Fini le temps de la colère et de l'automutilation d'
"Antichrist Superstar" pour Marilyn Manson. Le garçon a mûri et pour son quatrième album, change totalement son approche de la musique et de la provocation. On pourrait croire qu'il s'est rangé, mais il n'en est rien, au contraire. Mais au lieu de nous sortir un album explicite et direct, il a fait plus insidieux, plus sournois, nous offrant une musique futuriste au visage on ne peut plus froid et inquiétant.
En effet, Marilyn Manson est sorti de son monde malsain et pouasseux pour aller vers l'extrême inverse. La musique est à l'image de la pochette, propre, froide, mécanique et aseptisée. L'ambiance y est très futuriste avec un clavier et des sons d'ambiance omniprésents. Si c'est la haine et la violence que vous aimiez dans le précédent album, vous risquez de ne pas vous y retrouver dans "Mechanical Animals" car ici, tout est plus subtile : les morceaux sont plus lents, plus doux dans l'ensemble, mais beaucoup plus beaux, le groupe ayant apparemment axé sa musique sur l'émotion à l'image de morceaux aussi magnifiques que "Great Big White World", "Mechanical Animals", "Coma White", j'en passe et des meilleurs. De plus, la voix n'est plus aussi brute qu'auparavant, penchant le plus souvent vers le chant, sans passer par le hurlement. La batterie va dans le même sens, Ginger Fish nous sortant une prestation digne d'un lapin Duracell, simple et répétitive, totalement appropriée pour l'album, mais qui pourrait gaver certaines personnes. Les titres sont assez hétérogènes, avec des morceaux penchant vers le délire musical comme les deux singles "The Dope Show" et "I Don't Like The Drugs", d'autres très électroniques comme "Posthuman", "User Friendly" et "I Want To Disappear" et d'autres tout en puissance et en sensibilité comme "Disassociative", "Mechanical Animals" et "Coma White".
Rarement un album a été aussi cohérent, de la production à la musique elle-même, en passant par le visuel, ... "Mechanical Animals" est une oeuvre pensée du début jusqu'à la fin. Le livret très fourni est magnifique et on ne peut plus proche de la musique, possédant une multitude de messages de bon goût se révélant grâce au plastique bleu de la pochette. La production ne fait pas exception à cette unité, avec des guitares souvent très mécaniques et peu naturelles, sans pour autant oublier les murs aux moments opportuns. Les textes sont tout simplement géniaux (le contraire aurait été étonnant), aussi noirs que marrants, mais beaucoup moins directs qu'auparavant comme je le disais en introduction. Quelques mots sur la plage multimédia qui contient seulement deux tableaux réalisés par Marilyn Manson qui valent ce qu'ils valent... En gros, cette plage multimédia est plus anecdotique qu'autre chose :|
"Des défauts ?" me direz-vous. Et bien je vous répondrais que tout est histoire de goût ici. Si vous êtes plus attiré par une musique bête et méchante (sans jugement de valeur. On aime tous ça :D),
"Antichrist Superstar" semble bien plus indiqué que celui-ci, qui pourrait vous ennuyer. Pour ma part, Marilyn Manson a réalisé sa plus belle oeuvre en nous pondant un album avec une dimension supérieure à
"Antichrist Superstar" : l'émotion. Attention chef-d'oeuvre.
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