Cette chronique a mis du temps à voir le jour et je prie au Révérend d'accepter mes plus plates excuses si à cause de ce manquement les ventes de son dixième album n'ont pas été à la hauteur de ses espérances. Il n'est malheureusement pas le seul à être dans ce cas et j'en assume l'entière responsabilité. Néanmoins, je tenais à préciser pour ma défense que la totalité de ce fiasco ne saurait m'être totalement imputé car je n'ai pas été vraiment aidé. Après le renouveau
"The Pale Emperor" et son rock bluesy irrésistible, je m'étais rué début octobre sur cette suite que j'attendais avec impatience. Les extraits "WE KNOW WHERE YOU FUCKING LIVE" et "KILL4ME" proposés quelques semaines auparavant avaient de quoi interroger et inquiéter ; les impressions ont été finalement confirmées... du moins au début.
Avec Tyler Bates aux manettes, j'étais pourtant confiant mais comme on dit, chassez le naturel, il revient au galop. La grande majorité des amateurs du groupe ont-ils fustigés l'évolution et les risques pris il y a 2 ans pour qu'un tel revirement s'opère ? En tous cas, terminé le rock simple et groovy, "Heaven Upside Down" revient à du Manson pur jus qui aurait même tendance parfois à s'auto-parodier tellement on peut y entendre de nombreuses réminiscences d'albums passés allant de la période "Mechanical Animals
" / "Holy Wood" à "Eat Me, Drink Me". Le combo revient ainsi sur ses précédents choix et réintroduit nombre d'éléments laissés de côté. Contrairement à l'artwork en noir et blanc qui prolonge l'imagerie de l'Empereur, la musique elle se veut beaucoup plus colorée, teintée de coldwave et de glamrock qui m'a énormément rappelé les lunettes roses et les paillettes de
"Eat Me, Drink Me". En dehors de ça, le groupe nous sert un rock alternatif des plus incisifs qui contraste une fois de plus avec
"The Pale Emperor" et ce dès l'introduction "Revelation #12" saturée dans tous les sens. Forcément dans ce contexte, Brian se remet à hurler plus qu'il ne chante, de quoi se rassurer quand à la bonne santé de son organe vocal qui décidément ne vieillit pas. Ce n'est finalement que sur les 2 titres qui concluent l'album, l'éponyme et "Threats of Romance" que l'on retrouve le feeling bluesy du précédent album.
Ce que je vais dire n'excuse en rien mon retard mais il semblerait que le temps m'ait permis de dépasser cette grande déception qui fut la mienne lors de sa découverte. Je me surprends d'ailleurs à y revenir assez régulièrement car il représente en fin de compte un visage de leur musique que j'ai toujours apprécié et que l'ensemble fonctionne plutôt bien. Certes, aucun titre ici ne fera date la discographie du groupe mais rien n'est à jeter pour autant malgré son hétérogénéité, des hargneux "Revelation #12" et "WE KNOW WHERE YOU FUCKING LIVE" aux légers "KILL4ME" et "JE$U$ CRI$I$", sans oublier la ballade "Blood Honey" qui devrait vous ramener 20 ans en arrière. Si tout n'est d'ailleurs pas toujours très bien amené (les refrains de "SAY10" et "JE$U$ CRI$I$" par exemple), les Américains retombent toujours sur leurs pattes en misant sur l'efficacité et ça passe sans sourciller. Pour finir, au milieu de tout ceci se trouve "Saturnalia", un des titres les plus longs jamais composés par les Américains (8 minutes) qui s'avère être la seule surprise de ces 47 minutes, une pièce froide et lancinante aux couleurs des années 80. Personnellement, sur les 10 morceaux que compte ce dixième album, ce n'est pas ce qui m'a le plus emballé ; le combo témoigne néanmoins de sa volonté d'expérimenter ce qu'il ne faudrait pas décourager.
Quel que soit votre Manson favori, "Heaven Upside Down" ne le détrônera probablement pas ; pour autant le groupe n'aura pas à rougir de ce dixième album qui bien qu'il n'apporte pas grand chose à sa discographie, prolonge la dynamique positive entamée par
"The Pale Emperor". Vite, vite la suite ! Il serait dommage de s'arrêter là.
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