Hegemon - Initium Belli
Chronique
Hegemon Initium Belli (EP)
En 2017 cela a fait vingt ans que le combo de l’Hérault a signé sa première démo, qui sera suivie par d’autres ainsi que par quatre albums tous de très haute volée, et unanimement salués et reconnus pour leurs qualités intrinsèques. Car si encore aujourd’hui la scène Black française regorge de formations de haut niveau HEGEMON n’est que malheureusement trop peu cité, et pourtant son impact au sein de l’hexagone a été d’une grande importance dans l’émergence de celle-ci. Afin de ne pas faire patienter ses fans trop longtemps (comme pendant huit ans avec la sortie de l’excellentissime
« The Hierarch ») il a décidé de sortir un nouvel EP qui mélange passé et présent, tout d’abord en réenregistrant trois titres de leurs deux premières démos aujourd’hui introuvables, en y collant une reprise d’un classique du IMMORTAL première période, et enfin en y rajoutant un inédit comme pour prouver que le combo vit bien dans son époque mais sans renier sa jeunesse.
En attendant de la nouveauté l’ensemble démarre avec « A.A. » qui bien que datant de 1998 n’avait jamais été totalement terminé (et est donc proposé ici dans sa version complète et rallongée), et le moins que l’on puisse dire c’est que ce premier morceau est redoutable d’explosivité et d’agressivité et que tout ceci est mis en avant via la puissance furieuse de la production (signée du guitariste Patrick "Darkhyrys" Guiraud) d’une clarté et propretés impeccables. Celle-ci brute et claire permet de redécouvrir la qualité d’écriture déjà présente d’un groupe, certes jeune à l’époque mais au talent déjà palpable, et cela saute aux yeux tant ce titre envoie les blasts dans tous les sens avec une énergie folle, tout en cassant le rythme par des parties mid-tempo remuantes et écrasantes qui permettent à l’ensemble de mieux repartir pour terminer sur un final explosif et ultra-rapide. Après cette mise en bouche particulièrement alléchante c’est au tour de « Rape The Banner Of Light » d’être mise à l’honneur avec le très court « Dawnbringer » qui va lui-aussi tout laminer sur son passage par une batterie supersonique qui ne ralentira qu’en de très rares occasions, et quand cela arrive c’est pour proposer des moments plus sombres et épiques où l’envie d’éliminer ses ennemis est plus que présente, grâce à des riffs particulièrement bien troussés. « Howling Silence » quand à lui montre une facette toujours sans compromis mais plus variée, où accélérations et ralentissements sont légions, et où des passages plus lourds font leur apparition pour aérer l’ensemble et lui donner plus de force avant de repartir pied au plancher, le tout étant là-encore toujours aussi direct et radical. En revanche avec « La Mélancolie de l’Abîme » on va changer d’ambiance du tout au tout, car ce titre inédit fait suite au dernier album en date (et le boucle), cela se ressent à la fois par sa longueur (plus de sept minutes) autant que par son ambiance et son atmosphère qui prennent plus de place que la violence exacerbée jusqu’ici entendue. Cependant ça serait une erreur de croire que le quintet a perdu de sa fureur et de sa radicalité, car comme on avait pu s’en apercevoir lors de la sortie de l’opus en 2015 il propose un Metal noir plus travaillé mais qui conserve tout son attrait. D’ailleurs on se laisse ici happer directement par la superbe introduction acoustique et sa suite électrique et écrasante qui va durer un certain moment, comme pour mieux faire monter la température avant l’explosion de blasts qui seront peu représentés, car rapidement la lourdeur fait son retour et sera prédominante pendant le reste du morceau. Outre des relents religieux et la place importante laissée à la guitare sèche, l’autre point fort de celui-ci est la cohérence entre les nombreuses variations et breaks, qui s’imbriquent parfaitement les uns dans les autres, tout en ne tombant pas dans la surenchère technique, car ça reste toujours relativement "simple" musicalement mais sans jamais être dans la facilité ou le trop-plein. Après ce titre à tiroir particulièrement addictif et réussi la bande décide de clôturer les débats en revenant aux sources pour offrir une reprise fidèle du « Unsilent Storms In The North Abyss » d’IMMORTAL (qui ouvrait leur mythique « Pure Holocaust »), et qui défouraille sec tout en conservant l’âme et l’aura des norvégiens.
Autant dire que ces vingt et une minutes passent comme une lettre à la poste et qu’on a déjà hâte d’entendre la suite proposée par les sudistes, toujours aussi unis vu que la formation n’a quasiment pas évolué depuis ses débuts et qu’elle est toujours articulée autour des indéboulonnables N., F. et A. qui prouvent qu’ils se bonifient avec l’âge. Car l’idée de ce disque est excellente, d’abord par ce lifting qui redonne vie à des compos oubliées (tout en prouvant leur qualité d’origine), et ensuite par cette évolution régulière qu’on a pu voir sur chacune des précédentes sorties du groupe qui n’a jamais déçu depuis sa création, et ça n’est pas encore là que ça va arriver tant l’inédit est un régal auditif. Avec en prime une pochette magnifique qui n’est pas sans rappeler les destructions causées par les bombardements pendant les deux guerres mondiales ce court format a tout pour satisfaire le fan le plus exigeant qui y trouvera forcément son compte en matière de bon goût, de noirceur et de haine viscérale … confirmant au passage que les héraultais sont bel et bien une des formations les plus intéressante et régulière de notre beau pays.
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