Storm Upon The Masses - The Ones Who Came Back
Chronique
Storm Upon The Masses The Ones Who Came Back
A travers ce nom à rallonge et légèrement pompeux se cache un quintet venu de Zonhoven en Belgique, pays qui confirme ces derniers temps sa grande vitalité en matière de gros son bien couillu et qui tabasse sec. Inspiré à la fois par la scène extrême venue du Brésil (KRISIUN, NEPHASTH, REBAELLIUN) et des Etats-Unis (SUFFOCATION, ORIGIN) il n’est donc pas étonnant que le combo pratique un gros Brutal-Death qui tâche et qui ne se pose pas de questions inutiles, et heureusement d’ailleurs. Malgré pratiquement une décennie d’existence celui-ci n’a pas été très productif, car seul un EP sorti en 2015 a permis d’immortaliser un talent prometteur et qui ne demandait qu’à exploser, ce qui est aujourd’hui le cas avec un premier album qui a enfin vu le jour et qui a mis tous les atouts de son côté. En effet sur le papier tous les ingrédients sont réunis pour qu’il soit une réussite, car entre une signature chez un label au nez creux (Dolorem Records), un mastering et mixage signés du spécialiste Stefano Morabito au 16th Cellar Studio (où sont passés les italiens de FLESHGOD APOCALYPSE, HIDEOUS DIVINITY et HOUR OF PENANCE), un artwork de qualité réalisé par Daemorph (dont le boulot pour THE BLACK DAHLIA MURDER ou encore AVULSED a été unanimement reconnu), le tout avec une durée générale des morceaux assez courte, histoire d’éviter une linéarité trop souvent présente dans ce style. Bref tout cela a de l’allure mais on n’est jamais à l’abri d’un accident industriel ou d’un plantage en règle, heureusement ça n’est pas le cas ici tant le groupe a visiblement peaufiné ces morceaux depuis un bon bout de temps, qui sentent l’amour du travail bien fait.
Durant un peu plus d’une demi-heure les belges vont aligner les uppercuts sans jamais montrer de signe de faiblesse, tout en conservant une véritable cohésion et une attractivité à toute épreuve, qui débute avec « Cyclonic Entity ». Les gars ont décidé de frapper fort dès le départ afin de marquer les esprits, en alignant son morceau le plus long qui va montrer la voie à suivre, tout en ne laissant aucune chance de survie aux réfractaires. Après une courte introduction c’est parti pour un démarrage en trombe où les blasts sont ultra-présents et dont l’ambiance générale n’est pas sans rappeler le mythique « Goremageddon : The Saw And The Carnage Done » de leurs compatriotes d’ABORTED. Cependant les gars ne vont pas se contenter que de faire de la vitesse à outrance, car la suite va être plus lourde voire même remuante via du mid-tempo bien troussé, le tout calé au milieu de rafales brutales et destructrices. Du coup ils montrent une subtilité et une maturité, qui confirment qu’ils ont bien fait d’être patients et d’attendre au maximum pour franchir l’étape importante du premier long-format. Mais si l’ombre de Sven de Caluwé et ses acolytes est présente et évidente, il ne faut pas croire que les flamands se contentent de répéter ce qui a été fait par leurs aînés, au contraire, bien que reprenant un schéma archi-entendu et éculé ils conservent suffisamment de personnalité pour être intéressants. Ce point s’entend sur « Rising Darkness » qui bien que conservant sa radicalité montre également une plus grande variété de rythme via trois parties distinctes, où le démarrage et la conclusion se font à deux-cent à l’heure, tout en ayant un centre plus basé sur le mid-tempo suffocant, pour un résultat de haute volée, à l’instar du tout aussi réussi « Storm Of Rapture ». A la fois martial, remuant et très dense, il voit l’apparition d’un petit solo (qui seront très rares sur le disque), de passages rapides plus classiques, tout en n’oubliant pas de détruire tout sur son passage par une batterie en mode mitraillette, d’une grande précision et techniquement irréprochable qui ne tombe pas dans la surenchère malgré un jeu particulièrement fourni.
C’est un autre point fort de cette galette qui évite justement l’écueil de vouloir en faire trop, certes le niveau produit est élevé mais les mecs ont réussi à conserver un vrai équilibre tout du long (même quand ça poutre à fond et durant peu de temps), comme via « Skullfucked » et « Regenerate To Annihilate ». Ce dernier d’une violence monumentale balance en moins de trois minutes montre en main toute sa panoplie de destruction massive, qui ne laisse que peu de place à la respiration et à la réflexion. Mais heureusement au milieu de ces déferlantes se trouvent les excellents « Savorless Sadistic Ritual » et « Assault Inferior Domain » aux nombreux changements de tempos, avec même pour le premier des passages d’une grande lourdeur parfaits pour headbanguer et se faire mal à la nuque, et qui ne font que confirmer la qualité intrinsèque de cet opus, qui se termine par le monstrueux « Sworn To Blasphemy » (où la double sur des passages rapides est nettement plus mise en avant).
Sans aucune faiblesse générale ni baisse de régime, cette pépite à l’écriture impeccable est une vraie surprise et une grosse révélation au sein d’un style qui a un peu de mal à se renouveler. Ne provoquant jamais l’ennui la musique du gang d’outre-Quiévrain se place directement dans le haut du pavé du genre, et démontre qu’il a tous les atouts pour concurrencer les avortés, voire même de devenir une des têtes de gondoles au sein de l’extrême du plat pays. Celui-ci confirme une nouvelle fois qu’il est en plein renouveau métallique et prouve qu’il a plus d’un tour dans son sac, tant on sent qu’il possède en son sein de belles découvertes qui ne demandent qu’à éclore et qui risquent de faire très mal une fois arrivées à maturité.
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