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Marilyn Manson - Eat Me, Drink Me

Chronique

Marilyn Manson Eat Me, Drink Me
A essayer vainement de raviver la fureur d'un lointain passé, le père Manson s'est peut-être rendu compte qu'il était grand temps d'explorer d'autres chemins. Il est clair que la réputation du révérend n'y aurait pas gagné si le groupe s'était de nouveau aventuré dans la direction du quasi-insipide "The Golden Age Of Grotesque". Alors vers quoi se tourner dans ces circonstances ? Soi. Jusqu'à maintenant, Manson s'était efforcé de critiquer la manière dont tourne le monde, la religion, la société américaine, la drogue, se protégeant derrière un regard cynique et acerbe. "Eat Me, Drink Me" marque une nouvelle étape dans la carrière de l'homme, un album plus personnel, plus intimiste et musicalement très différent. La véritable bouffée d'oxygène qu'on attendait, enfin ça ne doit être le cas de tous les fans.

Passer du metal industriel au rock alternatif, c'est presque le grand écart et peu de formations auraient eu les couilles de le faire. Quoi qu'il en soit, au risque de laisser de côté une partie de son auditoire, Manson aura au moins prouvé la sincérité de sa démarche artistique. Une fois n'est pas coutume, cet enterrement de vie de jeune fille a été voulu en petit comité : exit Gacy, Fish et John 5, seul Tim Skold a été sélectionné pour faire partie de l'aventure, un choix pour le moins contestable étant donné ce qu'a pu engendrer cette collaboration sur l'album précédent. Mais je ne vous ennuierai pas plus avec ces considérations techniques : parlons musique.

Comme je vous le disais, le groupe a viré de bord. Oubliez les murs de guitares, le riffs acérés et groovy, les délires noirs et malsains... Le nouveau Manson est plus posé, plus ouvert, ce qui n'exclut pas le fait qu'il demeure aussi torturé. Je reprochais à "The Golden Age Of Grotesque" d'avoir occulté les émotions qu'on retrouvait dans les albums précédents ; "Eat Me, Drink Me" prend l'auditeur à contre-pied puisqu'il ne se base que sur ça, comme si notre révérend semblait plus apte à souffrir qu'à détruire. Le titre d'ouverture "If I Was Your Vampire" reflète à merveille cette métamorphose musicale que je trouve parfaitement réussie. Dans ce rock froid et plombant, on ressent un profond mal-être et un réel besoin de l'exprimer, une intégrité artistique qui semblait perdue 4 ans plus tôt. Le groupe est d'ailleurs revenu de ces arrangements à outrance pour un style plus minimaliste où les guitares et le chant se suffisent largement à eux-mêmes. Et grosse nouveauté : certains titres proposent même des solos, pas démentiels mais on ne peut plus appropriés et très bien sentis ("Red Carpet Grave", "Just a Car Crash Away"). Cependant, à côté de ce rock lancinant et déprimant, le groupe nous propose une autre facette de cette reconversion, moins glorieuse et pourtant commercialement mise en avant par les deux singles "Putting Holes in Happiness" et "Heart-Shaped Glasses". En effet, Manson s'autorise un peu de pop dans son rock pour un résultat léger et décalé, malheureusement moins excitant, moins convaincant. Les paillettes sont loin de l'éclat d'un "Mechanical Animals" car utilisés de manière trop superficielles, sans aucune volonté de toucher l'auditeur. De nouveau, ça sonne désespérement creux mais heureusement, le tracklisting a été bien pensé.

"Eat Me, Drink Me" est donc un album plutôt hétérogène où le bon et le moins bon s'alternent durant presque une heure. Personnellement, j'aurais dégraissé l'ensemble d'une petite moitié de ses titres... et paradoxalement, je pense qu'il mérite un petit 7/10. Manson n'a pas manqué d'audace et s'est donné la liberté de se livrer corps et âme, au risque de décevoir. Mais bien au contraire, cet album fourmille d'excellents morceaux tels que "If I Was Your Vampire", "Just a Car Crash Away" ou encore "Eat Me, Drink Me", franchement plus intéressants que les tubes stériles du précédent album. Il faut simplement lui accorder une petite chance et arriver à passer outre une première approche plutôt déconcertante. Evidemment, on est encore loin de la qualité de la période 1996-2000, mais il y a désormais de quoi espérer un futur plus clément.

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Marilyn Manson
Rock alternatif
2007 - Interscope Records
notes
Chroniqueur : 7/10
Lecteurs : (6)  6.58/10
Webzines : (17)  7.25/10

plus d'infos sur
Marilyn Manson
Marilyn Manson
Metal/rock alternatif - Etats-Unis
  

vidéos
Putting Holes In Happiness
Putting Holes In Happiness
Marilyn Manson

Extrait de "Eat Me, Drink Me"
  
Heart-Shaped Glasses (When The Heart Guides The Hand)
Heart-Shaped Glasses (When The Heart Guides The Hand)
Marilyn Manson

Extrait de "Eat Me, Drink Me"
  

tracklist
01.   If I Was Your Vampire
02.   Putting Holes in Happiness
03.   Red Carpet Grave
04.   They Said the Hell's Not Hot
05.   Just a Car Crash Away
06.   Heart-Shaped Glasses (When the Heart Guides the Hand)
07.   Evidence
08.   Are You the Rabbit?
09.   Mutilation Is the Most Sincere Form of Flattery
10.   You and Me and the Devil Makes 3
11.   Eat Me, Drink Me
12.   Heart-Shaped Glasses (Inhuman Remix)

Durée : 56 min.

line up
parution
4 Juin 2007

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