Je ne vais pas vous mentir, malgré mon enthousiasme débordant à la sortie de leur première démo l’année dernière, j’avais presque oublié l’existence des Allemands de Sacroscum. Que voulez-vous, entre toutes les chroniques publiées depuis, ces groupes que l’on découvre chaque semaine ou bien tout simplement ces vieilleries sur lesquelles on se plaît à revenir inlassablement, j’avoue que
Stillbirth était un peu passée aux oubliettes. La sortie de leur premier album sonne donc comme un heureux rappel à l’ordre.
Intitulé
Drugs & Death, celui-ci est sorti le mois dernier sur le label Unholy Prophecies. Au programme de ces retrouvailles inattendues, huit nouveaux morceaux pour un total de quarante minutes. Si on compare ces chiffres à ceux de
Stillbirth, vous remarquerez que les Allemands proposent désormais moins de titres et qu’ils jouent surtout un peu plus longtemps (+10 minutes). Est-ce que le duo aurait changé sa formule ? J’espère bien que non…
Heureusement, je vais très vite avoir confirmation que ce n’est pas le cas et que les Allemands s’adonnent avec toujours autant de réussite à ce doux mélange de Punk, de Black Metal et de Crust (la version crade et déglinguée qui pue le Punk à chien, pas celle nourrit à la HM-2 et au God City Studio). Faut-il alors comprendre que Sacroscum s’est contenté de reprendre les choses là où ils les avaient laissées un an auparavant ? Et bien oui, enfin en grande partie. Parce qu’il y a quand même quelques petites nouveautés qui viennent brièvement ponctuer ce premier album. Des moments fugaces mais néanmoins assez remarquables qui apportent un peu de fraîcheur à cet d’album mené essentiellement le couteau entre les dents. Ce qu’il y a d'étonnant, c’est que ces séquences sont positionnées en fin de parcours. Ainsi on retrouve dans un premier temps le très surprenant "Skin Canvas" dont certains passages, notamment sur la première partie, puent à mort le Heavy Metal et le Speed des années 80. Un petit côté Judas Priest et Iron Maiden plutôt évident qui va venir se mêler aux influences Punk et Black Metal d’un Sacroscum qui a le mérite d’essayer de nouvelles choses. Comment ne pas non plus évoquer les mélodies désabusées de "DCLXVI" qui prend alors des airs de titre Crust/Hardcore moderne et émotionnel à la Oathbreaker et compagnie (cette fin entre guitare sèche et violon pour tirer les larmes). Ce n’est pas nécessairement ce que j’ai envie d’entendre sur un album de cette trempe mais force est de constater que le groupe s’y est pris avec une relative finesse qui permet d’accepter la chose sans trop sourciller de travers.
Pour le reste, vous l’aurez compris, Sacroscum demeure plus ou moins fidèle à son image de Punk crasseux qui lui colle à la peau et qu’il cultive nonchalamment à coup de riffs à trois notes aussi simples que redoutables, de cavalcades bancales et foutraques, de breaks à se foutre sur la gueule et de voix éructées avec la rage d’un clodo à qui on a piqué son cubi de rouge à 1€. Une formule tout ce qu’il y a de plus rudimentaire essentiellement héritée des premiers albums de Bathory et Venom et qui, grâce à des riffs suffisamment bien ficelés, suffit pour faire le taf et donner envie de dodeliner de la tête tout en mettant des coups de lattes à tout ce qui se bouge. Bref, une musique pas spécialement très intelligente et qui a le bon goût de ne pas chercher à nous convaincre du contraire. Toutefois, j’émettrai quand même quelques réserves quant à la place accordée ici aux séquences mid-tempo qui, je trouve, s’invitent trop souvent à la fête avec pour effet d’estomper malheureusement un peu trop à mon goût ce sentiment d’urgence qui caractérisait jusque-là le Black/Crust de Sacroscum. Sans cracher sur ces séquences, j’aurai préféré des morceaux plus courts pour plus d’efficacité et de folie.
Drugs & Death est donc le genre d’album qui se déguste d’une traite et sur lequel il est inutile de tergiverser trop longtemps pour en comprendre le sens et en saisir les moindres détails. C’est sale, brut et tout ce qu’il y a de plus immédiat. Du Punk joué par des amateurs de Black Metal. Une musique primitive et sans concession qui se déguste à coup de poings dans la gueule. Certes, je préfère l’urgence des titres présents sur
Stillbirth mais ce premier album se défend quand même pas si mal dans son genre. Voilà, je pense qu’on a fait le tour. Ça va où il faut que je vous joigne en plus un dessin à cette chronique ? Allez-là, dégagez !
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