s’imposer après un trio comme « Goddess of the Night » / « When Do the Dead See the Sun » / « The Church by the Sea », alors qu’une durée globale frôlant l’excès de modestie oblige à une tarte complète pour convaincre totalement. Toujours est-il que Mark tient ici sa petite revanche chérie, de même que le disque signe une nouvelle envie d'écrire une lettre d’amour pour ce genre de plus en plus féminin qu’est le doom. Irrésistible Soozi…
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